Parc Dounia : au bord du lac, un havre pour les Algérois

Parc Dounia
Parc Dounia

Malgré un ciel capricieux et une pluie fine qui s’abat par intermittence sur la région, le grand lac, niché dans un écrin verdoyant, n’a rien perdu de son pouvoir d’attraction. 

Vendredi, il était 15 heures lorsque nous y sommes arrivés, et déjà les premiers visiteurs se pressaient à l’entrée. Dès 17h, l’endroit s’anime : familles, couples, jeunes filles et groupes d’amies affluent, certains pour fêter un anniversaire, d’autres pour s’offrir un moment d’évasion.

L’accès au site est strictement réglementé. Un parking payant (100 DA) se trouve juste à l’entrée. Il est interdit d’y faire entrer des véhicules ou des chiens, une mesure destinée à éviter les accidents, surtout avec le grand nombre d’enfants présents. Cette disposition est saluée par de nombreux visiteurs, notamment les couples avec poussettes ou les personnes âgées et malades qui viennent y marcher calmement. Le site est aussi un lieu prisé par les adeptes de footing, filles et garçons confondus, qui enchaînent les tours autour du lac.

Le chemin qui mène au lac est large, bordé de bancs en bois confortables, couverts de petits toits protecteurs contre la pluie ou le soleil. Certains sont déjà occupés par des femmes profitant de l’air frais et de la vue sur les canards glissant sur l’eau.

Plus loin, l’espace s’anime. Des familles prennent place avec leurs enfants, trottinettes et vélos en main. Les cris de joie résonnent autour des aires de jeux, où manèges et balançoires attirent les plus jeunes. Devant les attractions, les adultes s’installent volontiers pour siroter un thé ou un café, accompagnés de gâteaux maison soigneusement préparés. Une supérette et une cafétéria complètent l’offre du site, ne désemplissant pas malgré la météo.

Fatiha, venue avec son mari depuis Dély Ibrahim, nous confie : «Ce lieu, c’est notre petite bouffée d’air. Même avec la pluie, on aime y venir. On s’installe, on discute, on prend un café, on regarde les enfants jouer…»

Un peu plus loin, un couple en tenue de sport enchaîne les foulées autour du sentier circulaire. Car ici, le sport est roi. Nombreux sont ceux, hommes et femmes, qui viennent courir ou marcher pour se ressourcer.

Dans un coin, un groupe de jeunes femmes décorent une table en bois avec des ballons et des gâteaux. «C’est l’anniversaire de notre amie. On voulait quelque chose de différent. On a choisi ce lieu parce qu’il est beau, calme, et en même temps vivant», explique Lina, l’une d’elles.

La grande arche en bois, emblème du site, trône au bord de l’eau, donnant à l’endroit un charme singulier. Même les averses ne ternissent pas la beauté du lieu, ni l’envie de s’y retrouver. Car ici, la pluie ne décourage pas, elle accentue simplement la sensation de nature. Et c’est bien ce que viennent chercher ces visiteurs, coûte que coûte : une parenthèse de convivialité, d’air pur et de sérénité.

Tout au long du chemin menant au plan d’eau, de larges bancs en bois sont disposés à intervalles réguliers. Ils sont confortables, abrités par des toits en bois, souvent agrémentés de supports discrets, permettant de s’abriter du vent ou de la pluie. Certains sont orientés face au lac, d’autres installés tout le long du chemin. À l’entrée, un panneau rappelle clairement : «Interdit à la baignade.»

Parmi les habitués, Zinou vient chaque week-end avec son chien Reggane. «Ici, c’est mon havre de paix. Même quand il pleut, je viens respirer. Mon ami a un cheval blanc, il m’accueille toujours chaleureusement», raconte-t-il. Son ami, passionné d’équitation, attire, lui aussi, les regards : son cheval est souvent pris en photo par de jeunes visiteurs. Ces chevaux, guidés par leurs maîtres, suscitent un réel engouement, notamment chez les jeunes filles, nombreuses à les louer pour une promenade au tarif de 1 500 DA l’heure, tout en prenant des selfies et des clichés souvenirs.

Le site abrite également une supérette et une cafétéria, très fréquentées, surtout en fin d’après-midi. Manèges, balançoires et aires de jeux complètent l’offre pour les familles. Beaucoup s’installent face aux attractions pour siroter un thé, un café ou savourer des pâtisseries maison. Les rires d’enfants et les discussions animées donnent au lieu une atmosphère chaleureuse.

Et puis vient le moment préféré de nombreux visiteurs : le coucher du soleil. Dans une lumière dorée qui embrase les arbres et fait scintiller les eaux du lac, les silhouettes se figent un instant. Beaucoup ramènent avec eux des plats légers faits maison pour un dîner en plein air, partagés dans la quiétude du crépuscule.

«C’est notre moment à nous», confie une résidente des environs. «On vient presque chaque soir, surtout en été. On mange tranquillement, on parle, on regarde le soleil se coucher. C’est un endroit écologique, calme, idéal pour se ressourcer.»

Plus loin, l’ambiance devient plus festive. Des groupes de jeunes femmes célèbrent la nomination professionnelle de l’une de leurs amies. Gâteaux faits maison, nappes colorées étalées sur les bancs et éclats de rires partagés composent une scène conviviale et joyeuse. «C’est l’endroit idéal pour pique-niquer et marquer le coup entre copines», glisse l’une d’elles en riant.

Des stades pour tous : la région parie sur le football loisir...

Selon des informations recueillies sur place, trois stades de football sont actuellement en cours de construction dans la région. Deux d’entre eux, de petite capacité, seront destinés à l’accueil des visiteurs, qu’ils soient amateurs de sport, familles ou touristes de passage. Ils offriront des espaces accessibles pour la pratique libre, les tournois de quartier ou les animations sportives en plein air.

Le troisième, bien plus vaste, attire déjà les regards par son envergure. Conçu comme un grand stade multifonctionnel, il n’est pas réservé à une équipe professionnelle, mais entièrement dédié aux visiteurs. L’objectif : offrir un équipement à la hauteur des attentes des amateurs de sport en vacances ou des délégations venues pour des événements ponctuels. Avec ses tribunes généreuses, ses aires de repos et ses équipements annexes, il s’inscrit dans une vision touristique globale du territoire.

«Ce grand stade ne sera pas un sanctuaire fermé, mais un lieu de vie, d’animation et de rassemblement populaire», explique-t-on. Cette infrastructure viendra renforcer l’attrait de la région, notamment lors des périodes de haute saison, en offrant aux visiteurs une expérience sportive conviviale et encadrée.

Certaines familles prolongent encore la soirée, tandis que d’autres replient nappes et sacs avant de reprendre doucement le chemin du retour. Le lac, lui, retrouve peu à peu son silence. Une journée inoubliable s’achève, tissée de simplicité, de sourires, de partages… et d’une sérénité rare.

Certains préfèrent simplement s’asseoir au bord de l’eau, observer les canards ou capturer la lumière du jour à travers l’objectif de leur téléphone. Le grand lac devient alors un théâtre silencieux où se mêlent nature, loisirs, rituels du quotidien et moments partagés.

Et malgré la pluie, la journée s’inscrit dans les mémoires comme une parenthèse enchantée. Un souvenir fait de calme, de sérénité… et d’une douce pluie d’été.

Samia Boulahlib 

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