
Notre invité n’a pas manqué d’évoquer un fait d’une extrême importance. Il s’agit de la création de l’ANP qui a été un barrage à un projet colonial, celui de la force locale comme il l’a relevé.
Cette force a été saluée par Mesmer, le ministre de la Défense français de l’époque qui a déclaré que les membres de cette dernière allaient faire partie de la nouvelle armée de l’Algérie indépendante.
Il était attendu d’elle qu’elle protège les intérêts coloniaux en Algérie. Sa constitution s’est faite durant la même période, selon notre interlocuteur, où le président du GPRA a décidé de démettre de ses fonctions l’Etat-Major de l’ALN sans qu’il ne soit remplacé.
Objectif non déclaré le démantèlement de l’ALN comme le relève notre invité.
Le refus de la décision par le chef de l’Etat-Major et les responsables des wilayas historiques a été suivi, ajoute ce dernier, par une mesure d’une importance capitale à savoir le désarmement de la force local. Nous n’avons pas arrêté ses membres. Mais nous leur avons pris leurs armes tout en leur disant de rentrer chez eux, a déclaré celui qui était l’un des officiers de la Wilaya I.
Ce qui a tué le projet colonial dans l’œuf.
La création de l’ANP a donné l’occasion aux moudjahidine de reprendre du service pour poursuivre leur mission de défense du pays qu’ils ont libéré quelques mois plus tôt.
L’agression marocaine, qui a été relevée en détail par l’invité de la rédaction, a donné la pleine mesure de la justesse de la décision, renforçant le front national.
Des moudjahidine, qui étaient en opposition au régime de l’époque, ont assisté l’ANP naissante pour combattre l’agresseur, a-t-il rappelé.
Pour revenir aux conditions de création de l’ANP et même le choix de la dénomination, notre interlocuteur a annoncé que la décision a été prise déjà durant le congrès de Tripoli. Mais c’est la rencontre de Boussaâda qui a permis de trancher à ce sujet.
En plus du fait de reconvertir l’ALN en armée de l’Algérie indépendante, ce n’est que justice pour tout ce que cette armée a fait pour le peuple et le pays. Il a été décidé qu’elle porte les qualificatifs de nationale et populaire pour qu’elle reste proche de la nation et du peuple, a affirmé M. Goudjil. L’ANP n’est pas une armée quelconque. Elle ne ressemble à aucune autre dans le monde. Elle est l’héritière d’une armée de libération dont elle partage les principes, a-t-il conclu.
F. D.
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Reconversion du FLN en parti politique :
Les différends ont pesé dans le processus
Pour l’invité de la rédaction, la décision de reconversion du Front de libération nationale en parti politique a été prise par les responsables de la Révolution durant toutes les rencontres qui ont été enregistrées, à commencer par le congrès de Tripoli. Il cite notamment celle de Tlemcen qui a réuni les représentants des wilayas historiques et même la fédération de France, en plus de l’Etat-Major de l’ALN. Il cite, parmi les personnalités présentes à la rencontre de Tlemcen qui a été présidée par le moudjahid Mohamed Khider : Boudiaf et Aït Ahmed. Elle a été marquée, selon lui, par le différend entre Khider et Ben Bella qui n’est pas resté jusqu’à la fin de la réunion, en précisant que celle-ci a précédé la constitution du gouvernement.
Il a précisé que plusieurs participants à la réunion ont fait partie de ce gouvernement à l’image de Boumaza, mais aussi Bouteflika et Medeghri qui étaient les représentants de l’Etat.
Quant à la principale décision attendue, à savoir la détermination du congrès du parti, il a indiqué qu’elle n’a pas été prise lors de la rencontre à cause des différends qu’il a cités. Mais cela n’a pas empêché les responsables présents de convenir de la restructuration du parti au niveau local, comme il l’a noté. Les fédérations ont remplacé les wilayas historiques même si leur dénomination dépendait du découpage administratif, a-t-il relevé.
F. D.