
Le Forum de la radio nationale a accueilli le directeur général de l'Institut national d'études de stratégie globale (INESG), qui est revenu sur les législatives du 12 juin.
À cet effet, Abdelaziz Medjahed a indiqué que les nouveaux élus devront procéder à un toilettage de plusieurs textes de loi pour les rendre conformes à la nouvelle Constitution et souligné que le député est un «porte-parole du peuple» et «un phare pour éclairer l'opinion publique et rapporter fidèlement les préoccupations des citoyens. La pierre angulaire de la citoyenneté est la prise de conscience que l’on n’a pas uniquement des droits mais que l'on a aussi des devoirs vis-à-vis de son pays».
Il qualifie d’appréciable le chiffre de 7 millions d’électeurs qui se sont rendus aux urnes.
«Nous sommes en train de bâtir une nouvelle Algérie. Le peuple a repris possession de sa souveraineté. La démocratie ne s'arrête pas en glissant un bulletin dans l'urne mais en s'impliquant dans la vie citoyenne et politique de la nation».
Abordant la thématique de la diplomatie parlementaire, le président de l’INESG a déclaré que le député doit occuper la scène régionale et internationale pour défendre l'Algérie, ajoutant que les Algériens doivent s'imprégner des valeurs de la citoyenneté pour rendre l'action politique «plus efficiente». Il a rappelé que notre pays a une action diplomatique «forte et puissante» et ce, depuis la conférence de Bandung. «Nous avons fait trembler les bancs des Nations unies en 1974 et fait du mouvement des Non-alignés une alliance redoutable.
L'Algérie a un poids et une place importante dans le concert des nations», a-t-il soutenu avant d’évoquer la situation qui prévaut au Sahel. A ce sujet, il a commenté le retrait militaire de la France au Mali en indiquant que notre pays a exigé que les Africains puissent déterminer par eux-mêmes leur avenir. «Le monde unipolaire est fini. Nous sommes le cœur de l'Afrique et ce continent est l'avenir du monde». S’agissant de relations internationales, l’intervenant dira : «Nous sommes en train de vivre de profonds bouleversements» et qu’un pays comme l’Italie n'a reçu presque aucun geste de solidarité de la part de ses voisins européens au début de la pandémie de coronavirus mais a trouvé un soutien de taille de la part de Cuba qui a longtemps vécu sous l’embargo, critiquant les remarques acerbes formulées par certains pays à l'encontre de la Chine. «Je suis étonné d'entendre les Occidentaux parler d'envahissement chinois dans le monde alors que la France, par exemple, n'a eu de cesse de piller les richesses des Africains».
Interrogé sur la décision du gouvernement algérien de retirer l'accréditation à la chaîne France 24 l’invité du forum y voit une bonne chose. «On répond au mensonge et à la propagande par la vérité», a-t-il déclaré, insistant sur l'impérieuse nécessité de se concentrer sur la notion de justice comme «vecteur du renforcement du front intérieur. Personne ne doit avoir plus que ce qu'il lui est dû. La justice englobe les notions de justice socio-économique. Des experts sont en train de travailler au sein de l'INESG sur les voies et moyens de réserver les subventions uniquement aux Algériens».
Abordant la question des zones d’ombre, le conférencier a salué les efforts consentis par les pouvoirs publics en direction de ces régions défavorisées, citant les 4.700 projets en cours de réalisation et leurs coûts qui s'élèvent à 117 milliards DA, au bénéfice exclusif de 7 millions d'Algériens.
Sami Kaidi