- L'Algérie disposée à partager son expérience avec les partenaires africains
Les travaux de l’assemblée générale extraordinaire de la société régionale de l'habitat et de l'hébergement en Afrique «Shelter Afrique» se sont ouverts, hier à l’hôtel Sheraton Club-des-Pins.
Cette rencontre organisée conjointement avec le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, a vu la présence d’un important panel de responsables de cette institution de même que de hauts cadres du secteur du logement algériens.
S’exprimant à cette occasion, le ministre, Mohamed Tarek Belaribi, dira que cette réunion est une occasion d'échanger les visions, les expériences et de passer en revue les possibilités de collaboration entre les pays du continent africain. «C’est une opportunité de coopération et de promotion du développement durable sur le continent africain» a-t-il dit, précisant le fait que l’expérience algérienne en la matière peut constituer un exemple sur le continent : «En l’espace d’une année, nous avons pu réaliser près d’un demi-million de logements, toutes formules confondues, et pas moins de 265 équipements publics», a-t-il dit, soulignant le fait que les membres de Shelter Afrique se sont grandement intéressés à ces différentes formules d’habitat (LPP, LPA et LPL). «De même, le fait que tous les projets de logements achevés ou en cours d’achèvement soient réalisés avec des matériaux de construction à 100% algériens, a poussé de nombreux pays africains à exprimer leur volonté de bénéficier de l’expérience et l’expertise algérienne» a affirmé Belaribi. L'autre fait notable au centre des débats de cette AG extraordinaire concerne la révision des statuts afin de «transformer Shelter Afrique en une banque de développement pour le logement durable et le développement urbain en Afrique», comme l’a souligné la présidente du Conseil d’administration, Shehuusman.
Pour sa part, le directeur général de Shelter Afrique, Thierno Habib Hann, a abondé dans le sens de Tarek Belaribi en relevant que l’expérience algérienne en matière de maitrise des coûts de construction, l’utilisation des matériaux locaux, l’appel à des bureaux d’études et d’architecture nationaux, constituent des avantages compétitifs, permettant une augmentation de l’offre d’emploi et donc la réduction de la pauvreté, et surtout sont un exemple à prendre en compte et à suivre.»
Aussi, il indiquera que son organisme n’a de cesse d’exhorter les Gouvernements à offrir des incitations fiscales et des subventions aux promoteurs qui construisent des unités de logement abordable ; à réserver des terrains publics pour des projets de logement abordables afin de les rendre plus accessibles aux promoteurs qui se concentrent sur le logement abordable ; à faciliter les PPP entre les secteurs public et privé et à élaborer des législations, des outils et des politiques visant à améliorer le logement abordable aux différentes couches de la population en Afrique, résistant au climat et respectant le développement urbain. Dans cette optique, le responsable de Shelter a évoqué la possibilité de discuter entre les pays membres, d’une prochaine émission d’obligations monétaires pour permettre de lever des fonds et financer ainsi la construction de nouveaux logements en Algérie. Pour rappel, Shelter-Afrique est une institution panafricaine de financement et de développement du logement créée par des Gouvernements africains pour répondre au besoin d’un système durable de fourniture de logements et de projets d’infrastructures connexes en Afrique. Le capital social de Shelter-Afrique, dont le siège se trouve à Nairobi au Kenya, est détenu par deux groupes d’actionnaires composés de 44 pays africains, dont l’Algérie dans la catégorie «Classe A», la Banque africaine de développement (BAD), la société africaine de réassurance (Africa-Re), dans la catégorie «B». L’institution fournit des solutions financières et des services connexes pour soutenir l’offre et la demande de la chaîne de valeur du logement abordable. Elle fournit également des services de conseil et de gestion pour les projets de logements abordables à grande échelle.
Amel Zemouri
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Belaribi rencontre plusieurs homologues africains
En marge de cette réunion, Belarbi a rencontré le ministre fédéral nigérian de la Construction et du Logement, Babatunde Fashola, auquel il a présenté un exposé sur les réalisations du secteur. Le ministre a également affiché la disposition de l'Algérie à partager son expérience dans le domaine de l'habitat et de l'aménagement du territoire avec le Nigeria, appelant son homologue à signer un protocole de coopération et a chargé une délégation de techniciens de découvrir davantage ce secteur en Algérie.
Pour sa part, le ministre nigérian a mis en avant le développement réalisé par l'Algérie dans le secteur de l'habitat, formulant le souhait de pouvoir tirer profit de l'expérience algérienne en la matière. M. Belaribi a également rencontré le ministre zimbabwéen du Logement et des Equipements nationaux sociaux, Daniel Garwe, qui a exprimé la volonté de son pays de tirer profit de l'expérience algérienne dans le domaine de l'habitat, ajoutant que le Zimbabwe s'apprêtait à lancer plusieurs méga-projets d'habitat.
M. Belaribi a présenté un exposé sur le secteur en Algérie ainsi que les modalités de financement adoptées par l'Etat et celles qui seront en vigueur à l'avenir dans le cadre de la Banque de l'habitat créée récemment, affichant la disposition de l'Algérie à accompagner le Zimbabwe en matière de développement de l'habitat, notamment à travers la formation des cadres du ministère de ce pays. Lors de sa rencontre avec le ministre kényan des Terres, des Travaux publics, du Logement et du Développement urbain, Zacharia Mwangi, M. Belaribi a appelé son homologue kenyan à signer un protocole d'accord pour l'orientation de la coopération bilatérale et l'échange d'expériences.
Belaribi a également rencontré la ministre ougandaise des Terres, Persis Namuganza, qui a exprimé le besoin de son pays de bénéficier de l'expérience algérienne, d'autant plus que l'Ouganda fait face à une forte densité de population, ce qui nécessite des techniques et des moyens innovants dans le domaine du bâtiment, a-t-elle dit. A ce propos, M. Belaribi a favorablement accueilli la demande de la ministre, soulignant l'importance de signer un accord bilatéral dans le domaine du logement et de l'aménagement territorial.
