
Mohamed Arkab, ministre de l’Energie, vient d’annoncer qu’à partir du 1er juillet seule l’essence sans plomb sera commercialisée sur le marché national dans toutes les stations-service, en remplacement des essences dites «normale» et «super». S’exprimant lors d’une journée technique sur la généralisation de l’utilisation du sans plomb, le ministre précise que son prix restera inchangé, la suppression effective des essences plombées est l’aboutissement d’un processus entamé en 1998 avec l’introduction du sans plomb sur le marché national des carburants. A l’heure actuelle, la consommation de l’essence sans plomb a atteint 1,3 million de tonnes/an, soit 40% de la part du mix carburant. Relevant également les efforts de raffinage et de distribution consentis par Sonatrach, M. Arkab explique que «la conscience et la communication environnementales» ont joué un rôle important dans la mise en place de la stratégie du secteur afin d’encourager les citoyens à utiliser le sans plomb. Un modèle qui s’inscrit en droite ligne avec les orientations du gouvernement inhérentes à l’entame de la transition énergétique. Le ministre a relevé les efforts de son département pour la suppression progressive des essences plombées afin de se mettre en conformité avec les normes internationales. La stratégie de développement du raffinage qui représente un secteur sensible et fondamental de l’industrie pétrolière «a intégré la dimension sanitaire et environnementale dans la production de Sonatrach». Dans le même registre, le ministre souligne que l’introduction du plomb dans les essences, au niveau des raffineries, a connu une nette régression depuis 2000 jusqu’à sa suppression définitive à la mi-septembre 2020. Depuis, «un processus de décontamination du réseau de distribution a été entamé sur les bacs de stockage et des cuves des stations-service». Pour Nadir Rachid, président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures, l’impact environnemental et économique du recours au sans plomb est indéniable. M. Houghouan de l’ARH indiquera que la consommation du sans plomb a enregistré une hausse de plus de 85% de 2019 à 2021, a contrario des essences «normale» et «super» qui, elles, ont connu une régression respective de 59 et 61%. Le même responsable explique que pour le gas-oil, il a été enregistré, pour la même période, une baisse de 32% pour le transport des personnes. Quant aux industries, le BTPH, à titre d’exemple, a observé une baisse de 18%. Le responsable de l’ARH relève que la capacité de stockage d’essence est de 10 jours, alors qu’elle doit être de 30 jours. Un effort qui nécessitera des investissements. A l’horizon 2040, deux scénarios se dessinent. Sans effort en matière d’économie d’énergie, la consommation du gasoil atteindra 24 millions de tonnes, et l’essence 7 millions de tonnes. Dans le second scénario, la consommation sera modérée avec 5,05 millions de tonnes en essences. De son côté M. Slimani, de Sonatrach, précise que le traitement en raffinage est de 30,5 millions de tonnes au niveau de 6 raffineries. Celles de Skikda et d’Alger arrivent en tête avec un traitement de respectif de 16,5 MT et 3,65 MT. Quant à Mohamed Nassim Guergour de l’ARH, il indique qu’à mai dernier, 2.431 stations-service ont été livrées, dont 1.690 par Naftal. Sur ce total, 1.774 stations disposent du sans plomb ; pour rappel le parc automobile est estimé à 6,6 millions de voitures, dont 2,663 pour Alger. La vente des essences sans plomb, elle, se situe, à 1,3 million de tonnes à fin décembre 2020.
Fouad I.