«El-Assima» se réconcilie avec la vie nocturne : Shopping et balades dans la quiétude

Il est 22h, en cette soirée de jeudi. Les magasins de vêtements sont pris d’assaut par les familles, à quelques jours de l’Aïd-El-Fitr. De même que les salons de thé, les salles de jeux et les restaurants de grillades.

La capitale reprend goût aux balades et aux soirées, notamment avec l’amélioration de la situation sanitaire. Les bus bleus et blancs de l’ETUSA sillonnent les grandes ruelles éclairées en cette soirée. Les wagons du métro sont bondés à la station du 1er Mai vers la Grande Poste où une manifestation culturelle est organisée. «Les familles sont de plus en plus nombreuses depuis le début du mois de Ramadhan, notamment vers les endroits les plus fréquentés comme la Grande Poste, El Biar, El Madania et surtout Bab El Oued», souligne un chauffeur de bus assurant la ligne 1er Mai vers Bab El Oued. Le métro d’Alger, le tramway et l’ETUSA assurent, depuis le début du mois, un service de nuit jusqu’à 1h du matin. Des policiers sont redéployés au niveau des stations de transport pour veiller à la sécurité des passagers et des lieux. Ils sont nombreux à prendre d’assaut, chaque soirée, juste après le f’tour, la place de la Grande Poste, les places publiques et les lieux de loisirs. Jeunes et vieux s’adonnent à des parties acharnées de dominos ou d’échecs. Cette ambiance dure jusqu’après minuit, notamment durant les week-ends après des soirées éprouvantes de confinement.

Pas loin des yeux de… la police

Les services de police ont mis en place à la veille du mois de Ramadhan un dispositif sécuritaire spécial. Les descentes inopinées dans les fiefs de la délinquance ont été intensifiées. De même que le contrôle routier et la sécurisation des marchés et lieux publics. Jeudi soir, la sûreté de wilaya d’Alger a organisé une opération dans le cadre de la lutte contre la délinquance et la criminalité urbaines. La division centre de la police judiciaire de la SW d’Alger a mobilisé ses brigades spéciales en l’occurrence les BRB (brigades de répression du banditisme) et les BMPJ (brigades mobiles de la police judiciaire). A la rue Aissat-Idir, à la place du 1er Mai comme à la place des Martyrs, les policiers ont ciblé les coins isolés qui constituent «le refuge» des délinquants, notamment pour la consommation et la commercialisation des stupéfiants. L’opération s’est révélée porteuse. Plusieurs individus suspects ont été soumis à une fouille corporelle et leurs téléphones contrôlés. «Les dealers comme les consommateurs dissimulent la drogue dans leurs oreilles ou à l’intérieur d’une bague, d’autres la cachent dans leur téléphone», précise un policier de la BRB, spécialiste dans la traque des dealers. Les jardins publics au quartier Léveilley à Hussein-Dey sont ratissés. «Ce sont des lieux prisés des délinquants». Les Toyota de la police judiciaire sillonnent les grandes artères, Didouche-Mourad, Hassiba- Ben Bouabli, place Audin, la Grande Poste et la Place des Martyrs. «Notre présence ne doit ni inquiéter ni déranger les familles, au contraire, elle doit leur inspirer sécurité et quiétude. Notre travail de contrôle est assuré dans la discrétion totale avec la mobilisation des brigades en civil», assure le chef de section de la lutte contre les atteintes aux personnes. Plusieurs personnes sont contrôlées dans les stations de tramway et de métro et les automobilistes appelés au respect du code de la route. D’autres unités veillent à le fluidité de la circulation, mais aussi au contrôle aux alentours des mosquées et des lieux publics. «Nos unités travaillent de jour comme de nuit. Le mois de Ramadhan est spécifique en termes de flux des personnes vers les lieux de détente et les marchés, mais aussi en termes de circulation routière», affirme la responsable de la cellule de communication de la SW d’Alger, la commissaire de police Amel Hachemi. Cette mobilisation a donné lieu également à l’arrestation d’individus impliqués dans des affaires de commercialisation de psychotropes. Zahir, un père de famille rencontré à la rue Hassiba se dit rassuré par la présence des policiers qui disuade les délinquants». Amira, candidate au Bac, a assisté avec ses amies à la manifestation culturelle organisée par l’APC d’Alger-Centre. «Mes parents étaient hésitants et ne m’ont pas permis de sortir la nuit mais je leur ai dit que les policiers sont partout et qu’il n’y avait vraiment rien à craindre.» Des jeunes rencontrés à proximité d’une agence de poste ouverte le soir à Hussein Dey, ont affirmé souriants : «Ce n’est pas une nuit blanche mais une nuit bleue.» Ils ont mis en avant les efforts des services de police dans la lutte contre la criminalité, notamment les gangs de quartier et les dealers. «La peur a changé de camp, les délinquants se cachent», dira Oussama étudiant. Liesse note que les femmes, jeunes ou moins jeunes, sortent seules et se baladent sans être inquiétées grâce à la sécurité assurée par nos policiers­­­­. Cette opération qui a duré plus de 4 heures a permis aux policiers d’identifier plusieurs personnes suspectes.

Neila Benrahal

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