E-commerce en Algérie : Des perspectives prometteuses à l’horizon 2030

ph. A. Asselah
ph. A. Asselah
La stratégie de l’Algérie dans les fintech à l'horizon 2024-2030 a été mis en exergue, hier, a Alger, par plusieurs experts participants à la 2e édition du sommet de la fintech et de l'e-commerce. Selon l’expert, Sofiane Meghlaoui, chef digital officer chez Natixis Algérie, les fintechs opèrent à l'intersection de la finance et de la technologie, créant ainsi des solutions innovantes pour le secteur financier. Il a souligné que l'Afrique connaît actuellement un momentum remarquable, avec une croissance significative prévue entre 2020 et 2025, notamment en Afrique du Sud et au Nigeria, passant de 3,8 milliards de dollars en 2020 à une estimation de 12 milliards de dollars en 2025, avec 576 start-up fintechs recensées en 2021. 
Il a noté que l'Algérie connaît également un  retard bénéfique, permettant de sauter certaines barrières. Meghlaoui a mis en avant les changements réglementaires intervenus en Algérie avec la promulgation d’une loi en juin 2023, ainsi que les efforts déployés pour soutenir et encourager les start-up, notamment la création d'un fonds d'accompagnement des start-up.
 Il a, a ce propos, souligné la volonté politique de dynamiser l'écosystème fintech, tout en mettant l’accent sur l'importance de choisir des modèles adaptés à la spécificité du pays, comme l'approche bancaire choisie par l'Algérie, offrant un équilibre entre innovation et sécurité économique. «Cet équilibre est essentiel à maintenir. Nous disposons de nombreux atouts en Algérie», a-t-il relevé, précisant que la vision de l’Algérie à l’horizon 2030 projette de devenir un acteur régional dans le domaine. L’expert ajoute que l'écosystème est actuellement en construction, favorisant ainsi le développement dans le domaine, tout en rappelant les initiatives prises par les autorités, les ministères, et le secteur privé pour promouvoir la digitalisation. Il a conclu en mettant en avant l'importance du dialogue entre les différents acteurs publics et privés pour construire un écosystème fintech solide. 
 
Investissement dans les infrastructures techniques 
 
 De son côté, l’expert et consultant en finance, Mostefa Zerouali, a affirmé que bien que la stratégie de l'Algérie en matière de fintech ne soit pas nouvelle, elle connaît une évolution significative étant donné la volatilité des technologies. 
M. Zerouali a souligné que l'Algérie a réagi à ces changements en plusieurs étapes, en commençant par l'amélioration du cadre réglementaire, puis en investissant dans les infrastructures techniques  et enfin en encourageant les partenariats entre le monde de la technologie et celui des finances. Il a déclaré que la plupart des banques publiques proposent désormais des services financiers en ligne via le téléphone mobile, et a évoqué la possibilité future d'un dinar numérique, déjà envisagée par la réglementation algérienne. 
S'exprimant sur les défis de la technologie, le banquier a rappelé que la volatilité offre un avantage, réduisant les risques pour les derniers arrivés. Il a mentionné le défi de la sécurité, soulignant que la technologie peut diluer la responsabilité et nécessite donc une attention particulière en matière de cybersécurité. L’expert a également évoqué le défi de l'internationalisation, notant que des fintechs intelligentes peuvent s'imposer sur un marché mondial, nécessitant une réglementation nationale adaptée. Enfin, il a souligné le défi de l'inclusion financière, en particulier pour une population potentiellement en situation de désavantage technologique. 
Concernant les projets en cours en Algérie, M. Zerouali a mentionné le chantier des data centers et l'attente de la promulgation de textes d'application dans divers domaines. Il a manifesté sa conviction que ces initiatives stimuleront l'innovation grâce à une volonté politique soutenue et un engagement continu envers ces projets.  
Abordant le rôle du e-commerce dans l’exportation de produits et services vers l’international, Saïd Djellab, expert économique et ancien ministre du Commerce, a souligné l'importance cruciale d'accompagner les jeunes entreprises dans leur démarche d'internationalisation, notamment en matière d'exportation.  
M. Djellab a mis en avant la nécessité d'adapter la réglementation et les institutions pour soutenir efficacement les entreprises engagées dans le commerce en ligne. Il a insisté sur la liberté d'initiative nécessaire pour les jeunes et les entreprises, tout en soulignant l'importance d'un accompagnement performant dans le domaine du commerce international, particulièrement sur le continent africain, qui représente un marché dynamique de 1,3 milliard de consommateurs.  Djellab a affirmé que la position de l'Algérie sur ce marché pourrait ouvrir de nombreuses opportunités pour les entreprises nationales. 
En outre, il a souligné l'impact positif des accords conclus par l'Algérie avec l'Union européenne, le monde arabe et l'Afrique, prévoyant une facilitation du commerce électronique en éliminant les droits de douane et en simplifiant les échanges. Il a également mis en avant les avantages en termes de gain de temps et de réduction des coûts pour les entreprises opérant en ligne, que ce soit sur les marchés régionaux ou internationaux. 
 
K. Hadjib

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