
Mme Nadjiba Djilali a, notamment, exhorté les citoyens à éviter le gaspillage d’eau, lors du sacrifice rituel, et à faire appel au contrôle vétérinaire des moutons, afin de prévenir les risques sanitaires.
La Journée mondiale de l’environnement, qui coïncide, cette année, avec la veille de l’Aïd-El-Adha, met en lumière l’urgence d’adopter des gestes écoresponsables, même en période de fête. Invitée, hier, au Forum de la radio nationale, la ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie a appelé à une célébration respectueuse de l’environnement, en insistant sur plusieurs consignes pratiques. Mme Nadjiba Djilali a, notamment, exhorté les citoyens à éviter le gaspillage d’eau, lors du sacrifice rituel, et à faire appel au contrôle vétérinaire des moutons, afin de prévenir les risques sanitaires. La ministre a également mis l’accent sur la question de récupération des peaux de moutons, soulignant leur potentiel de valorisation dans une optique d’économie circulaire. En somme, le message émis, ce lundi, par la ministre de l’Environnement est un message on ne peut plus clair en faveur d’un Aïd éco-responsable, où spiritualité et conscience écologique peuvent aller de pair.
Il faut dire que plusieurs questions ont figuré, hier, au menu du Forum de la radio, où la ministre, qui s’est notamment exprimée sur les préparatifs lancés pour la saison estivale, la formation environnementale, la stratégie du secteur, les avantages des mesures apportées à la faveur de la nouvelle loi sur la gestion des déchets, récemment adoptée, la forte implication de la société civile et des investisseurs amis de l’environnement, l’apport de la généralisation de la numérisation, etc.
S’agissant des préparatifs de la saison estivale 2025, la ministre a mis en avant les efforts déployés à travers les campagnes de nettoyage des plages. L’opération, qui est actuellement en cours, est essentielle, pour préserver l'environnement marin et la beauté de nos côtes. Cela consiste, entre autres, à retirer les déchets et les débris qui polluent les plages, protégeant ainsi la faune, la flore et les écosystèmes côtiers. «Nous comptons également insister, dans le cadre de campagnes de sensibilisation, sur cet impératif de garder nos plages, nos forêts et tout notre environnement bien propre», a-t-elle expliqué, en relevant l’importance, pour les touristes, de préserver l’environnement. Il faut dire, ici, que le tourisme environnementale, également appelé écotourisme, encourage la protection des écosystèmes en cherchant à réduire la pollution. Plus concrètement, il s’agit de prendre part, par exemple, à des activités de reforestation ou de nettoyage de plage, de privilégier les randonnées et le vélo, plutôt que la voiture quand cela est possible…etc. Il est question, en fait, de concilier le plaisir de découvrir les lieux touristiques et celui de la préservation de l’environnement.
La synergie des efforts entre les différents départements ministériels pour la protection de l’environnement est bien présente, assure Mme Nadjiba Djilali, qui cite, parmi les projets d’envergure, la relance du barrage vert sur instruction du président de la République. Ce projet, qui traverse plus de treize wilayas, vise à reboiser des millions d’hectares, afin, d’abord, de freiner l’avancée du désert, d’améliorer, par voie de conséquence, la biodiversité et de soutenir les économies locales, sachant que ce projet est à même de créer énormément d’emplois, à travers différentes wilayas du pays.
Parfaite coordination interministérielle
La ministre a enchaîné sur les projets de reboisement partout à travers le pays, avec cette «forte implication des familles algériennes». Elle s’est également exprimée sur la lutte contre les effets des feux de forêt et contre les décharges sauvages, en relevant, par ailleurs, l’importance de l’assainissement des eaux usées pour leur réutilisation, notamment au profit de l’agriculture. L’aménagement urbain est un autre volet abordé, hier, par la ministre, qui a souligné la parfaite coordination avec les secteurs de l’Intérieur et de l’Habitat, dans le domaine de l’amélioration du cadre de vie du citoyen, en assurant toutes les commodités nécessaires. «Il n’y a pas seulement la verdure à mentionner dans ce cadre, mais tout une batterie de mesures. Même l’éclairage public approprié fait partie de cette démarche», a-t-elle observé.
La stratégie nationale environnementale est un autre point abordé. Il faut savoir que cette dernière est naturellement axée sur la protection de l'environnement et le développement durable, avec des objectifs liés à l'amélioration de la santé et de la qualité de vie, la conservation du capital naturel, la réduction des pertes économiques et la protection de l'environnement global.
Cette stratégie comprend des plans d'action nationaux, des lois et des programmes, pour gérer les déchets et la biodiversité. À noter que la stratégie nationale vise à remplacer l'enfouissement par la valorisation des déchets d'ici à 2035. Et, selon la ministre, «le recyclage des déchets ménagers vise à atteindre une valorisation de matière de plus de 30%», en particulier avec le tri et la valorisation des bio-déchets et des emballages.
Dans le même sillage, Mme Djilali a mis l’accent sur l’importance d’un nouvel acquis, à savoir la loi relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets. Votée et promulguée, cette année, cette loi est forte de plusieurs mesures, notamment l'élaboration de la stratégie nationale de gestion intégrée des déchets citée ci-haut et la mise en place d'un système numérique pour leur gestion.
Le texte comprend, en outre, les principes fondamentaux de l'économie circulaire, notamment le principe de Responsabilité élargie du producteur (REP), qui oblige chaque producteur ou détenteur de déchets à valoriser ces déchets.
L’autre nouvel acquis
Très riche, la loi porte, entre autres mesures, sur une classification pyramidale des modes de traitement des déchets, le remplacement progressif de l'utilisation des produits en plastique à usage unique et la mise en place d'un système adapté par les producteurs et les distributeurs, pour encourager les consommateurs à contribuer à la collecte sélective des déchets. De même, les sanctions ont été révisées de manière à les rendre plus coercitives, allant jusqu’à des peines d’emprisonnement. Il y a eu activation des sanctions contre les pollueurs, avec l’adoption du principe pollueur payeur. Ainsi, toute personne physique ou morale exerçant une activité industrielle, commerciale, artisanale ou toute autre activité qui jette, abandonne des déchets ménagers et assimilés ou refuse d'utiliser le système de collecte et de tri mis à sa disposition par les organes spécifiques est punie d'une amende de 20.000 à 80.000 DA. Aussi, tout générateur ou détenteur de déchets est tenu d'assurer ou de faire assurer, par des éco-organismes, la valorisation des déchets engendrés par les matières qu'il importe et/ou commercialise et par les produits qu'il fabrique.
L’autre remarque importante à retenir concerne la généralisation de la numérisation. «Cet élément est très important, voire crucial et essentiel, pour pouvoir avoir un tableau de bord de gestion des déchets et pour lutter contre les points noirs», a expliqué la ministre. Le processus de numérisation permet une meilleure visibilité sur les produits à valoriser, comme c’est aussi un moyen de «lutte contre la bureaucratie» et de «simplification des procédures», met en avant la ministre de l’Environnement. En somme, tout est mis en branle, pour préserver la nature et, comme indiqué par la ministre, «les déchets ne sont plus considérés comme un fardeau pour l’État et le citoyen, mais plutôt une source de richesse et de création d’emploi». Incontestablement, la citation «tout se transforme, rien ne se perd», d’Antonine Lavoisier, trouve aujourd’hui toute sa signification, avec, en prime, une valorisation des déchets, qui deviennent, après traitement optimisé, des ressources parfaitement exploitables et prêtes à être utilisées.
S. G.
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Formation de plus de 500 porteurs de projets
Pour ce qui est de la formation environnementale, la ministre a relevé cette sensibilisation et cette initiation des élèves à la protection de l’environnement. Les clubs environnementaux créés à cet effet ne se comptent pas en centaines, mais plutôt par milliers, grâce à ce travail de coordination entrepris avec le secteur de l’Éducation nationale. Résultat : nos enfants sont de plus en plus respectueux de l’environnement et savent, aujourd’hui, que le tri est nécessaire et que la valorisation des déchets commence à la maison. Les sessions de formation assurées par le secteur de Mme Nadjiba Djilali a concerné, d’autre part, plus de 500 porteurs de projets. Selon les détails fournis par la ministre, une cellule de suivi des projets a été mise en place.
S. G.