
L’Algérie a célébré, hier, à l’instar de beaucoup de pays dans le monde, la Journée mondiale de l’eau, coïncidant avec le 22 mars de chaque année depuis 1993. Cette année, cette journée vise à «accélérer le changement pour résoudre la crise de l’eau et de l’assainissement, et constitue l’occasion idoine pour sensibiliser davantage les gens à l’importance de préserver cette ressource et de ne pas gaspiller ce qui est appelé, à juste titre, l’or bleu».
Il faut reconnaître que de très grands pas ont été franchis par notre pays en matière d’alimentation en eau potable. Beaucoup d’entre nous se souviennent encore de ces longues nuits où nos mères et nos sœurs veillaient parfois jusqu’à l’aube pour pouvoir «faire la réserve d’eau» ou encore des déplacements vers des châteaux d’eau, des hammams et parfois vers les lieux de résidence de proches qui habitent un rez-de chaussé pour pouvoir transporter l’eau, par véhicule, pour ensuite monter les jerricans jusqu’aux 8e et 9e étages où, par manque de pression, l’eau potable ne parvenait à arriver que très difficilement.
Aujourd’hui, ces scènes font partie du passé et la distribution d’eau potable s’est nettement améliorée. Aussi, depuis l’élection du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, des efforts soutenus ont été déployés pour que l’eau puisse couler à flots des robinets mais pour lutter, sur un autre plan, contre le gaspillage.
De nombreuses réunions du conseil des ministres, présidées par le chef de l’Etat, se sont penchées notamment sur la manière de relever le défi d’assurer en permanence l’AEP aux populations des quatre coins du pays. Au début de l’année en cours, des instructions ont été adressées afin de «mobiliser les services de l'Intérieur, des Ressources en eau, de l'Agriculture, de l'Industrie et de l'Environnement, à grande échelle, en vue de créer un plan d'urgence visant à mettre en place une nouvelle politique permettant d'économiser l'eau à l'échelle nationale et de préserver les richesses hydriques souterraines». Les décisions du président de la République, annoncées à l’issue du Conseil des ministres du 8 janvier dernier, ont concerné également la relance et la mise en service de l'ensemble des projets de stations d'épuration des eaux usées à l'arrêt dans les wilayas, afin de les exploiter pour l'irrigation au lieu d'utiliser les eaux souterraines.
Tout comme il est question d’élaborer un plan de généralisation des stations de dessalement de l'eau de mer tout le long de la bande côtière, afin d'éviter les répercussions de la situation climatique difficile que connaît le monde. D’autre part et outre le contrôle rigoureux des autorisations d'exploitation des eaux souterraines destinées à l'irrigation des superficies cultivées, en appliquant les peines les plus lourdes à l'encontre des auteurs de forages non autorisés, il a été décidé d’activer le rôle de la police des eaux, en charge de contrôler les champs d'utilisation des eaux dans tous les domaines et de lutter contre le gaspillage partout dans le pays.
Les efforts s’inscrivent également dans le cadre de la création de start-up spécialisées dans les techniques d'exploitation des eaux usées, et ce dans le cadre de la vision de l'économie des eaux et de la sécurité hydrique, comme il est question «d’élaborer des études scientifiques, en urgence, pour déterminer avec précision le volume des eaux souterraines».
En somme, les efforts se poursuivent chaque jour davantage dans le domaine de l’AEP et de l’assainissement, tout comme c’est le cas d’ailleurs dans les nombreux autres secteurs d’activité.
Soraya Guemmouri