
La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est la principale cause de malvoyance chez les personnes âgées. C’est une maladie chronique de l’œil, qui atteint la zone centrale de la rétine, qui évolue à partir de l’âge de 50 ans, fréquente chez les femmes.
L'âge, le tabagisme, la prédisposition génétique, l’obésité et l’hygiène de vie sont les principaux facteurs de risque. Parmi les premiers symptômes de la DMLA, on peut citer : la déformation des images, l’ondulation des lignes droites, la baisse de l'acuité visuelle, la gêne en vision nocturne… C’est ce qu’a fait savoir, hier, Pr Soraya Mouaki Benani, chef du service d’ophtalmologie au CHU Mustapha-Pacha (Alger), lors de son intervention à la nouvelle session média training des Laboratoires Roche Algérie, au profit des journalistes.
Selon son propos, le traitement de la DMLA humide repose actuellement sur la réalisation d’injections directement à l’intérieur de l’œil (injections intra vitréennes) d’un médicament anti-facteur de croissance ou anti-VEGF.
La spécialiste a souligné que cette maladie peut provoquer la cécité chez les personnes âgées de plus de 60 ans et représente un problème de santé publique.
«La DMLA atteint la région centrale de la rétine (la macula) qui est responsable de la vision fine, grâce à laquelle nous pouvons lire, écrire, coudre, reconnaître un visage, etc. Elle peut donc provoquer la perte de la vision centrale», a-t-elle expliqué. Précisant qu’il existe deux stades : la maculopathie liée à l’âge (MLA) et la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA atrophique ou exsudative).
Concernant la DMLA atrophique, la spécialiste a expliqué que ce type nécessite uniquement un traitement préventif, la prise de vitamines et des antioxydants, ainsi qu’une surveillance ophtalmologique. Contrairement à la DMLA exsudative, qui peut être traitée par photo coagulation au laser ou par thérapie photo dynamique.
Elle a relevé que la MLA se caractérise par l'accumulation de petits dépôts blanc-jaunâtres à l'intérieur et autour de la macula. Ce stade peut rester stable tout au long de la vie ou évoluer en dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). «Une MLA impose une surveillance médicale régulière par l'ophtalmologiste, l'autosurveillance et le contrôle des facteurs de risque d'évolution. Par contre, la DMLA exsudative est deux fois plus fréquente que la forme atrophique chez les sujets de plus de 65 ans. Elle provoque une diffusion de sang et de fluide dans et sous la rétine», a-t-elle noté. Pour la prévention de la DMLA, Pr Mouaki insiste sur une bonne alimentation riche en vitamines E, C et Omega 3, telles que les épinards, les poivrons, les noix, les amandes et la sardine.
De son côté, le professeur Djabour Mustapha, chef du service ophtalmologie au CHU de Bab El-Oued, a relevé l'impact sociétal et le coût économique de la prise en charge des OMD, ces déficiences visuelles entraînant, notamment, «une dépendance vis-à-vis d'autrui, une baisse de la productivité au travail et un mal-être mental».
En guise de prévention, il a conseillé d'effectuer «régulièrement des examens ophtalmologiques», tout en « rééquilibrant le diabète », assurant que « les pouvoirs publics ont mis à la disposition des malades les traitements modernes » préconisés pour cette pathologie.
Il a fait également part, à cet égard, de «la disponibilité des moyens de diagnostic et de la qualité de la formation continue ».
Radja B.