
Si le tourisme dit «de masse» est une réalité très présente, de nombreux marchés touristiques se développent de plus en plus, comme le tourisme thermal, balnéaire, d’affaires…
Dans cette panoplie d’offres touristiques, on compte aussi le tourisme religieux. Il s’est installé en force dans cette industrie et il constitue une manne financière et économique non négligeable, à telle enseigne qu’il est devenu extrêmement solvable dans l’industrie touristique. Des spécialistes du voyage lui reconnaissent une capacité réelle d’attraction des touristes.
Par conséquent, l’image du pieux pèlerin, simple et austère a tendance à se dissiper. Il faut rappeler que chaque grande religion dispose de ses propres lieux saints qui génèrent un flot continu de visiteurs avides de se recueillir et de communier dans la paix de l’âme. De plus, Il n’est pas surprenant de s’apercevoir que le tourisme religieux est aujourd’hui envisagé comme un moyen de favoriser la fraternité et le rapprochement dans le monde.
La question a été traitée par le quotidien El Moudjahid et l’association Machaal Chahid, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale du tourisme.
Qu’en est-il de l’Algérie ? Il est utile d’affirmer, d’emblée, que sa vaste superficie et sa dimension historique plaident en faveur d’un tourisme religieux de qualité indéniable.
C’est ce qu’a tenté, brièvement, d’accréditer Moussa Bentamer, inspecteur général au ministère du Tourisme et de l’Artisanat.
Mais d’abord, qu’est ce que le tourisme religieux ? C’est, sommairement, le fait de personnes désireuses de se rapprocher d’un endroit consacré à la dévotion, au ressourcement et aux retraites spirituelles, en tant qu’éléments de la pratique du culte.
Une Algérie riche de sa diversité
Moussa Bentamer a souligné la nécessité de promouvoir les potentialités de ce type d’activité touristique dans notre pays, de la soutenir et de valoriser les sites et monuments religieux et culturels, spirituels, historiques et archéologiques afin de bonifier l’offre du tourisme de la foi. L’Algérie dispose d’abondantes infrastructures de haute facture. De par son passé millénaire, en matière de religion, son positionnement, la variété de l’architecture de ses lieux de culte et de pèlerinage, le pays dispose d’un potentiel de renommée internationale.
Il y a d’innombrables zaouïas que l’Etat peut exploiter comme lieux de tourisme religieux. Le plus important demeure l’édifice de la Tarika Tidjania à Ain Madi, dans la wilaya de Laghouat, forte de centaines de millions de personnes. De prestigieuses mosquées sont disséminées dans toutes les régions d’Algérie aussi. Il évoque, à titre d’exemple, les mosquées de Sidi Okba à Biskra, d’Al Djazair, Ketchaoua, une pléthore de mausolées et ksars. Les cimetières pour rendre hommage aux chers disparus, doivent être préservés avec respect et considération. Une richesse immense dont on peut s’enorgueillir. Béjaïa, Tlemcen, Médéa, Annaba, Constantine, Alger, Adrar et tant d’autres villes et contrées recèlent une quantité appréciable de sites et de repères susceptibles d’attirer de nombreux touristes. Le tourisme religieux peut engranger des rentrées d’argent en accueillant les étrangers, drainer des compatriotes, provoquer une dynamique commerciale (hôtellerie, restauration, transports). Il y a une unanimité sur la nécessité de mobiliser et de faire converger les efforts en vue de tirer profit des dimensions économique, culturelle et spirituelle du tourisme cultuel, de renforcer son rôle comme un levier de développement.
M. B.