
Le secrétaire général du Haut-Commissariat de l’Amazighité, Si El Hachemi Assad, a exprimé son souhait de voir la place de tamazight repositionnée et consolidée davantage dans la Constitution qui sera soumise à l’approbation du peuple, le 1er novembre prochain et estime que le HCA doit être érigé en institution constitutionnelle. Interrogé en marge de la tenue d’une rencontre sur l’édition en langue amazighe organisée, avant-hier au CRASC à Oran, Si El Hachemi Assad a indiqué : «Nous avons contribué par des propositions dès l’annonce du projet de la mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution à travers une proposition écrite que nous avons adressée au comité d’experts». L’une des idées phares s’inscrit dans le cadre des missions de l’institution. «La Constitution concerne l’Algérie et sa stabilité. Nous voulons une Algérie nouvelle et prospère avec des règles qui doivent être respectées par tout le monde. Des règles qui respectent nos constantes dont l’Amazighité qui doit être consolidée», affirme notre interlocuteur.
Ce dernier plaide pour un repositionnement et une consolidation de la place de tamazight dans la Constitution.
Selon le HCA, l’interdiction de l’atteinte aux trois constantes de la nation dans le projet de révision de la Constitution est tout aussi importante.
Le SG propose que le Haut-Commissariat soit érigé en institution constitutionnelle à l’instar des autres instances afin, dit-il, de lui permettre de mettre sur rails les chantiers liés à la promotion de la langue amazighe.
Concernant le dossier de l’enseignement de la langue amazighe, le SG du HCA plaide pour une révision du processus de généralisation graduel à l’école. «Nous sommes dans l’attente d’un retour de notre partenaire à savoir le ministère de l’Education nationale. Nous avons demandé à rencontrer le nouveau ministre qui nous a reçus au mois de mars dernier. Nous sommes porteurs de nouvelles idées pour faire un audit sur l’enseignement de la langue amazighe», dit-il.
«Cela fait 25 ans que tamazight est à l’école. Son enseignement est une réalité. Toutefois, nous constatons que les enseignants rencontrent des difficultés un peu partout. Il faut que ce processus de généralisation graduel de tamazigh soit révisé. Nous sommes en attente d’un projet ou d’un plan national du ministère de l’Education qui permet d’asseoir la généralisation de tamazight, car cela relève de ses attributions», affirme Si El Hachemi Assad. Il estime important que le secteur de l’éducation nationale fasse l’effort d’adapter les textes régissant l’éducation, notamment la loi sur l’orientation et l’éducation nationale qui doit s’adapter aux nouvelles donnes.
«Tamazight a évolué et les textes doivent suivre aussi», dit-il. Pour lui, le fait que des enseignants rencontrent des difficultés d’ordre pédagogique et bureaucratique est inadmissible en 2020.
Le SG du HCA propose une réunion avec l’ensemble des directeurs de l’éducation à travers le territoire national sous l’égide du ministère de l’Education nationale.
«Nous sommes aussi disposés à reformuler notre proposition pour valoriser et consolider la place de tamazight à l’école par un volume horaire, par l’augmentation du coefficient ainsi que par la formation continue des enseignants», a-t-il confié.
Il constate une évolution du nombre de l’effectif et de l’encadrement mais en termes d’apprenants, il relève une régression. Cela est dû, selon lui, au fait que l’enseignement de tamazight reste facultatif à l’école.
Amel Saher