
El Moudjahid : En quoi ces séries de séminaires contribuent-elles aux efforts nationaux pour structurer et dynamiser le tourisme local, notamment dans les Hauts Plateaux ?
Madhoui Abdelaziz : Ce séminaire régional s’inscrit pleinement dans la vision stratégique du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, qui fait de la formation continue un levier fondamental pour développer le secteur. Il ne s’agit pas simplement de sessions théoriques, mais d’un programme complet alternant conférences spécialisées, ateliers pratiques et travaux de terrain. L’objectif est de renforcer les compétences techniques des inspecteurs, de les sensibiliser aux nouvelles exigences de l’activité touristique et de les doter d’outils modernes, notamment numériques, pour assurer un contrôle efficace et un accompagnement de qualité. Le ministère mise sur la ressource humaine comme fondement du développement touristique. À travers des institutions, comme l’Institut national du tourisme, nous veillons à ce que nos cadres soient préparés à relever les défis actuels : professionnalisation, attractivité, diversification de l’offre et amélioration des services. Ce travail de fond vise aussi à rapprocher les populations locales de leur propre patrimoine. C’est ce que nous appelons la «réconciliation des habitants avec leur territoire».
Dans cette dynamique de relance, quel rôle jouent les inspecteurs du tourisme et quelles perspectives offre le tourisme chez l’habitant ?
Les inspecteurs ne sont plus seulement des agents de contrôle. Ils deviennent des facilitateurs, des relais de terrain et, parfois, des animateurs de développement. Ils doivent savoir accompagner les porteurs de projets, dialoguer avec les opérateurs, guider les collectivités et contribuer à faire émerger des circuits innovants et durables. Cette transformation du métier nécessite évidemment une formation adaptée, mais aussi une vision partagée de ce que doit être le tourisme de demain dans les Hauts Plateaux. À ce titre, nous misons beaucoup sur des formules comme le tourisme chez l’habitant. Cette forme d’hébergement permet de renforcer l’ancrage local de l’activité touristique, d’impliquer les familles et de dynamiser les économies rurales. En combinant accueil familial, valorisation des savoir-faire locaux, activités culturelles ou écologiques, cette approche offre une alternative crédible aux modèles classiques et contribue à rééquilibrer l’offre touristique nationale, souvent concentrée sur le littoral. Pour le ministère, le développement du tourisme dans les Hauts Plateaux passe par la formation, l’innovation territoriale et la mobilisation des acteurs de proximité.
A. F.