
Parce que le combat contre la violence faite aux femmes et aux filles est aussi une question de santé mentale et de santé publique, et que le secteur de la santé représente souvent le premier refuge pour les victimes, un atelier de simulation portant sur les aspects liés à l’accueil et à la prise en charge des femmes victimes de violence au sein des établissements de santé a été organisé hier à l’hôtel Eden Phœnix.
Il a réuni une trentaine de professionnels du secteur-médecins généralistes, psychologues et autres intervenants issus de 15 wilayas de l’Ouest et du Sud-Ouest du pays. Cette manifestation, organisée conjointement par le ministère de la Communication et le bureau d’Algérie de l’UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population), dans le cadre de la deuxième phase du projet de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles.
Plus précisément, il s’agit d’une action qui s’inscrit dans la mise en œuvre de la deuxième phase du projet d’appui aux efforts nationaux pour lutter contre la violence à l’égard des femmes et des filles, a souligné Mme Zeggar Amel, chargée de communication du bureau de l’UNFPA, Alger. Sachant que la première phase de ce projet avait été lancée en 2020 et s’est achevée en 2022. Selon Mme Boukhaoui, chargée des stratégies et programme de population au niveau de la direction de la population du ministère de la Santé, l’objectif principal de cet atelier, c’est l’amélioration de l’accueil et la prise en charge psychologique des victimes de violence. Selon notre interlocutrice, elle se dirige d’abord vers le médecin lorsqu’il s’agit de violence physique. Et donc, elle a besoin de soins de cette prise en charge sanitaire du médecin généraliste, d’où la nécessité de travailler sur cette coordination et de ce circuit de prise en charge médicale de la femme, a-t-elle expliqué.
Elle a ajouté que le projet de lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles s’inscrit également dans les engagements pris par l’Algérie au niveau international. «Si on parle d’engagement, nous avons déjà les trois résultats transformateurs, qui sont zéro décès maternel évitable, zéro violence à l’égard des femmes et aussi de zéro de besoins non satisfaits en planification familiale d’ici 2030», a déclaré la responsable.
Il convient de rappeler que la première phase a permis, entre autres, de rassembler l’ensemble des parties prenantes —tous les secteurs impliqués dans la prévention, la prise en charge et la réponse à la violence— autour d’une même table. Aussi le renforcement des capacités des médias à travers la formation de journalistes sur la manière d’aborder la question des violences faites aux femmes, afin qu’elles ne soient plus traitées comme de simples faits divers, mais comme un enjeu de santé publique majeur. Parmi les objectifs de la deuxième phase, le lancement d’autres ateliers de formation au profit d’autres secteurs, comme celui organisé hier, ayant pour but de renforcer les capacités des professionnels de santé sur le primo-accueil, la détection des signes de violence, même en l’absence de déclaration directe. Également, le renforcement des protocoles nationaux à travers la consolidation des mécanismes existants à la lumière des normes internationales et des Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030.
A. S.