Forum de la mémoire d’El Moudjahid Hommage à Mohamed Boudia : «L’Homme aux missions courageuses»

Ph. Y. Cheurfi
Ph. Y. Cheurfi

Le Centre national culturel du moudjahid et l’association Machâal Chahid ont organisé, hier, une conférence consacrée à la commémoration du 50e anniversaire de l’assassinat du grand moudjahid de la guerre de Libération et le martyr de la cause palestinienne, Mohamed Boudia, et la Journée mondiale de la Solidarité avec le peuple palestinien.
A cet effet, M. Bachir Abu Hattab, vice ambassadeur de l’Etat de Palestine a souligné que les relation de l’Algérie et la Palestine ont commencé bien avant la guerre de Libération et affirmé que les peuples algérien et palestinien partagent les mêmes principes et les mêmes valeurs. «Les Algériens sont connus par son militantisme et leur courage et l’Algérie a réussi à vaincre une grande puissance, en l’occurrence la France coloniale grâce à des hommes qui sont imbus de nationalisme et de patriotisme. Leur objectif était de préserver leur identité», s’est-il exprimé. Mohamed Boudia est une figure majeure qui symbolise la lutte contre le colonialisme français et le sionisme en même temps, il fut un ardent soutien de la cause palestinienneen aidant des combattants palestiniens en France dont certains ont été assassinés par les services secrets de l’entité sioniste.
Comédien et réalisateur, Hamid Rabia a tenu, lors de cette rencontre, à apporter son témoignage en affirmant que Boudia a été le fondateur du Théâtre nationale algérien (TNA) et un exemple illustrant l’action artistique et politique. «Il était le symbole de la révolution. Il a défendu avec toute sincérité la Cause palestinienne qui était sacrée, à ses yeux, et une cause arabe et humaine juste», a-t-il ajouté
Pour Rabia, l’art et l’exercice politique ne peuvent pas être séparés par Boudia, d’où la pratique révolutionnaire devenant un art de résistance avant d’être une activité récréative. «En juin 1967, a-t-il poursuivi, Boudia a pu former une équipe de commandos afin de lutter contre les forces sionistes. Depuis ce temps, il a été nommé l’homme des missions courageuses». Pour sa part, le moudjahid Mohamed Tahar Abdeslam a indiqué que Mohamed Boudia était convaincu que l’Algérie et la Palestine partageaient le même combat. «Il a été nommé l’Algérien à cent visages et durant la guerre de Libération nationale, il avait fait du théâtre son arme de combat. Sa fibre nationaliste émerge comme une évidence et son parcours intellectuel en tant que journaliste et dramaturge l’ont aidé dans ses missions. Ces actions sur le terrain avaient une grande influence sur les militants et le peuple sur la nécessité de combattre jusqu’au bout le colonialisme qui n’était selon lui que la partie visible de l’iceberg »
Dans le même sens, le moudjahid Mohamed Tahar a souligné que dans la folie des mouvements de libération qu’ont connus l’Afrique et le Moyen-Orient, Mohamed Boudia a épousé la Cause palestinienne et que ses rencontres avec Wadi Hadda, plus connu sur le nom de Abu Hani et de George Habbache ont été déterminantes. «Son engagement et son efficacité ont poussé les services secrets de l’entité sioniste de le désigner comme un homme à abattre ».

Zine Eddine Gharbi

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Ils ont dit

Khaled djabbari, moudjahid : «Le théâtre était une arme redoutable»

« Mohamed Boudia est un homme très courageux, il a pu traverser des milliers des kilomètres afin de soutenir la Cause palestinienne. Il a fait du théâtre une redoutable arme. Cela l’a aidé à composer des ouvrages qui luttaient contre la présence du colonialisme. Mohamed Boudia a lutté et créé en traversant un temps historique qui s’écrivait, sans doute plus qu’un autre, il vivait à l’intersection de la culture populaire et de l’action militante, entre la guerre de Libération algérienne et la révolution palestinienne en Europe. C’est une époque et une vie faites de dignité reconquise, de poésie gonflée d’espoir, d’armes au poing et d’internationalisme libérateur.»

Mohamed Tahar Dilmi, coordonnateur général du comité populaire algérien de solidarité avec la Palestine :
«Préservons notre mémoire»

«La préservation de la mémoire, n’est pas seulement une décision politique mais c’est une affaire de génération à une autre. J’ai souhaité la présence des jeunes dans cette encontre afin de pouvoir garder la mémoire vivante pour nos nouvelles générations. Aujourd’hui, il faut que les jeunes contribuent dans ce travail de la mémoire qui est très important pour notre histoire. Le problème, c’est de ne pas convaincre les moudjahidine qui sont restés vivants jusqu’à nos jours, il faut inviter les jeunes et les accompagner.»

Mourad Boudia, fils du martyr Boudia :
«Mon père était passionné de l’art et de la culture»

«Mon père était un homme courageux. Depuis son jeune âge, il était passionné par l’art et la culture. Il a pris le théâtre comme un moyen de défendre son pays. Grâce aux écrits politiques, au théâtre et à la poésie, j’ai pu mettre en perspective les éléments biographiques de la vie de Mohamed Boudia dans le contexte particulier de la lutte de Libération nationale à travers la présentation de ses écrits. Pour un homme décédé à l’âge de 41 ans, on peut dire que c’est vraiment une fierté. J’incite les jeunes à assister à de telles rencontre sur l’histoire afin de pouvoir préserver la mémoir.»

Propos recueillis par Z. Gh.

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