
De notre bureau à Constantine : Chahinez Djahnine
Selon le professeur d’histoire de la Guerre de libération à l’université Constantine 2, Moumen Lamri, la création du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) le 19 septembre 1958 est considérée comme une étape décisive et un tournant qualitatif dans le processus de la Révolution dans le contexte historique national et international. Le spécialiste souligne que le GPRA est le fruit d’un combat de longue haleine après un parcours historique et révolutionnaire du Front de libération nationale qui a attiré les reconnaissances officielles sur la scène internationale. Qualifiant les actions et les manœuvres diplomatiques du GPRA d’imposantes sur la scène politique internationale, l’historien précise que les membres du GPRA ont défendu la cause du peuple algérien sur plusieurs fronts, à travers des actions concrètes freinant les démarches de l’Etat français et contrariant toute tentative pour dissimuler les revendications légitimes des Algériens. Il ajoute dans ce sens que la reconnaissance internationale du GPRA s’est faite de manière systématique par les pays arabes et africains ainsi que d’autres pays asiatiques, comme la Chine qui a soutenu pleinement le GPRA financièrement et par l’envoi d’armes. Il explique que «les efforts des membres du gouvernement provisoire ont permis non seulement de faire connaître la cause algérienne à l'échelle internationale mais aussi de mobiliser la communauté internationale et d’obtenir le soutien des grandes nations de l’époque comme les Etats-Unis d’Amérique». Le GPRA était une structure cohérente et efficace guidée par une ligne politique qui a permis de concrétiser l’indépendance de l’Algérie après des actions diplomatiques efficaces et successives, convainquant l’opinion publique internationale de la légitimité des revendications du peuple algérien. Il précise enfin que ce gouvernement a constitué un des jalons fondateurs de ce qui allait devenir la jeune République algérienne démocratique et populaire.
C. D.