Les randonnées pédestres en vogue à Tizi Ouzou: La nature, un cadeau fragile

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 Les randonnées pédestres sont en vogue à Tizi Ouzou. Des clubs et groupes de randonneurs se sont multipliés, ces deux dernières années, probablement en raison du confinement sanitaire qu’a enduré la population. La randonnée, qui est à la fois un sport et un loisir de découverte et de contemplation, s’effectue généralement sur des sentiers de montagne, mais aussi en plaine. 

 
Elle attire de plus en plus de personnes à la recherche d’évasion, de rupture avec le vacarme urbain, de découverte et de ressourcement, la marche permettant, selon les médecins, de diminuer le risque cardio-vasculaire et de soulager le corps de la mauvaise graisse. Les sentiers de plusieurs endroits féériques ne désemplissent pas :  femmes, hommes, jeunes et moins jeunes, tout au long de l’année et quelles que soient les conditions climatiques et les difficultés de l’itinéraire. Sac en bandoulière, des groupes de randonneurs avalent des kilomètres à travers les sentiers du Djurdjura et les plaines de l’Akfadou pour profiter au maximum de ces sites pittoresques de dame nature et découvrir les trésors naturels de la région. Ce constat est visible sur la toile qui foisonne de belles images de randonneurs en file indienne ou en mode pause déjeuner à l’ombre des arbres centenaires pour se faire connaître et promouvoir cette nouvelle tendance alliant sport, écologie, environnement et loisirs. Grâce à ces réseaux, des groupes de randonneurs, dont la création remonte à deux ou trois années, sont désormais connus à l’échelle nationale, voire mondiale. Animés par le désir de la découverte et du partage de moments de joie et de quiétude, ces randonneurs ont tissé des relations d’échanges avec d’autres wilayas. Ainsi, le groupe «Les cimes des Babors» d’Aokas (Béjaïa) organise périodiquement, avec d’autres localités, des marches ayant permis de découvrir la richesse des villages et hameaux les plus reculés de Tizi-Ouzou. La dernière randonnée a eu lieu le 28 janvier dans l’Akfadou sous la direction d’un ancien forestier qui a passé plus de 20 ans dans cette région. Des randonnées similaires sont également organisées par des randonneurs de Béjaïa et Bouira. Cependant la multiplication des promenades à travers les sites naturels, notamment ceux protégés, est très nocive pour la flore et la faune selon le chef de secteur Tala Guilef du parc national du Djurdjura, Abdelaziz Mehdi. «C’est l’anarchie totale», a-t-il déploré, les sorties dans ce genre d’espaces doivent être organisées, ce qui n’est pas le cas actuellement pour la majorité des agences de voyages et de tourisme qui se sont rabattues, faute de plans de charges conséquents en raison de la pandémie, sur l’organisation de ce genre de sorties pour se maintenir sans se soucier de la sécurité de leur clientèle.
L’organisation de randonnées en cette période est fortement déconseillée en raison du verglas. «Le risque de chute est très accentué ces jours-ci à Tala Guilef et dans toutes les zones d’altitude.» Les sorties dans les secteurs protégés doivent être organisées par des professionnels, notamment les guides de montagne expérimentés. «Le Djurdjura est classé réserve mondiale de la biosphère. La plupart des randonneurs ne se soucient nullement de la protection de nos parcs nationaux. Au parc national du Djurdjura, des circuits de randonnées sont tracés pour faciliter l’ascension vers plusieurs destinations merveilleuses, mais ils ne sont souvent pas respectés.»
La direction du parc déploie d’énormes efforts pour sensibiliser les visiteurs sur la nécessité de préserver la richesse naturelle.
«Le passage répété sur un sentier peut, par exemple, accélérer l’érosion et la disparition du sol», explique-t-on. L’utilisation du bois mort pour faire du feu est également un autre facteur participant à la dégradation de la nature, car après un certain nombre d’années, le sol se retrouvera privé de nutriments. Ces pratiques constituent une vraie menace pour l’écosystème.
Bel. Adrar

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