«Digital Africa Summit» : Penser l’Afrique de demain

Ph. : Billal
Ph. : Billal

Le sommet africain du digital, organisé par le Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN), avec le soutien du Groupe Algérie Télécom (GTA), a ouvert ses portes, hier au Centre international des conférences (CIC), pour s’étaler jusqu’au 2 juin.

Cette première édition tant attendue par les acteurs du numérique du continent africain réunit 1.200 décideurs, 100 entreprises, dont 22 start-up, des petits comme des acteurs géants de la TECH, des entreprises de capital risque, des délégations économiques et des personnalités politiques de plus de 20 pays d’Afrique et du monde entier. «Le monde se bouscule de nouveau pour se frayer un chemin vers l’Afrique et nous nous retrouvons encore au centre de l’échiquier stratégique mondial», a indiqué, à cet effet, le président du GAAN, qui a assuré que l’Afrique d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier. Pour Bachir Tadjeddine, les ressources pour lesquelles l’Afrique est enviée aujourd’hui ne sont pas celles d’hier, et l’avènement de l’internet, des nouvelles technologies, du digital et du numérique ont façonné un monde dans lequel nous avons tous la possibilité d’être «maîtres de notre destin et capitaines de notre âme», pour reprendre Nelson Mandela. Il a souligné qu’à l’ère de l’économie de la connaissance et du tout numérique, les vraies richesses de l’Afrique ne sont autres que le potentiel humain des enfants qui la portent. «Nous avons, aujourd’hui plus que jamais, le devoir, la responsabilité historique de saisir l’opportunité unique que nous offre le digital et les technologies, pour rattraper le retard civilisationnel qui nous sépare du monde», a-t-il déclaré. Et d’enchaîner : «Le président du GAAN a précisé que cela ne pourra se faire que si tous les Africains arriveront ensemble à comprendre les défis de l’époque actuelle, à y trouver et à y proposer les réponses qui permettent de positionner les peuples par rapport à ces enjeux. Cela pourra se faire également, à condition que les Africains réussissent à construire ensemble les mécanismes d’intelligence collective qui permettront de parcourir la main dans la main, l’aventure technologique et civilisationnelle qui les attend.» De son côté, Mohamed Belhocine, commissaire à l’éducation, les sciences, technologies et l’innovation au sein de l’Union africaine (UA), a indiqué que cet évènement survient à un moment critique où la pandémie Covid-19 a révélé un besoin urgent à opter pour des technologies habilitantes, des innovations et des solutions numériques pour la reprise économique pour la construction de systèmes durables et plus résilients pour fournir des services meilleurs à nos nations. «Le numérique développera les services, tels que le commerce électronique, la santé, les finances, l’éducation et l’agriculture, qui peuvent être fournis par les secteurs public et privé, mais aussi doivent impliquer les PME et les start-up. Dans une économie moderne axée sur le savoir, l’atout le plus précieux que la nation puisse posséder est une ressource humaine alphabétisée, instruite et qualifiée dans le domaine numérique», a-t-il affirmé. Selon Belhocine, l’Union africaine est en train d’élaborer la stratégie d’éducation numérique, pour «promouvoir» la citoyenneté numérique, faciliter l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement, l’apprentissage, la recherche et renforcer la compétitivité de l’Afrique. Il dit que l’Afrique du futur a besoin de personnes ayant reçu de l’éducation de la plus haute qualité et d’excellentes connaissances et compétences numériques. «Avec la Covid-19, les solutions numériques ont tenu leurs promesses, avec la mise à disposition d’outils permettant d’accéder à une éducation et à formation professionnelle de qualité et adaptée.» Pour sa part, Isaac Gnamba-Yao, président de l’Union postale universelle (UPU), organisation relevant de l’ONU, a mis en avant les grandes opportunités et les leviers qu’offre la digitalisation pour le développement du continent africain. Il évoque également les étapes stratégiques entreprises par l’UPU pour l’adoption du numérique dans le développement de la poste de par le monde. Il dit également que les services postaux sont les précurseurs dans l’adoption des stratégies numériques pour répondre qualitativement aux besoins des populations locales, indiquant que le réseau mondial postal est efficace et d’une grande valeur pour soutenir la sécurité et le développement des sociétés.

Mohamed Mendaci

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