Djelfa : Berceau historique d’un élevage en déclin

La wilaya de Djelfa, longtemps considérée comme le cœur battant de l’élevage ovin en Algérie, concentrait près de 3 millions de têtes de bétail, selon le dernier recensement.
Le recensement officiel effectué en 2023 a révélé que le cheptel ovin en Algérie s’élève à environ 17 millions de têtes. Pourtant, ce chiffre enregistre une régression constante.

Le chargé des statistiques à la Direction des services agricoles (DSA) de Djelfa a expliqué cette baisse par plusieurs facteurs, parmi lesquels la sécheresse persistante qui fragilisent les pâturages, mais aussi les contraintes économiques et la raréfaction des terres dédiées à l’élevage. Les races locales dominantes, telles que l’Ouled Djellal, la Chellalia et la Taâdhmit, constituaient la base des pratiques traditionnelles d’élevage dans la région. Avec environ 14 000 éleveurs recensés, Djelfa occupe la première place au niveau national, représentant à elle seule 10% du cheptel ovins recensé à l’échelle du pays. Face à ces défis, les pouvoirs publics avaient renforcé leur soutien à cette filière stratégique. Une cellule nationale dédiée avait été mise en place pour accompagner et structurer le secteur, offrant un appui technique, sanitaire et économique aux éleveurs.
Ce dispositif facilitait notamment l’accès aux subventions, à l’achat d’aliments, à la vaccination du bétail ainsi qu’à l’amélioration génétique grâce au Centre national d’insémination artificielle. Malgré ces mesures, la sécheresse demeurait un obstacle majeur. La gestion durable de l’eau et des pâturages restait une priorité pour les pouvoirs publics et les éleveurs. Des initiatives innovantes avaient commencé à émerger, telles que l’introduction de cultures de fourrages résistants à la sécheresse, voire sous serre, pour assurer une alimentation constante et de qualité au cheptel. Par ailleurs, la modernisation de l’élevage, avec l’adoption de technologies comme la télémétrie et les capteurs de suivi, avait commencé à s’implanter pour optimiser la gestion des ressources et anticiper les risques sanitaires. La wilaya de Djelfa, première productrice ovine du pays, représentait ainsi les défis majeurs auxquels faisait face l’élevage en Algérie. Pour préserver cette richesse, la filière devait conjuguer traditions et innovations, soutenue par un encadrement étatique renforcé afin de tendre vers une meilleure productivité et une résilience face aux aléas climatiques et économiques.

A. F.

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