D’El-Kettani aux Sablettes, en passant par le port : La fascinante promenade Algéroise

Accueillante, chaleureuse, hospitalière, riche en histoire et en activités, la capitale se retrouve une destination privilégiée pour les vacanciers

La nouvelle surface Bounetta, qui a ouvert ses portes il y a quelques jours à l’occasion de la saison estivale, connaît un grand afflux des visiteurs venant des quatre coins du pays. Certes, l’espace rénové aux allures modernes et doté d’une grande cafétéria apparaît simple. Mais, une fois à l’intérieur, on constate qu’il serre ses hôtes entre deux vues panoramiques. L’une donne sur plusieurs sièges d’institutions et monuments historiques, alors que l’autre sur le bleu de la mer du beau littoral de la capitale. En s’arrêtant dans l’un des coins de cette aire récréative, le choix est difficile à faire. Si l’on contemple, par exemple, la vitrine blanche d’Alger, on est emporté par le souffle de l’histoire. En balayant le paysage d’Est en Ouest, c’est la grande mosquée Djamaâ El-Djazaïr qui se dresse, suivie du Mémorial des martyrs aux couleurs nationales (rouge et vert). Ensuite, le visiteur est absorbé par la majestuosité de plusieurs institutions étatiques, ornées de l’emblème national. On cite, à titre illustratif, les imposants sièges de la wilaya d’Alger, de l’Assemblée populaire nationale, du Conseil de la nation (le Sénat) et de la Banque d’Algérie. Les remparts du quartier antique La Casbah, qui traduisent la dimension arabo-mauresque de la ville, s’offrent également à nous depuis la terrasse et lorsque l’on se retourne on est submergé par le bleu de la mer immense, ainsi que l’activité incessante du plus grand port d’Algérie. Entre les engins, les grues et les navires de marchandises qui débarquent 24 heures sur 24, le visiteur se débarrasse doucement de la pression journalière. Les grands car-ferries appartenant à la société nationale Algérie Ferries, à l’image de Badji Mokhtar, El Djazair II et Tassili II, embellissent également le quai du port. Aussi, cette belle mer méditerranéenne, qui reflète tantôt les rayons du soleil, tantôt les vagues des eaux en colère, résorbe le négatif et calme magiquement les esprits. L’affluence des visiteurs s’accentue à la surface Bounetta, en particulier à partir du coucher du soleil. Des familles viennent profiter de la fraîcheur et des brises de mer qu’offre l’esplanade élevée, tandis que d’autres, à l’instar de groupes de jeunes, des deux sexes, immortalisent leur sortie à travers des selfies et des photos collectives, tout en partageant des bons moments. «Je trouve que c’est un bon endroit, qui a été bien aménagé, vu qu’il procure de la détente et de l’apaisement, cette étendue est un plus pour le tourisme au niveau de la capitale», nous a déclaré Khalil, un visiteur de passage. D’autres visiteurs trouvent l’endroit proche de leur habitation et à la fois sécurisé, à l’image du jeune père de famille, Ahcen. «Mes deux petites filles adorent la mer. Donc, je les ramène ici en fin de journée, en attendant mon congé annuel pour partir en vacances», confie le quarantenaire. Assis de manière confortable, sous l’un des grands parasols de la terrasse, Abdennacer, Ray-Ban noires sur les yeux et chapeau beige sur la tête, jouit d'une vue époustouflante sur la mer. «Siroter un café noir bien dosé ou un verre de jus naturel frais, tout en regardant le front de mer de la capitale, est vraiment tranquillisant et inspirant», dira le fonctionnaire.

Une ambiance bon enfant à Bab El-Oued

Nous avons quitté la surface Bounetta pour nous diriger à l’ouest de la capitale, plus précisément vers le quartier populaire de Bab El-Oued. C’est en nous baladant à pied, sous la lumière orange des réverbères du front de mer, que nous y sommes allés. Ce n’est pas le week-end, c’est le début de la semaine (dimanche). L’heure indique 21h, et pourtant, le mouvement sur place bat son plein. La corniche, d’environ 2 km, pavée d’une jolie pierre lisse et embellie de longs palmiers, est envahie par les piétons, en particulier les familles, ravies de découvrir cette nouvelle placette avec ses nouveaux habits. Sur la rue principale, la circulation est ralentie et les klaxons des voitures mettent de l’ambiance. Les parkings sont remplis pas la moindre petite place. De l’autre côté, des façades commerciales, fortement lumineuses d’où s’écoulent de belles chansons chaâbi, sont ouvertes, et sont à la disposition des clients qui continuent d’affluer. Enfin, tout ce décor vif augure d’une longue soirée estivale. Les soirées de Bab El Oued n'attirent apparemment que des familles, qui se baladent tranquillement sous la protection des brigades pédestres relevant de la Sûreté nationale. Mais elles stimulent aussi les sportifs. Oui, avec des espaces aménagés pour la pratique du sport, à l’instar des matico en pelouse synthétique pour le foot, des terrains pour le basketball et le handball, et pour la piste cyclable, des circuits pour rollers et d’autres pour les coureurs, les parties et les séances ont déjà commencé. Tous âges confondus, les amoureux de l’activité sportive mouillent leurs maillots sous les regards des visiteurs qui les suivent avec admiration depuis les gradins, tout en prenant le plaisir de siroter du thé saharien bien de chez nous ou de déguster des glaces. Nous avançons encore pour arriver à la plage El-Kettani. L’étincelant quartier Bologhine, ainsi que Notre Dame d’Afrique, dominent la vue malgré la présence de la mer. Il y a aussi cette ambiance créée par la forte présence des enfants sur place. Leurs rires et leurs cris retentissent et donnent un sens à la vie aux yeux des parents émerveillés qui les surveillent de loin. Avec les multiples jeux proposés, tels que le trampoline, les tours à motos et en petites voitures électriques, ainsi que d’autres sur de beaux palefrois, le baby-foot et autres, les petits passent vraiment d’agréables moments qui marqueront à jamais leur enfance. Au milieu de ce vacarme, les passionnés de la pêche commencent à affluer de toutes parts pour s’installer sur la plage dite Rocher Carré. Munis de tout l’attirail du pêcheur, cannes à pêche et de grands sacs à dos, ils espèrent que la nuit leur apportera ses richesses. «À Bab El Oued, une cité pleine de vie durant toute l’année, la pêche reste ma vocation préférée», a lancé Dahmane, vêtu d’un bleu de Shanghai, couffin à la main.

La promenade des Sablettes, un lieu de ressourcement

Sise à l’entrée Est de la capitale, la promenade des Sablettes d'Alger a bénéficié de plusieurs plans d’extension et d’aménagement. Ceci a fait de cette aire qui s’étale sur une longueur d’environ 4 km, un endroit très prisé avec un public spécifique. D’abord, l’étendue est adaptée pour toutes les catégories. Avec sa plage, ses bancs de bois, ainsi que ses zones gazonnées, elle est cependant surtout fréquentée par ceux qui aiment le calme, la tranquillité et la marche. Les kiosques et les commerçants estivants veillent à fournir aux visiteurs les ingrédients d’une discussion réconfortante, à l’image des cacahuètes et pop-corn. Retrouvés sur l’un des bancs de la promenade, les amis Fouad et Karim avouent que c’est leur endroit privilégié pour mieux échanger, s’inspirer et mettre leurs idées à l’ordre. «On vient ici deux à trois fois par semaine. On discute de tout et de rien et on repart chez nous avec l’esprit apaisé», indique Fouad, enseignant universitaire, tout en lançant dans un sourire : «Comme vous le savez, deux têtes pensent mieux qu’une». En somme, avec ce long et beau littoral, rénové selon les normes internationales pour garantir la tranquillité et le bien-être des visiteurs, Alger se métamorphose et s’offre, par conséquent, l’une des plus belles surfaces maritimes du bassin méditerranéen. Accueillante, chaleureuse, hospitalière, riche en histoire et en activités, la capitale se retrouve une destination privilégiée pour les vacanciers, particulièrement lors de la saison estivale. «Cela fait presque 4 ans que je passe toutes mes vacances à Alger. Celle-ci est devenue, pour moi, la meilleure ville d’Algérie compte tenu de multiples facteurs», confie Mourad, commerçant, originaire du Grand Sud. Et d’ajouter : «On a vraiment le choix en termes d’endroits qu’on pourrait visiter. De plus, et avec toutes les réalisations accomplies ces dernières années, il n’y a pas que le front de mer. Ce qui a été fait ailleurs, dans les différentes communes, indique qu’un avenir radieux et prospère attend cette ville.»

Z. D.

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