Formation dans le domaine du dessalement de l’eau de mer : Les premiers centres universitaires identifiés

Face au stress hydrique récurrent que connaît l’Algérie, les pouvoirs publics planchent désormais sur d’autres alternatives pour s’approvisionner en eau potable. Et c’est dans cette optique que le président de la République a ordonné l’élaboration d’un plan d'urgence pour généraliser les stations de dessalement d’eau à travers les wilayas côtières. Le chef de l’État a aussi instruit l’accélération de la mise en service des stations d’épuration des eaux usées et la relance des projets à l’arrêt. Le gouvernement a pris une série de mesures, dont l’une prévoit le lancement, dès cette année, d’un programme de formation et de recherche scientifique sur le dessalement de l’eau de mer dans quatre centres universitaires. Il s’agit de l’Université des Sciences et de la Technologie Houari-Boumediène de Bab Ezzouar (Alger), de l’École nationale supérieure de l’hydraulique (ENSH) de Blida, de l’École nationale polytechnique d’Oran (ENPO) et enfin de l’université d’Ouargla. Cette formation sera érigée en pôle d’excellence, selon les services du Premier ministère. « L’objectif est de former des diplômés (ingéniorat, licence et master) capables de prendre en charge les problèmes quotidiens de fonctionnement des stations de dessalement et de répondre aux besoins du secteur de la production d’eau potable», a d’ailleurs précisé Aïmène Benabderrahmane.
 
Maîtriser le processus
 
Le programme de formation, qui ambitionne de généraliser une maîtrise des processus technologiques de dessalement des eaux et de disposer d'une ressource humaine qualifiée dans cette spécialité, sera piloté par les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et de la Formation et de l’Enseignement professionnels. Cette démarche vise à disposer d'opérateurs de stations de dessalement de l'eau de mer chargés de la mise en marche de ces installations, ainsi que de l’entretien et du nettoyage des filtres des stations de dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres. La formation, de courte durée (6 mois), sera érigée au niveau des centres de formation professionnelle et est destinée aux titulaires de la deuxième année secondaire.
Il faut dire que les besoins de main-d’œuvre et de maîtrise vont crescendo dans ce secteur. Et pour cause, pas moins de sept stations de dessalement, d’une capacité de production totale de 1,5 million de m3 par jour, sont en cours de réalisation dans plusieurs villes des wilayas côtières du pays, notamment Oran, Boumerdès, El-Tarf, Béjaïa et Tipasa. Ces investissements permettront d’augmenter à 42%, la quantité d’eau issue du dessalement, contre seulement 17% actuellement. 
Les stations de désalinisation seront également destinées à l’irrigation des terres agricoles. Face aux fortes chaleurs et à la rareté des pluies, elles permettront de répondre à la sècheresse qui assèche progressivement les réserves d’eau douce disponibles en Algérie. 
 
Amel Zemouri

 

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