
S'il y a un «objet» qui a réussi, sans difficulté, à conquérir nos cœurs et nos esprits, à la fois, au point de l'addiction, c'est sans doute la voiture. En effet, l'engin à quatre roues est arrivé à surpasser, chez nous, tous les pronostics possibles et imaginables des constructeurs.
L’inventeur de l'automobile, depuis les premières expériences de locomotion individuelle jusqu’aux voitures autonomes sous toutes leurs formes, n'aurait jamais pensé que sa belle invention finirait par battre tous les records en termes de magnétisme qu'elle exerce sur les conducteurs, notamment les Algériens. En effet, la voiture, pour l'Algérien, n'est certainement pas un moyen de transport seulement, mais beaucoup plus. C'est carrément une habitude destructrice, pour ne pas dire carrément une obsession, nourrie tous les jours par une dépendance gravissime. Se passer de son véhicule est devenu, pour beaucoup, insoutenable, et même un comportement à bannir, y compris pour aller acheter des baguettes de pain chez le boulanger du coin. En fait, utiliser sa voiture à bon escient et de manière rationnelle ne fait pas partie des mœurs de nombreux automobilistes qui usent et abusent de l'utilisation de leur engin, contrairement aux autres pays où l'utilisation des moyens de transport collectif, à l'instar du métro, des autobus et des trains occupent une grande place dans le quotidien du citoyen. Ceci explique, à vrai dire, l'état des véhicules, dans ces mêmes pays par rapport à nous, ainsi que leur durée de vie.
Il faut souligner, par ailleurs, que l'automobile rend certes service, mais ses dangers aussi sont multiples. Nous avons tendance à fustiger, à culpabiliser l’impact de la voiture sur la qualité de l’environnement, nous oublions, par contre, très souvent, ses effets désastreux sur la santé. Il est clair que la voiture émet une quantité impressionnante de polluants et que l’habitacle d’une auto est plus pollué que son environnement extérieur. Elle blesse, tue, aussi, dans des accidents de la route, auxquels s'ajoutent le stress, dans le trafic, en plus de l'obésité qu'elle engendre à la longue. Des études, en effet, ont prouvé, à titre exhaustif, que le benzène est cancérigène. Il est même responsable de la leucémie, tout comme il a un effet dépressif sur le système nerveux central.
Très volatile, il s’évapore même quand la voiture est en stationnement et s’infiltre dans l’habitacle.
Aujourd'hui, on est encore loin d'atteindre l'objectif de rouler avec un carburant sans conséquence sur l'environnement et la santé, d'autant plus que seul le GPL est considéré comme carburant peu polluant. L’absence de plomb, de benzène et de soufre dans le «Sirghaz» fait de ce dernier un carburant pas seulement économique, mais également sans danger pour la qualité de l'air. Malheureusement, sur un parc estimé à plus de 6 millions de voitures en Algérie, seuls ... 600.000 sont converties au GPL.
Aujourd'hui, revoir notre dépendance par rapport à nos voitures s'impose de plus en plus pour préserver notre santé et notre environnement.
Samia D.