Ramadhan s’installe, les indécrottables habitudes aussi. Les veillées nocturnes, tard jusqu’au s’hour, reprennent de plus belle. Après deux ans de pandémie de coronavirus et de confinement, cette année, c'est le retour à la normale, au grand bonheur des jeûneurs.
Pour accompagner ces veillées ramadhanesque, les institutions et autres entreprises ont concocté des programmes spéciaux, entre autres Metro El Djazair, la Setram et l'Etusa qui ont annoncé le prolongement des horaires de service jusqu'à 1h du matin. Ainsi, et peu après la prière du Tarawih, les rues de la capitale ne désemplissent pas : que ce soit à Alger-Centre, El Biar ou Ben Aknoun, les scènes sont quasiment les mêmes. En effet, de nombreux commerces et autres fast-foods ont décidé d’ouvrir la nuit, tandis que les échoppes vendant le traditionnel thé à la menthe sont littéralement prises d'assaut. Pour Mounir, gérant de l'une d'entre elles, la demande explose durant le Ramadhan, nous confiant à ce sujet qu'il ne baissera le rideau jusqu'au dernier moment, c’est-à-dire avec le premier appel à la prière d’El Fadjr, soit moins d’une demi-heure avant l'imsek. Sur place, Abdelkader et sa bande de copains font la queue pour goûter ce délicieux breuvage. Il indique qu'une soirée de Ramadhan sans veillée entre amis et sans verre de thé est tout bonnement inimaginable. Du côté de Ben Aknoun, le célèbre «Ben Aknoun shopping center» a décidé de se mettre aux couleurs du mois sacré. Par conséquent, de nombreuses décorations décorent les abords et l'intérieur du centre commercial, illuminant les yeux des bambins. Khalti Fella a fait le déplacement avec ses petits enfants pour faire du lèche-vitrine après l'iftar. Sa petite-fille Soumia, 13 ans, est émerveillée par un si féerique décor et n'hésite pas à l'exprimer. «J’adore le mois sacré, tout est différent du reste des mois de l'année», lance-t-elle tout sourire. Un peu plus loin, Hakim, un agent de sécurité, tient à nous affirmer que le centre a changé ses horaires et ne ferme plus à 22h00 mais à 02h00 du matin. Toujours dans la même commune, les terrasses des cafés ne désemplissent guère et de nombreux groupes d'amis sont attablés pour une partie de dominos. L'un d'entre eux est composé de trois amis d'enfance, Salim, Hocine, Abderahmane. Ces trois gaillards insistent sur le fait qu'»après la prière du Tarawih, les veillées ramadhanesques ne peuvent être envisagées sans une partie, une manière de décompresser mais pas que... Cela permet de renforcer nos liens et de mettre de la convivialité dans l'air», font-ils savoir avant d'exprimer leur satisfaction quant au climat particulièrement clément.
Sami Kaidi
