Charaf-Eddine Amara a été élu nouveau président de la FAF à l’écrasante majorité de 75 voix contre 13, jeudi. Le patron de Madar (56 ans) arrive avec un projet grandeur nature qui promet une réforme en profondeur du sport-roi en Algérie.
Il n’y avait aucun doute quant à l’issue de l’assemblée générale élective de la FAF, mais on était resté quand même tout ouïe. Charaf-Eddine Amara avait finalement bien raison de déclarer qu’il était «le candidat de l’assemblée» puisque celle-ci l’a élu effectivement à l’écrasante majorité vingt-deuxième président de la Fédération algérienne de football (FAF).
Le dirigeant de 56 ans a été plébiscité en effet avec un total de 75 voix pour contre 12 non, sur un total de 88 votes (un bulletin à blanc). S’adressant à l’assemblée dans la foulée de son élection, le nouveau président de la FAF a remercié ses pairs pour leur confiance et s’est engagé à les servir avec «honneur et fidélité», a-t-il dit. «Le vote par la majorité est une preuve de soutien de votre part à notre projet. Votre confiance est un honneur (…) Je m’engage à être le président de tous ceux que je représente, sans distinction aucune. Je promets au nom de mon bureau fédéral et en mon nom personnel de respecter nos différends et nos divergences d’esprits. J’en ferai un espace de démocratie où chacun aura sa place et son mot», a-t-il promis dans son allocution.
Quant à ses priorités, le successeur de Kheireddine Zetchi compte bien boucler le dossier d’adoption des statuts de la FAF avec ceux de la FIFA dans les meilleurs délais. «La réforme des statuts est la priorité des priorités. Nous devrons mettre en conformité les statuts de la FAF avec ceux de la FIFA. Nous allons fixer les délais car nous voulons prouver notre bonne foi. Nous allons le faire à la première occasion (…) Avant le mois de juin, nous aurons terminé la préparation de la réforme des statuts. C’est un engagement que je fais. Il y a des discussions avec le ministère, il y en a aussi avec la FIFA. J’entends parler beaucoup de la menace d’une sanction. Il faut savoir que la FIFA accompagne les associations. Quand elle a la certitude qu’une association est «sortie du droit chemin», elle menace et sanctionne. Ce qui n’est pas notre cas», a rassuré le patron de Madar.
S’exprimant par ailleurs sur le cas du sélectionneur national qui avait manifesté son inquiétude et son mécontentement des conditions «chaotiques» dans lesquelles il avait préparé la réception du Botswana, le 29 mars dernier, Charaf-Eddine Amara a assuré que «Djamel Belmadi a eu raison de réagir de cette façon. Il est dans la posture d’un sélectionneur qui défend son équipe. Il a estimé qu’il y a eu des menaces de perturbation, il a réagi et je trouve qu’il a raison. Djamel Belmadi veut la paix et la quiétude pour son équipe. C’est tout à fait normal et je le soutiens dans la défense de son équipe».
Par ailleurs, le nouveau président de la FAF a promis de s’attaquer à d’autres chantiers urgents tels que les textes régissant le jeu, l’amélioration du système de compétition et la relation complexe entre les sociétés sportives par actions (SSPA) et les clubs sportifs amateurs (CSA). Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il aura du pain sur la planche.
Amar B.
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Il a tenu une conférence de presse mercredi soir à l’hôtel Sheraton :
Le nouveau boss de la fédération fixe ses priorités
Charaf-Eddine Amara, nouveau président de la FAF, a fixé ses priorités à travers un programme axé sur la réforme, la modernisation et la performance pour, selon lui, remettre le football national sur les rails.
M. Amara, intervenant lors d’une conférence de presse organisée mercredi soir à Alger, a dévoilé un programme ambitieux articulé sur onze points, dont les plus importants sont une réforme structurelle de la FAF, le développement du football professionnel et amateur, ainsi que la formation des acteurs de la discipline. «Notre candidature est le fruit d’une réflexion largement mûrie. Nous sommes porteurs d’un programme de réformes dont nous sommes convaincus qu’elles répondront aux nécessités de l’heure», a-t-il déclaré, avant d’ajouter que «toutes les réformes envisagées visent à moderniser profondément notre mode de fonctionnement et de gouvernance avec la recherche systématique de la performance et de l’excellence. Amara (57 ans) a indiqué que ses priorités seront d’abord la mise en conformité des statuts de la FAF avec ceux de la FIFA, «sous peine de graves déconvenues», avant de s’attaquer à d’autres chantiers tels que les textes régissant le jeu, l’amélioration du système de compétition et la relation complexe entre les sociétés sportives par actions (SSPA) et les clubs sportifs amateurs (CSA). «Nous devrions pérenniser un nouveau modèle viable. C’est là le domaine de l’institutionnel et ce n’est ni limitatif ni exclusif», a-t-il assuré. Faisant le diagnostic du football national, le désormais ex-président du Conseil d’administration de la SSPA CR Belouizdad depuis trois saisons, a estimé que «tous les clubs professionnels algériens sont en faillite à cause d’un déficit structurel en termes de modèle économique.
Concernant la formation, Amara a indiqué que dans le cas de son élection à la tête de la FAF, les moyens et prérogatives de la Direction technique nationale et le Collège technique national seront considérablement renforcés à travers un vaste plan de formation impliquant tous les acteurs de la chaîne footballistique (joueurs, éducateurs, entraîneurs, préparateurs physiques, arbitres, managers de clubs et agents de joueurs). «Enfin, nous œuvrerons à instaurer une véritable diplomatie du football. Elle sera le prolongement naturel et la résultante de la bonne gouvernance, un de nos piliers dans l’ensemble de notre stratégie», a-t-il soutenu.
Points à retenir :
1-CANDIDATURE :
«J’ai réfléchi à l’idée de me porter candidat à la présidence de la FAF depuis quelques mois déjà. Comme tous les Algériens, je suis un passionné de football. A travers ma candidature, j’espère contribuer au développement du football national en apportant des solutions tirées de mon expérience managériale.»
2-ELIGIBILITÉ :
«La commission de candidatures de la FAF a validé mon dossier qui remplissait toutes les conditions. Je n’ai donc aucun commentaire à faire sur cette décision.»
3-COMPOSITION DU BUREAU EXÉCUTIF :
«Le bureau est composé de membres de l’Assemblée générale (AG) selon des critères de compétence, de représentativité géographique et de démarche. Les personnes qui sont sur ma liste ont des réussites à leur actif et je n’ai rien à leur reprocher. Je pense qu’elles peuvent contribuer à la réussite de notre projet.»
RETRAIT OU PAS DE LA PRÉSIDENCE DE MADAR :
«J’ai décidé de me retirer de la présidence du Conseil d’administration de la SSPA CR Belouizdad, si je suis élu à la tête de la FAF. Mais concernant la société par actions MADAR, qui est à 100% algérienne, je garderai mon poste à la tête de son conseil d’administration.»
ENTRAÎNEUR NATIONAL :
«La dernière sortie médiatique de l'entraîneur national, Djamel Belmadi, est totalement justifiée, car en tant qu’entraîneur, Belmadi cherche à protéger son équipe.»
OBJECTIFS EQUIPE NATIONALE :
«L’équipe nationale est notre porte drapeau et une fierté pour tous les Algériens. Il est évident qu’elle défendra son titre lors de la prochaine CAN avec l’objectif de décrocher une nouvelle étoile.»
