Au lendemain des décisions du Haut Conseil de Sécurité : Syndicalistes et associations de parents d’élèves rassurés, une leçon salutaire

  • Mustapha Haddam, analyste politique  : « Elections locales maillon fondamental pour le changement»
  • Repère : Légitimité

Organisations syndicales et associations de parents d’élèves saluent les décisions prises mercredi dernier, par le Haut Conseil de Sécurité dans son volet relatif aux préparatifs liés à la rentrée scolaire.

C’est le cas du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST) qui relève l’importance de ces décisions, que ce soit en matière d’inspection des établissements scolaires, d’élaboration d’un protocole sanitaire adapté à la situation exceptionnelle que nous vivons, ou de dialogue avec les partenaires sociaux. «Ce virus mutant touche aujourd’hui même les petits enfants. La sécurité optimale des élèves et du personnel éducatif dans son ensemble passe à la fois par la désinfection des écoles et surtout par la vaccination au profit des travailleurs de l’éducation. Il faudrait que la première dose soit administrée avant le mois de septembre», plaide Meziane Meriane, jugeant nécessaire, voire impératif, de respecter à la lettre le protocole sanitaire, y compris pour les gens vaccinés. Il souligne que l’ensemble des dispositions doivent être prises de manière à ce que les écoliers, les collégiens et les lycéens, nos enfants, puissent étudier dans les meilleures conditions possibles. Le coordinateur du SNAPEST soulève dans ce contexte un certain nombre de points essentiels. Il s’agit de procéder à l’inspection des établissements scolaires et universitaires et ceux relevant de la formation professionnelle et de renforcer la coordination avec le staff médical pour l’adoption d’un protocole sanitaire de lutte contre ce virus.

Décaler la rentrée scolaire si…
Aussi, il propose de «décaler la rentrée de quelques jours, voire quelques semaines», dans le cas où l’épidémie continuerait son ascendance. Meziane Meriane s’est également exprimé à propos de «l’adoption du dialogue avec le partenaire social pour trouver les solutions aux problèmes et préoccupations des travailleurs de l’éducation nationale. «Le SNAPEST a toujours appelé au dialogue et à la concertation pour solutionner les problèmes». Le président de l’Association nationale des parents d’élèves (ANPE), se félicite, lui aussi, des décisions du Haut Conseil de Sécurité et les qualifie d’excellentes, souhaitant que la prochaine année scolaire «soit meilleure que la précédente» marquée par des insuffisances portant sur le respect des consignes sanitaires, appelant dans ce cadre à davantage de rigueur dans l’application du protocole sanitaire. L’autre proposition formulée par le président de l’ANPE a trait aux ressources humaines. «Il faut recruter un nombre conséquent d’enseignants pour permettre aux instituteurs de travailler dans de meilleures conditions». Enfin, pour ce qui est du dialogue social, Ahmed Khaled dira qu’il n’y a aucun problème de dialogue avec la tutelle ,regretant le manque dialogue au niveau de la base avec de nombreux chefs d’établissements scolaires .
Soraya Guemmouri

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Mustapha Haddam, analyste politique  : « Elections locales maillon fondamental pour le changement»

Entretien réalisé par Sami Kaidi

Consacrée à l’examen et au suivi de la situation générale du pays, la dernière réunion périodique du Haut Conseil de sécurité, mercredi dernier, sous la présidence du président de la République, a été l’occasion pour le chef de l’Etat de faire référence aux préparatifs des prochaines élections locales qui devraient se tenir en novembre prochain si la situation sanitaire le permet.

El Moudjahid : Comment évaluez-vous la dynamique nouvelle impulsée par le Chef de l’Etat dans le sens de l’amélioration de la gestion de la chose publique et de la poursuite des réformes politiques ?
Mustapha Haddam :
Le président de la République a choisi cette date pour sa charge symbolique.   Il s’agit du mois où l’on célèbre le déclenchement de la glorieuse révolution de Novembre et c’est également le mois où a été adopté, l’an dernier, par voie référendaire, la nouvelle Constitution. Cette décision vise surtout à  parachever les réformes politiques  initiées en réponse aux revendications du Hirak du 22 février 2019.   Le mouvement populaire avait fixé comme objectif la refonte des institutions et le retour à une gestion vertueuse de la chose publique. Ces objectifs ne peuvent être atteints que par une nouvelle législature et l’avènement d’une nouvelle classe politique. Le président de la République a proposé un changement profond de la Loi fondamentale du pays puis a dissous l’APN et convoqué de nouvelles élections législatives. À présent, le parachèvement des réformes passe par la dissolution des APC et des APW, des Assemblées populaires locales et de wilaya et la convocation de nouveau du corps électoral pour leur renouvellement.

Quel serait, selon vous, dans ce cadre, la place des partis politiques qui ne participeraient pas aux élections locales, la posture d’éternel opposant restera-t-elle, dès lors, porteuse de pérennité frileuse ?
Les élections locales constituent un « maillon fondamental » pour le changement, l’élu local est celui qui est le plus en contact avec les citoyens et le premier à recevoir ses doléances. Ce scrutin s’inscrit dans le processus de refonte et de consolidation visant à impliquer le citoyen dans la vie de la cité et à permettre l’avènement d’une classe politique à même d’insuffler au niveau local une « nouvelle dynamique » de développement.  Le changement du mode de scrutin à la proportionnelle avec une liste ouverte nominative apportera des changements profonds au niveau des APC et des APW dans l’élaboration même de la politique locale. Je suis persuadé que les partis politiques qui ne participeront pas aux prochaines élections  finiront par disparaître  de la scène politique dans la mesure où la politique de l’éternel opposant est  contre-productive  et finit toujours par se retourner contre son instigateur. Faire de la politique nécessite un travail organique, si vous ne participez pas aux élections, les citoyens finiront par vous oublier. La participation vous permet de gagner en visibilité. Le financement des partis politiques par l’Etat devra aussi se faire au prorata du nombre d’élus dans les APC et les APW.
S. K.

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Repère : Légitimité
La nouvelle Algérie se prépare au prochain rendez-vous électoral prévu en novembre si la situation sanitaire le permet. Il viendra conforter le processus de changement revendiqué par la société, notamment la jeunesse. A la faveur de la refonte de l’Etat, la consolidation de l’édifice institutionnel se prévaut des acquis démocratiques traduits par les présidentielles, la révision constitutionnelle et les législatives. Le retour aux urnes valide la marche vers la nouvelle Algérie pour tourner définitivement la page des errements et poser les jalons d’une gouvernance fondée sur la représentativité réelle et la participation effective des compétences et de la société civile dans la gestion des affaires locales et nationales. L’irruption des indépendants dans le paysage politique est un indicateur de la pertinence d’un partenariat appelé à s’enraciner davantage lors des élections communales et de wilaya. L’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), forte d’une longue expérience et de la mobilisation des moyens financiers, matériels et humains, devra assurer le bon déroulement du processus électoral. Dans cette bataille de la légitimité populaire, la mise en place des assemblées élues participe à l’avènement de l’Algérie citoyenne dont les prémices sont perceptibles à travers l’élan de solidarité de la diaspora, des associations et des comités de quartier engagés dans la lutte contre le variant Delta. L’ultime étape pour le renouvellement des assemblées locales est appréhendée avec la rigueur voulue pour réunir les conditions idoines, notamment sanitaires, à la réussite du processus électoral arrivé à sa phase ultime.
Larbi C.

 

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