
«Comme le dit le dicton : Tout ce qui est rare est cher. Et cela prend tout son sens quand on parle de faune sauvage», déclare Abdellah Haroun, passionné de photographie animalière et président de l’Association nationale dédiée à la protection de la faune. «Les espèces les plus marquantes ne sont pas nécessairement les plus visibles, mais bien celles dont la rareté intrigue ou fascine», explique-t-il. Les grands rapaces, comme les aigles ou les vautours, en sont un exemple parlant. «Ils nichent dans des zones inaccessibles à l’homme, sur des falaises escarpées ou dans les cimes d’arbres très élevés», précise-t-il, en ajoutant qu’au fil de ses nombreuses tournées de terrain, il a pu observer des espèces au comportement bien différent. «Le loup doré africain, qu’on appelle aussi chacal dor est présent un peu partout en Algérie. Il s’est très bien adapté aux montagnes, aux steppes, aux forêts et même aux zones arides», note-t-il. L’aigle royal, en revanche, relève d’une tout autre dimension. «C’est l’un des rapaces les plus emblématiques de notre pays. Sa taille imposante, son vol majestueux et sa prestance en font un animal qui fascine. Même les habitués du terrain ne se lassent jamais de le voir apparaître dans le ciel. C’est un oiseau qui fait rêver», témoigne Abdellah Haroun. Mais l’événement le plus marquant de cette année reste, selon lui, la confirmation de la nidification de l’aigle ravisseur en Algérie. «C’est un fait majeur. Pour la toute première fois, un couple a été observé en période de reproduction dans la région de Sidi Bel Abbès. Cet oiseau est l’un des plus rares d’Algérie. C’est une espèce très discrète, et cette découverte montre à quel point notre biodiversité recèle encore de nombreuses surprises», se réjouit-il.
A. F.