Sous le haut patronage du Président Tebboune, Alger accueille 180 délégués venus de 37 pays pour deux jours d’échanges sur le rôle stratégique de l’huissier de justice dans la sécurisation des investissements, la coopération internationale et la modernisation juridique à l’ère de la digitalisation.
Après la réussite de l'édition algéroise de l’IATF, qui a connu un succès éclatant et battu tous les records, l’Algérie accueille, ce mardi, un autre événement de portée internationale majeur, les 7es rencontres Afrique-Europe des huissiers de justice qui se tiendront deux journées durant, sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Dans sa présentation de cet évènement, le président de la Chambre nationale des huissiers, Dahemri Mohamed Réda, a qualifié celui-ci d’opportunité cruciale qui permettra, à coup sûr, «de mieux promouvoir la place de l’Algérie et faire valoir son rôle éminent comme défendant le droit international et acteur majeur dans l’amélioration du climat d’investissement, le renforcement de la sécurité juridique ainsi que le développement du service public juridique et judiciaire».
Dans une conférence de presse qu’il a animée à Alger, il a fait savoir que ces 7es rencontres Afrique-Europe des huissiers de justice réuniront quelque 180 participants issus de 37 pays africains, européens et d’Amérique. L’évènement qui est organisé de concert avec le ministère de la Justice en collaboration avec l’Union africaine des huissiers de justice regroupera aussi quelque 700 huissiers et experts nationaux du domaine juridique. Le conférencier qui a longuement insisté sur une participation de haut niveau à ces rencontres a argué son propos en mettant l’accent sur la présence d’académiciens, d’universitaires, et des hommes de loi de renom. Seront présents également à ces rencontres plusieurs invités de marque, à l’instar, cite le conférencier, du secrétaire général de la convention de La Haye, Christophe Bernasconi, de la présidente de l’Union africaine des huissiers de justice (UAHJ), Mme Rosine Bogoré Zongo, et du président de l'Union internationale des huissiers de justice (UIHJ), Marc Schmitz.
Des échanges interactifs programmés au menu de ces rencontres, l’accent sera mis notamment sur l’importance de l’huissier de justice à l’ère des nouvelles mutations internationales ainsi que son apport indispensable tant dans la dynamisation de l’investissement national, la médiation et la circulation des documents juridiques. Il sera également question de l’optimisation de la coopération internationale dans le domaine de cette profession pluridisciplinaire, ce qui requiert, de l’avis du conférencier, un apprentissage à la fois assidu et ininterrompu pour être au diapason notamment des évolutions que connaît le monde plus particulièrement dans le domaine de la digitalisation. Eu égard au haut niveau des participants et aussi compte tenu des thèmes inscrits à l’ordre du jour de ces 7es rencontres Afrique-Europe des huissiers de justice, celles-ci seront, de loin, des plus fructueuses y compris sur le plan des recommandations et des résolutions qui seront retenues à l’issue des travaux, a assuré le conférencier.
Même son de cloche du côté de Mohamed Réda Bougrine, membre du bureau exécutif de l’Union nationale des huissiers de justice qui a soutenu que ces rencontres s’inscrivent dans la continuité des efforts menés à l’échelle nationale dans la perspective de promouvoir l’investissement en Algérie. «En général, ce type de rencontre se déroule dans l’espace OHADA, qui regroupe 17 pays africains. C’est la première fois que l’événement sort de ce cadre pour se tenir sur la rive sud de la Méditerranée, en Algérie, véritable porte de l’Afrique. Il s’agit donc d’un rendez-vous d’une grande importance, à la fois pour l’Algérie et pour la profession d’huissier de justice», a-t-il affirmé. «L’objectif est d’encourager aussi bien l’investissement local qu’étranger, en simplifiant les procédures et en offrant aux investisseurs des garanties solides», a-t-il appuyé. Et d’ajouter : «L’investisseur étranger, avant de s’engager dans un pays, recherche des signaux de confiance et des outils juridiques fiables. C’est dans ce sens que l’Algérie œuvre, en étroite coordination avec le ministère de la Justice et le ministère des Affaires étrangères, à créer un climat propice, sécurisant et attractif pour l’investissement.»
Les moyens juridiques jouent aujourd’hui un rôle essentiel, car l’économie influence la politique, et la politique, à son tour, conditionne la règle de droit. Pour élaborer une norme juridique capable de promouvoir l’économie, il est nécessaire de garantir une véritable sécurité juridique, a-t-il expliqué. C’est dans ce cadre que l’huissier de justice intervient. Son rôle est de renforcer cette sécurité juridique, notamment pour rassurer l’investisseur étranger en cas de litige. «Actuellement, lorsqu’il s’agit de signifier un acte à l’étranger, la procédure reste complexe et contraignante, car elle doit obligatoirement passer par les canaux diplomatiques, ce qui ralentit et complique la notification», a-t-il expliqué.
K. A.