
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a annoncé, jeudi à Tipasa, la création d’un pôle universitaire qui se lancera, dès la prochaine année universitaire, dans l’enseignement des spécialités liées au dessalement de l’eau de mer et des eaux salines dans le désert.
Présidant l’ouverture d’une journée d’étude à l’unité de développement des équipements solaires à Bou Ismaïl, accompagné du ministre de l’Economie de la Connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Yacine El Mahdi Oualid, M. Baddari a précisé que ce projet intervenait en application des décisions du conseil des ministres du 14 novembre 2022, l’objectif étant de former des cadres algériens maîtrisant les process de production de l’eau potable à partir de l’eau de mer et la réduction du taux de salinité des eaux souterraines dans les régions sahariennes.
Dans les faits, il s’agit de la création d’un pôle universitaire «d’excellence» composé de l’Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene (USTHB) de Bab Ezzouar (Alger), de l’Ecole nationale supérieure d’hydraulique (ENSH) de Blida, de l’Ecole nationale polytechnique (ENP) d’Oran et de l’Université d’Ouargla. Ce pôle se lancera, à partir de la prochaine année universitaire, dans l’enseignement de spécialités en lien avec le dessalement de l’eau de mer et des eaux salines, a indiqué M. Baddari qui a lancé les offres de formation dans ces deux domaines.
Les formations couvriront, dans un premier temps, poursuit le ministre, les cycles licence et master dans ce groupement universitaire qui aura la charge pédagogique, scientifique et technologique pour une formation «innovante», le ministère de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, devant assurer l’accompagnement des chercheurs financièrement et logistiquement pour transformer leurs projets de recherche en start-up. L’Etat ambitionne, à l’horizon 2030, d’atteindre 50% de l’eau potable destinée à la consommation produites par les stations de dessalement de l’eau de mer, a rappelé M. Baddari, relevant qu’il s’agit «d’un défi qui nécessite le concours du secteur de l’enseignement supérieur à travers la valorisation des résultats de la recherche».
A cette occasion, il a été procédé au lancement de l’appel aux projets de recherche thématique de développement en matière de dessalement de l’eau de mer en vue de transférer la technologie aux entreprises, notamment la technologie de pointe de dessalement, d’industrialisation et de transformation de l’eau de mer en produits commerciaux.
Dans ce sillage, M. Baddari a insisté sur la nécessité d’exploiter les brevets d’innovation dans le domaine de la technologie du système de purification «osmose inverse» afin d’atteindre l’étape de production et d’industrialisation de ce système en Algérie, faisant observer que ce genre de recherche était effectué pour la première fois en Algérie grâce aux efforts de chercheurs dans les différents centres et laboratoires de recherche scientifique à travers le pays.
Une question stratégique
Pour sa part, M. El Mahdi Oualid a assuré que son secteur était disposé à accompagner les chercheurs et à les aider à faire de leurs projets scientifiques des projets économiques et industriels, rappelant que le Fonds national de soutien aux startups avait été créé pour financer les projets innovants et les startups. «La sécurité hydrique est une question stratégique pour plusieurs pays à travers le monde, particulièrement les pays africains d’où la nécessité de relever le défi à travers l’unification des efforts en vue de sortir de la dépendance technologique de l’étranger qui passe par la recherche scientifique», a-t-il ajouté.
M. El Mahdi Oualid a évoqué certains axes qu’il importe d’explorer portant principalement sur la réduction du coût de réalisation des stations de dessalement d’eau de mer, des effets sur l’environnement et la création de techniques plus efficientes s’agissant de la maintenance des équipements. L’unité de développement des équipements solaires a organisé une rencontre sur le dessalement d’eau qui a vu la participation de plusieurs secteurs, chercheurs et experts. En marge de cette rencontre, des prototypes de recherche sur l’usage des énergies renouvelables et propres ont été exposés.