
Devant les entrées et les grilles des établissements secondaires du chef-lieu de la wilaya de Bouira et à travers tout le territoire, l’attente était interminable aux premières heures de la matinée d’hier. Ils étaient nombreux, élèves et familles, à vouloir perpétuer la tradition, en venant consulter les résultats du baccalauréat affichés sur les panneaux d’information.
Les résultats du bac restent toujours un moment d’émotion intense pour les jeunes et leurs proches. Scènes de liesse et cris de joie : l’ambiance était à son comble. En effet, comme chaque année, l’annonce des résultats du baccalauréat a bouleversé le quotidien de milliers de familles dans la wilaya de Bouira. Très tôt dans la journée, des «attroupements» se sont formés devant les lycées, aussi bien dans les centres-villes que dans les localités rurales. Si la publication en ligne est aujourd’hui largement répandue, beaucoup continuent de se rendre sur place, devant les établissements, pour vivre ce moment en direct, en groupe, comme un rite de passage collectif. Une manière de partager l’angoisse, l’espoir, puis, dans un éclat, la joie ou la déception. «La session 2025 a enregistré la participation de 10.707 candidats dans la wilaya», a indiqué le directeur de l’Éducation de la wilaya de Bouira, Mrah Ali, en soulignant que parmi eux, 5,791 ont été déclarés admis, soit un taux de réussite de 56,03 %. Des chiffres jugés encourageants par le responsable du secteur, saluant, au passage, l’effort collectif de la part des élèves, des enseignants et des familles. «En milieu urbain comme dans les zones rurales, la mobilisation a été générale pour affronter cette échéance. Dans plusieurs lycées, les enseignants ont multiplié les séances de soutien, allant parfois jusqu’à encadrer leurs élèves durant les week-ends», a indiqué un enseignant. De leur côté, les parents se sont souvent montrés présents, soutenant moralement et matériellement leurs enfants, parfois au prix de véritables sacrifices. Les scènes d’après-affichage étaient à la hauteur de l’événement. Cris de soulagement, rires nerveux, embrassades, appels téléphoniques en cascade. D’autres, restés à distance, ont découvert leur sort sur l’écran de leur téléphone, dans le silence ou la solitude. Dès l’annonce des résultats, les klaxons ont résonné dans les rues de Bouira. Des cortèges improvisés, des youyous et des jeunes, debout sur les toits des voitures, ont défilé dans la joie, à travers les rues de la ville. Et puis, il y avait ceux que la liste a oublié, ceux dont le nom n’est pas apparu. Les yeux rouges, les pas lents, les épaules basses. Pour eux, c’est une page qui ne se tourne pas encore, une marche à gravir à nouveau. Des larmes discrètes, un repli sur soi, mais aussi, parfois, des mots d’encouragement lancés par les camarades ou les enseignants. «Le bac, en Algérie, est bien plus qu’un examen», a dit un parent d’élève. La session 2025 a également révélé des parcours d’excellence. La meilleure moyenne de la wilaya a été obtenue par Ouarab Taïd, élève du lycée Abdelhamid-Ben Badis de M’Chedallah, avec un remarquable 19,46 sur 20. Une performance saluée dans toute la région, qui place l’élève parmi les meilleurs du pays. À ses côtés, Hazi Ala, du lycée Hamza Ibn Hassan-El-Alaoui, du chef-lieu de Bouira, a décroché 18,88 sur 20. La troisième marche du podium revient à Touati Ala, élève du lycée Aliouat-Messaoud de la commune d’Aomar, avec 18,77.
A. F.