Cours de soutien scolaire dans des garages et des sous-sols de villas : Lourde ardoise

De notre correspondant a Tiaret : SI MERABET NOUR EDDINE

L'enseignement privé présente quatre niveaux éducatifs distincts, préscolaire, primaire, moyen et secondaire. Il convient toutefois de faire la différence entre les écoles privées et les écoles de soutien scolaire. Ces dernières sont répertoriées sous un registre du commerce, opérant sous des dénominations telles que «soutien aux langues» ou «écoles de formation spécialisées»…
L'enseignement privé est prodigué par des établissements d'éducation créés par des individus ou des entités morales de droit privé. Ces établissements dispensent un enseignement à titre onéreux sous réserve d'une autorisation préalable accordée par le ministère de l'Éducation nationale. Une distinction majeure avec les écoles de soutien scolaire réside dans le fait que le système éducatif privé est tenu de suivre scrupuleusement les programmes scolaires établis par l'Éducation nationale, en vigueur dans les établissements publics. De plus, les écoles privées jouissent généralement de conditions plus favorables en termes de charge des classes et d'alignement sur le calendrier des vacances scolaires.
Concernant le statut juridique des écoles privées, un établissement d'enseignement privé n'a pas une personnalité juridique distincte en tant que tel. Il s'agit plutôt d'une appellation à des fins pédagogiques. En général, ces écoles sont représentées par des personnes physiques ou morales de droit privé, avec une préférence courante pour la forme associative.
En effet, parmi les nombreuses écoles dédiées à la formation spécialisée, on en compte quatre spécifiquement à Tiaret, tandis que plus de 200 ont poussé comme des champignons à travers toute la wilaya. Cependant, une distinction importante doit être faite pour le deuxième type d'écoles, à savoir les écoles de soutien aux langues, qui semblent se développer sans contraintes.
Selon un pédagogue, inspecteur de français à la direction de l’éducation de Tiaret «ce phénomène suscite des inquiétudes, car ces établissements semblent fonctionner sans aucune réglementation. En d'autres termes, n'importe qui peut décider de créer une telle école, pourvu qu'il dispose d'un simple registre du commerce, sans égard pour la qualité de l'enseignement dispensé et l'impact sur l'avenir éducatif de nos enfants». De nombreux établissements éducatifs voient le jour dans des conditions précaires, garages, sous-sols ou villas aménagées de manière sommaire en salles de classe. Cette absence de normes peut mettre en péril la qualité de l'enseignement dispensé et la sécurité des élèves. Les personnes qui dirigent ces écoles ne sont pas nécessairement des professionnels de l'éducation.
Par contre les encadreurs sont majoritairement des étudiants, parfois des enseignants diplômés, voire des professionnels exerçant dans un secteur proche ( coaching, orientation pédagogique…), des retraités… «Il est essentiel que les autorités compétentes s'impliquent activement pour remédier à cette situation et assurer un avenir éducatif plus solide à la jeunesse» nous dira Mohamed S. enseignant normalien à la retraite.
 
2.500 DA à 3.000 DA/mois
 
Selon des parents d'élèves, la situation financière liée à l'éducation de leurs enfants est devenue particulièrement préoccupante. Pour beaucoup de familles, il semble qu'il n'y ait pas d'autre option, car les cours de soutien scolaire sont devenus une tendance incontournable, une pratique en vogue. Le phénomène a pris une ampleur considérable, avec l'ouverture de prétendues «écoles de soutien» il y a environ un mois. Cette année, les prix de ces cours de soutien ont atteint des niveaux exorbitants,  les tarifs variant souvent entre 2.500 et 3,000 DA par mois, ce qui représente une charge financière considérable pour de nombreuses familles. Un aspect alarmant de cette situation est que certains enseignants «ne communiquent» pas tout leur enseignement en classe. Ils exercent une pression subtile sur leurs élèves pour les inciter à opter pour les cours de soutien, ce qui pose des questions quant à l'éthique de cette pratique. 
De plus, cette année, une nouvelle forme de cours de soutien a fait son apparition, sous la forme de cours à domicile. Dans ce modèle, les parents choisissent un enseignant qui se rend chez eux pour dispenser des cours particuliers à leurs enfants. Cependant, le coût de cette option est souvent égal ou supérieur à 10.000 DA par élève. 
 
S. M. N.

 

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