Sous l'impulsion du président de la République, l'Algérie, qui est classée pays à stress hydrique, vient de prendre un certain nombre de mesures relatives à la ressource en eau. En premier lieu, il s'agit d'augmenter la capacité de production d'eau à partir des stations de dessalement d'eau de mer. Cela complètera les autres ressources hydriques provenant des barrages et des sources souterraines. Pour ce faire, le nombre d'usines de dessalement d'eau va être en augmentation, tout au long du littoral. La technologie y afférente, étant maîtrisée par l'encadrement algérien, fait que le processus sera aisé à mettre en œuvre rapidement, afin de répondre aux besoins de la population. D'autant plus qu'un personnel qualifié dans la gestion des stations vient d'être formé. En revanche, l’aspect relatif à la maîtrise des coûts reste à améliorer pour plus d'efficacité, du fait que la réalisation des stations de dessalement est coûteuse. En second lieu, il y a la dimension de la consommation de l'eau potable des ménages à parfaire, notamment grâce à la mise en œuvre à d’une programmation rationnelle et équitable dans les grands centres urbains. Il y a lieu de lutter également contre tous les gaspillages d’eau, à quelque niveau que ce soit, et surtout veiller à ce que les pertes dans les réseaux soient éliminées. Interrogé sur les nouveaux projets en ressources en eau, l'expert international en développement économique, Kamal Kheffache, a indiqué à El Moudjahid que "le dessalement de l’eau de mer est un enjeu majeur qui nécessite un plan stratégique". Soulignant, à ce propos, que "les défis sont à la portée de notre pays, car les compétences existent et les technologies sont parfaitement maîtrisées, suite à une longue expérience capitalisée depuis quelques années dans ce domaine", a-t-il argué. Soulignant, à ce titre, que "comme le monde entier traverse une crise de stress hydrique et notre pays n'est pas épargné, alors il est primordial de mettre en place des systèmes de gouvernance pour l'utilisation rationnelle de l'eau". Et ce, avec des "programmes de distribution étudiés, en raison des changements climatiques et fluctuations pluviométriques, tant au niveau national qu'international", a-t-il recommandé. Il est important de souligner que la stratégie nationale de l’eau vise à renforcer davantage la sécurité hydrique du pays, en augmentant le quota de l’eau dessalée à 60 % du taux global d’alimentation en eau potable à l’horizon 2030. Cet objectif sera réalisé avec la mise en service de six autres stations de dessalement dont les travaux de réalisation débuteront en 2025, selon le programme du ministère de tutelle. Pour rappel, l'Algérie vient de se doter d'une Agence nationale de dessalement de l'eau (ANDE), chargée de renforcer les capacités nationales de production d'eau, et ce, afin d'assurer la sécurité hydrique.
Samia Boulahlib