APN : 28 questions orales à 7 ministres

L'Assemblée populaire nationale (APN) a organisé, avant-hier, une séance plénière, présidée par Ibrahim Boughali, consacrée aux questions orales. La séance, qui s'est déroulée en présence de la ministre des Relations avec le Parlement et de plusieurs membres du gouvernement, a concerné les secteurs de la Justice, l'Habitat, l'Éducation nationale, l'Enseignement supérieur, l'Hydraulique, le Tourisme et les Affaires religieuses.

Visites par vidéoconférence, appels téléphoniques, réinsertion : La politique pénitentiaire humanisée 

Le ministère de la Justice poursuit ses efforts en faveur du rapprochement entre les détenus et leurs familles, à travers plusieurs dispositifs humains et technologiques.

Entre le 20 mars et le 20 septembre 2025, pas moins de 1 417 visites à distance ont été assurées dans le cadre du système de visioconférence mis en place par le ministère, notamment au profit des wilayas du Sud. Ce mécanisme permet aux familles, après obtention d’une autorisation électronique, de se rendre au tribunal en fin de semaine pour échanger avec leurs proches incarcérés. Lors de cette séance plénière consacrée aux questions orales adressées aux membres du gouvernement, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Lotfi Boujemaâ, a souligné l’importance de ce dispositif, qui vient ainsi s’ajouter aux autres mesures destinées à préserver les liens sociaux et humains des détenus. Dans le même esprit, le ministre a indiqué que plus de 1 600 détenus ont été transférés au cours de l’année 2025 dans le cadre du rapprochement familial, une démarche permettant aux prisonniers d’être affectés dans un établissement plus proche du lieu de résidence de leurs familles.

Le garde des Sceaux a relevé que la pratique courante concernant la répartition des détenus entre les établissements pénitentiaires «tient compte de la capacité d'accueil de l'établissement, du statut pénal et de l'âge du détenu, ainsi que de la nature et de la gravité des faits commis», notant que «chaque détenu est placé dans le territoire de compétence où le crime a été commis et dans un établissement adapté au type de crime commis, avec la possibilité d'un transfert vers un autre établissement plus proche de son lieu de résidence une fois le jugement définitif prononcé». Il est à retenir également qu’entre janvier et août 2025, pas moins de 146 950 communications téléphoniques ont également été enregistrées entre les détenus et leurs proches, confirmant la volonté du secteur d’humaniser la politique pénitentiaire. Sur un autre registre, Lotfi Boujemâa a rappelé que 95% des jugements définitifs rendus par les juridictions nationales sont effectivement exécutés. Il a insisté dans le même sillage sur la rigueur et l’équité dans l’application des décisions de justice.

S’agissant de la réinsertion sociale des détenus, le ministre a mis en avant la coordination interministérielle engagée pour favoriser leur insertion économique et professionnelle. Plusieurs prisonniers ayant purgé leur peine ont ainsi obtenu des diplômes de formation professionnelle, tandis que d’autres ont pu créer des microprojets grâce aux microcrédits accordés par l’État. En conclusion, le ministre a appelé l’ensemble des acteurs concernés à poursuivre leurs efforts pour la réinsertion sociale des anciens détenus, un objectif essentiel pour consolider la cohésion nationale et prévenir la récidive.

S. G.

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Mohamed Seghir Saâdaoui, ministre de l’Éducation nationale : «La qualité de l’enseignement est notre objectif»

Le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Saâdoui, a réaffirmé, jeudi, la détermination de son secteur à poursuivre l’amélioration des conditions de scolarisation et de la qualité de l’enseignement à travers la réalisation d’infrastructures éducatives répondant à toutes les normes requises. S’exprimant en réponse à une question orale, il a souligné que son département œuvre à «garantir un environnement scolaire adéquat et à concrétiser l’objectif de qualité de l’enseignement», en mettant l’accent sur «le renforcement de l’encadrement humain, la mise à jour de la carte scolaire et la réception de nouveaux établissements». Le ministre a, dans ce contexte, appelé à la conjugaison des efforts de tous les acteurs afin d’accélérer la cadence de réalisation des établissements éducatifs, d’autant plus que «les enveloppes financières nécessaires sont déjà disponibles».

De même qu'il a, à cet égard, salué «la coordination continue entre les secteurs de l’éducation, de l'habitat et des finances». Répondant à une question relative à la scolarisation dans des établissements arrivés en fin de cycle d’exploitation, Saâdoui a insisté sur la nécessité de disposer des structures éducatives répondant à toutes les conditions sanitaires. «Une opération de recensement de ce type d’établissements est en cours et nous ne permettrons pas que les cours se poursuivent dans des structures susceptibles de présenter un danger pour la santé des élèves», a-t-il déclaré.

S. G.

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L’Algérie brille au classement mondial : Kamel Baddari salue les réformes

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a souligné, jeudi, les avancées significatives de l’université algérienne, tant au plan national, qu’international, réaffirmant l’engagement ferme de son département à appliquer les réformes impulsées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Intervenant lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), dédiée aux questions orales présidée par Brahim Boughali, président de l’APN, en présence de Nadjiba Djilali, ministre des Relations avec le Parlement, le ministre a insisté sur la mise en œuvre inlassable des réformes présidentielles, tout en saluant la position remarquable de l’université algérienne sur la scène mondiale.

Il a notamment cité les résultats récents du classement Times Higher Education World UniversityRankings, référence internationale dans l’évaluation des établissements universitaires, qui place l’Algérie en première position maghrébine et deuxième au niveau continental africain avec 28 universités classées, contre une seule en 2017. Les universités de Sidi Bel Abbès et d’El-Oued ont ainsi partagé la première place nationale entre les 1 200-1 500 établissements d’enseignement supérieur recensés mondialement.

Le ministre a également mis en avant les cinq écoles supérieures intégrées au pôle universitaire de Sidi Abdellah et les innovations pédagogiques telles que l’introduction des modules sur les logiciels open source, la rétro-ingénierie et l’intelligence artificielle, positionnant l’enseignement supérieur comme un moteur stratégique du développement local et de la dynamique économique nationale.

Sur le chapitre de l’amélioration des conditions des étudiants en sciences médicales et des médecins résidents, Baddari a annoncé que, pour la première fois, ces étudiants percevront des indemnités de stage conformément au nouveau cadre réglementaire. Il a aussi rappelé l’ouverture de 5 095 postes budgétaires pour le concours national de résidanat prévu fin octobre, soit une augmentation de 34,54% par rapport à 2022. S'agissant de l'optimisation des œuvres universitaires, le ministre a mentionné «un ensemble de réformes engagées».

T. K.

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Amélioration durable de l’approvisionnement en eau potable : une priorité nationale

Le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a dévoilé, jeudi, la préparation d’un projet d’envergure visant la construction d’un barrage à Oued Labiod, dans la wilaya de Béchar, destiné à renforcer l’irrigation et à protéger contre les risques d’inondations. Il a également souligné la nette amélioration observée dans l’alimentation en eau potable de cette région, une expérience qui sera étendue progressivement à d’autres wilayas du territoire national. Lors de son intervention lors d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) dédiée aux questions orales adressées aux membres du gouvernement, le ministre a précisé, conformément aux informations rapportées par l’APS, que le projet de barrage, d’une capacité prévue de 28 millions de mètres cubes, a fait l’objet d’une étude de faisabilité rigoureuse qui a été présentée au Conseil exécutif de la wilaya. Une fois les analyses techniques achevées, un dossier complet sera soumis pour envisager son inscription dans les futures lois de finances.

M. Derbal s’est dit satisfait de la situation actuelle de l’approvisionnement en eau potable dans la wilaya de Béchar, qu’il a qualifiée de «significativement améliorée grâce aux investissements conséquents engagés par l’État», permettant ainsi de satisfaire pleinement les besoins des populations et d’assurer une distribution régulière et stable. Il a, par ailleurs, confirmé que ces efforts seront généralisés à l’ensemble des wilayas conformément aux directives présidentielles visant à accélérer les projets susceptibles d’éliminer les perturbations dans la distribution de l’eau. Le ministre a rendu hommage à l’engagement financier de l’État et a insisté sur la nécessité de nouveaux investissements, en particulier en raison des conditions climatiques difficiles affectant plusieurs régions. Il a assuré la pleine disposition du ministère à intensifier ses efforts pour garantir une stabilité durable de l’approvisionnement en eau ainsi que l’amélioration effective des conditions de vie des citoyens. Soulignant la transition du secteur de la simple phase d’étude à celle des actions pratiques sur le terrain pour diversifier les ressources hydriques, M. Derbal a confirmé la mise en œuvre du projet de transfert des eaux dessalées depuis l’usine de dessalement de Koudiet Eddraouche, dans la wilaya d’El Tarf, qui bénéficiera partiellement à la wilaya de Guelma, contribuant à améliorer la qualité et la continuité du service public de l’eau.

En matière d’assainissement, il a rappelé les avancées récentes, notant un taux national de raccordement aux réseaux atteint à 93% et la construction de plus de 230 stations d’épuration des eaux usées (STEP). La wilaya de M’sila témoigne de cette dynamique avec la réalisation de huit stations d’épuration. Le ministre a, en outre, souligné l’importance accordée à l’amélioration des conditions des travailleurs du secteur par des mesures concrètes visant à renforcer leur pouvoir d’achat et assurer une meilleure prise en charge sociale. M. Derbal a indiqué les démarches engagées pour intégrer toutes les communes à forte densité démographique dans le système de gestion de l’Algérienne des eaux (ADE). Il a, toutefois, mentionné qu’environ 300 communes restaient encore hors du dispositif pour des raisons financières liées aux charges supportées par l’ADE.

T. K.

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Stratégie nationale de développement du thermalisme : l'Algérie mise sur 44 projets

Lors d'une séance plénière à l'Assemblée Populaire Nationale tenue jeudi, la ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Mme Houria Meddahi, a détaillé la feuille de route gouvernementale pour le développement du secteur du tourisme thermal. L'annonce principale concerne la réception programmée de seize projets d'investissement à l'horizon 2026. Ce calendrier s'inscrit dans un programme de relance plus vaste, qui compte au total quarante-quatre projets inscrits au registre des investissements. Cette première vague de réalisations sera répartie sur dix wilayas, marquant une étape significative dans la concrétisation de la politique sectorielle. La ministre a réaffirmé la détermination des pouvoirs publics à soutenir les investisseurs engagés dans cette filière. Cet accompagnement de l'État se manifesterait par un appui spécifique visant à lever les obstacles techniques et administratifs, identifiés comme des freins potentiels au développement des projets. Sur le plan stratégique, une priorité a été accordée aux entreprises locales.

Cette approche vise un double objectif : d'une part, développer et consolider les expertises nationales dans le domaine du thermalisme et, d'autre part, constituer un socle solide en vue d'une ouverture future aux marchés internationaux. Mme Meddahi a, par ailleurs, rappelé l'importance du patrimoine thermal algérien, dont le potentiel est évalué à deux cent quatre-vingt-deux sources thermales recensées. À titre d'exemple, la wilaya de Sétif en abrite à elle seule huit. Ce patrimoine est complété par un réseau de trente-et-un hammams traditionnels et de quatre centres de thalassothérapie.

T. K.

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Relance des projets de logement social participatif (lsp) : 33.000 unités confiées à l’AADL

L’Agence nationale pour l’amélioration et le développement du logement (AADL) a été chargée de relancer plusieurs projets à l’arrêt relevant de la formule du logement social participatif (LSP), représentant un total de près de 33.000 unités à travers le pays, a indiqué, ce jeudi, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme, de la Ville et de l'Aménagement du territoire, Mohamed Tarek Belaribi. Le ministre a précisé que l’AADL s’est engagée à réaliser 32.989 logements sociaux participatifs dans le cadre de la prise en charge des projets en souffrance de cette formule.

Cette initiative s’inscrit dans la feuille de route mise en œuvre par le ministère depuis 2020, visant à assainir le dossier du logement social participatif (LSP). Le ministre a, toutefois, souligné que ce processus exige du temps, en raison des procédures qu’il implique. Les premiers résultats sont déjà visibles : 11.980 logements LSP ont déjà été relancés. Parallèlement, le ministère a procédé à l’annulation de l’agrément de 36 promoteurs immobiliers dans 16 wilayas, auxquels avait été confiée la réalisation de près de 5.000 logements, en raison du non-respect de leurs engagements contractuels. M. Belaribi a annoncé que la wilaya de Bordj Bou Arréridj a bénéficié, durant la période 2020-2025, d’un programme de logements totalisant 25.149 unités réparties sur différentes formules. Selon le ministre, 6.189 logements ont été achevés, 6.435 sont en cours de réalisation, tandis que 11.727 unités se trouvent en phase de lancement. Concernant le logement public locatif, le programme compte 4.710 unités, dont 886 logements achevés et 3.824 en cours de réalisation.

Pour ce qui est du logement promotionnel aidé (LPA – nouvelle formule), 1.239 unités sont inscrites au programme. En ce qui concerne la formule de la location-vente (AADL), 4.000 logements sont programmés au titre de la première tranche, sachant que l’ensemble du programme prévu dans la wilaya dépasse 20.000 unités. M. Belaribi a précisé que les procédures de sélection des entreprises sont actuellement en cours, après l’achèvement de toutes les études techniques, et que le lancement effectif des travaux est prévu avant la fin du mois d’octobre en cours. Le ministre a également mis en avant les efforts consentis dans le cadre du logement rural, dont le programme global s’élève à 15.200 aides destinées à la construction en milieu rural. Il a expliqué que 6.000 bénéficiaires ont reçu la totalité de l’aide financière, 6.997 ont perçu la première tranche, tandis que 7.153 autres sont en phase de finalisation des procédures pour le versement du premier montant.

M. Belaribi a souligné que ces programmes ont contribué de manière notable à l’amélioration des conditions de l'habitat dans la wilaya, avec une réduction du taux d’occupation par logement, passé de 4 personnes en 2020 à 3,9 fin 2024. Ce taux devrait encore baisser pour atteindre 3,77 d’ici la fin de l’année 2027, une fois l’ensemble des projets en cours achevés. Enfin et en apportant davantage d'éclairages au député ayant posé cette question consacrée à cette wilaya des hauts plateaux, le ministre a précisé que tout programme supplémentaire de logements inscrit sera établi en fonction des dotations budgétaires annuelles, et tiendra compte de plusieurs critères, notamment les besoins exprimés par le wali, le taux d’occupation des logements et la disponibilité du foncier constructible.

S. G.

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Youcef Belmehdi, à propos du statut des wakfs : « Une deuxième révision n’est pas écartée »

Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, n’a pas écarté la possibilité d’une deuxième révision du statut particulier des travailleurs du secteur afin de le rendre plus approfondi et plus étendu dans son champ d’application. Cette révision viserait à inclure l’ensemble des employés relevant des corps spécifiques de l’administration chargée des affaires religieuses et des wakfs. S'exprimant lors de cette plénière de la 9ème législature, Belmehdi a expliqué qu’une plateforme plus large a été élaborée, tenant compte des propositions pertinentes formulées par le partenaire social. Il a rappelé que l’adoption du statut particulier en avril 2024 constituait déjà un acquis majeur, fruit d’un dialogue constructif avec les représentants du personnel. Le ministre a également mis en avant l’importance du renforcement de la formation au sein du secteur, en évoquant la mise à jour des programmes destinés aux muezzins et aux encadrants religieux.

Cette démarche, a-t-il souligné, vise à élever le niveau scientifique et intellectuel des responsables des mosquées et des écoles coraniques, dans une optique de modernisation et de professionnalisation du service religieux. Dans le même contexte, Youcef Belmehdi a souligné la nécessité d’intégrer davantage de titulaires de doctorat dans le corps des imams, en précisant que leur grade est naturellement supérieur à celui des détenteurs de diplômes de licence ou de master. Il a insisté sur le fait que la présence de docteurs parmi les imams représente une véritable valeur ajoutée pour la société, car elle favorise une meilleure compréhension et assimilation des préceptes de l’Islam par les fidèles.

S. G.

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