
Le 11-Septembre 2001, l’Amérique était frappée par des attentats qui allaient profondément bouleverser ce pays et impacter de manière durable le reste du monde. Mais parce que la première puissance militaire mondiale a fait l’objet d’une agression terroriste perpétrée par Al Qaïda, ce qui a été à l’époque présenté comme une sorte de séisme majeur, ses répliques seront, forcément, ressenties jusqu’au fin fond du monde. Pourtant, si les Américains ont été meurtris dans leur chair - près de 3.000 personnes ont été tuées - il n’en reste pas moins vrai aussi que c’est surtout l’ego de leurs dirigeants, militaires ou politiques, qui a été le plus touché. Ces attaques ont été vécues comme une humiliation et une provocation. Pour la première fois de son histoire, l’orgueilleuse Amérique s’est sentie vulnérable.
Et on ne s’attaque pas ainsi à la première puissance mondiale. Terroristes et reste du monde ne manqueront pas de le savoir. Ainsi, parce que l’Amérique avait décidé de mener une guerre sans merci contre ce fléau, dont la dimension transfrontalière allait subitement être mise en avant, l’implication de tous, à travers une coopération internationale, sera exigée et obtenue. Mais si cette reconnaissance de la dangerosité du fléau a permis une convergence des efforts, car au final le combat était le même, il n’en reste pas moins que l’éradication du terrorisme n’a pas pu se faire.
Bien au contraire, à chaque fois qu’une organisation ou un groupe est affaibli, le monde assiste à l’émergence d’une nouvelle organisation aux moyens logistiques plus sophistiqués et à l’atrocité et à la cruauté inimaginables. Daech, aujourd’hui ennemi commun à tous ceux qui sont en guerre contre le terrorisme, en est le dernier exemple.
À telle enseigne que la candidate à la succession de Barck Obama à la Maison-Blanche a affirmé que la capture de son chef, Abou Bakr Al Baghdadi, «serait une priorité absolue» de son mandat. Mais peut-on pour autant s’empêcher de souligner que la politique militaire de son pays est à l’origine du chaos qui règne aujourd’hui au Moyen-Orient et dans une partie de l’Afrique ? La responsabilité de Washington est engagée en Libye, en Syrie, en Irak et au Yémen, pour ne citer que ces pays. Et, faut-il s’en convaincre, tant qu’aucun règlement politique durable de ces conflits en cours ne sera pas trouvé, il est à craindre que l’instabilité et l’insécurité qui en découlent fera le lit des terroristes. En fait, la seule certitude à laquelle sont parvenus tous les acteurs engagés dans ce combat, 15 ans après le 11-Septembre, et la guerre mondiale livrée depuis contre le terrorisme, est que ce fléau ne sera pas éradiqué par la seule réponse militaire.
Nadia K.