
Absent de la scène médiatique depuis la date FIFA du mois de novembre, Djamel Belmadi a forcément des choses à dire. En premier lieu, concernant l’actualité sportive, puis l’évolution de l’équipe nationale qu’il est en train de «rafraîchir», pour reprendre ses mots, par l’intégration de nouveaux éléments.
Naturellement, le gros de la discussion a tourné autour de la liste des joueurs convoqués pour la double confrontation face au Niger, les 23 et 29 mars, dans le cadre des éliminatoires de la CAN TotalEnergies-Côte d’Ivoire 2023. Djamel Belmadi a expliqué que «la porte de l'EN a toujours été ouverte. À partir du moment que l'on mérite la sélection, j'estime qu'on peut apporter un souffle nouveau, de la qualité dans certaines lignes», a-t-il argué, et d’ajouter : «Mon idée d'avoir un certain schéma de jeu n'est peut-être pas totalement aboutie, et certains joueurs pourraient nous aider à atteindre cet objectif. Nous sommes très exigeants, nous voulons toujours progresser. Certains disent qu'il s'agit de ma nouvelle politique, c'est un mensonge. Ceux qui arrivent aujourd'hui sont dans le même processus : explication du projet, des objectifs, sensibiliser par rapport à l'EN et au pays. Rien n'a changé. J'ai une feuille de route, j'ai un plan. Nous voulons, une fois qualifiés, être sûrs d'avoir le meilleur groupe possible, pour performer dans les prochaines compétitions. Nos objectifs : gagner des titres. Avant cela, nous avons une double confrontation face au Niger qu’il faudra bien négocier afin d’assurer d’ores et déjà notre qualification à la CAN-2024, afin de préparer la suite de nos rendez-vous en toute sérénité et tranquillité. Il n’y a pas de match facile. On se prépare en conséquence afin d’atteindre nos objectifs», a-t-il expliqué.
«Aouar peut emmener l’EN à un niveau supérieur»
Officiellement qualifié, mais non concerné par la double confrontation face au Niger, Houssam Aouar a été l’un des sujets sur lesquels Djamel Belmadi s’est plus ou moins attardé. «Nous sommes pratiquement à 4 années de discussions ininterrompues. Je connais un peu la situation qu'il vivait, j'ai opté pour l'accalmie et la tranquillité, là où certains préféraient dévoiler le contenu de nos échanges», a-t-il rappelé d’emblée, avant de louer les qualités du milieu de terrain de 24 ans et l’impact qu’il pourra avoir sur le jeu des Verts dans les années à venir : «Il va nous apporter beaucoup (Aouar, ndlr), tout comme Aït Nouri, qui est lui aussi issu d'un long processus.» Évoquant l’absence d’Aouar au stage du mois de mars, Belmadi a assuré que «ce ne sont pas les joueurs qui décident s'ils viennent ou pas, cela n’est jamais arrivé ! Aouar a une envie farouche de venir jouer. Mieux vaut, pour toutes ces raisons, voir Aouar venir en pleine forme physique. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Mais je reste persuadé qu’il sera capable de faire tout ce qu'il sait faire le jour où physiquement, il aura repris. On veut tous le voir bien faire, lui aussi, il sent qu'il doit démontrer beaucoup, peut-être encore plus que les autres. Il a des qualités bien au-dessus de la moyenne. Il peut devenir un élément très important de notre équipe».
Achour Ait Ali
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«Le passage à neuf équipes africaines au Mondial est un juste retour des choses»
S’agissant des autres nouveaux joueurs, le sélectionneur national a reconnu que le temps des pourparlers a été bien plus court. «Pour Bouanani, Hadjam et Chaibi, c’est allé très vite, contrairement à Aouar et Aït Nouri qui ont d'autres raisons. Quand nous avions gagné la CAN, ces jeunes avaient 15-16 ans. Il faut nous qualifier pour la CAN, nous n'avons pas joué à toutes les CAN ni à toutes les Coupes du monde (2006, 2008, 2012). On a placé la barre à un certain niveau, mais ce n'est pas une formalité. J'ai souvent clamé la difficulté que nous avions à attirer en sélection des joueurs qui peuvent avoir un réel impact sur celle-ci. C’est en train de changer. Je n'ai pas besoin de clamer partout notre travail. Ce sont certes environ cinq nouveaux qui viennent en même temps, mais chacun a son histoire, ce sont des individus propres et tous n'ont pas la même histoire», dit-il. Enfin, Djamel Belmadi a salué la dernière résolution de la FIFA qui a fait passer la loi d’une Coupe du monde à 48 équipes. «On a souvent eu le sentiment qu'il était un peu injuste pour l'Afrique de devoir autant cravacher pour se qualifier en Coupe du monde. Ce passage à neuf équipes est un juste retour des choses», a-t-il dit, avant de jeter un certain doute quant à son avenir d’ici là. «Le Mondial-2026 ? Je n'y pense pas, c'est encore loin. Avant ça, il y aura des choses qui vont se passer. Pour autant, on ne va pas cracher sur le fait d'avoir neuf équipes africaines», a-t-il conclu.
A. A.-A.