Ghania Sid Athman : «Un combat dans la souffrance»

Ph. : B.B
Ph. : B.B

Mme Ghania Sid Athman, journaliste et scénariste à la télévision algérienne a indiqué qu’Omar Ibrahim, né le 25 juillet 1925 à Fort-de-France en Martinique, et décédé prématurément le 6 décembre 1961 en terre algérienne, n’aura pas connu l’Algérie indépendante, pour laquelle il s’est battu et où il a choisi de mourir. Mme Sid Athman a mis en valeur le film documentaire réalisé par l’ENTV, un véritable travail de fourmi, rappelant que la chaîne dédiée à la mémoire est un lien entre l’histoire et la nouvelle génération.
L’intervenante a mis en relief les différentes œuvres telles que les Damnés de la terre, où Fanon rend compte de toute cette verve étincelante et cet élan fougueux avec une plume intarissable, pointée comme un défi à la face d’un Occident infatué, dans ce creuset de souffrance où se manifeste l’intolérable manichéisme du monde, dans sa double expression de mal et de bien, de l’indigène et du colon. Dans le même contexte, elle a souligné que lorsqu’on relit encore l’œuvre de Fanon, on ne trouve nulle trace de complaisance envers les coteries littéraires et les aréopages intellectuels.
Ce révolutionnaire, militant et penseur a dépassé le conformisme scolaire et évité de suivre aveuglément les brisés des philosophies existentialistes de son époque et des sociologies emmurées dans les limites de l’impérialisme de la pensée. Mal compris, il demeure l’enfant terrible par son engagement intellectuel, refusant l’embrigadement de l’orthodoxie universitaire cachée derrière les écrans des méthodologies savantes.
Il refuse de soumettre ses analyses à l’étroitesse des règles, dont les cadres préétablis auraient servi de repères exclusifs, où sa pensée devait fatalement se cantonner, manifestant ainsi une défiance patente à l’égard des exposés doctrinaux issus des laboratoires d’idées préfabriquées. Le 6 décembre 1961, Omar Fanon atteint d’une maladie du sang, s’éteint à Washington. Rapatrié en Tunisie et plus tard inhumé en Algérie selon ses propres vœux, il repose parmi ses frères.
L’héritage d’Omar Frantz Fanon, inscrit au panthéon des œuvres majeures, demeure une résonance pure et renouvelée parce qu’elle échappe au conformisme de la pensée académique et aux compromissions lâches des servitudes volontaires.

Zine Eddine Gharbi

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