
Mascara réalise une importante opération qui consiste à augmenter la proportion des eaux récupérées tout en préservant les eaux superficielles. 1 000 autorisations de forage de puits ont été accordées aux agriculteurs. Avec un taux de traitement de 49%, la wilaya se distingue dans le domaine de la récupération des eaux usées.
Cette performance résulte d'une infrastructure composée de 21 stations de traitement des eaux, dont 19 stations de lagunage qui fonctionnent selon un système de bassin et de deux stations d'épuration des eaux usées. Les eaux traitées par les stations de lagunage ne sont pas utilisées pour l’irrigation, car l’objectif principal de ces installations est de protéger l’environnement en empêchant les eaux usées de contaminer les réservoirs d'eau et en limitant la pollution des nappes phréatiques. En ce qui concerne les deux Step, l'une dispose d'un système de traitement secondaire et parvient à traiter 13 000 m3/j. La station de Mascara effectue des traitements biologiques. Elle a été conçue pour l’irrigation de 400 ha dans la plaine de Ghriss. Avec la croissance démographique qu’a connue la ville de Mascara ces dernières années, la Step est loin de satisfaire les besoins de la ville en traitement des eaux usées. Selon les responsables de l’Office national d’assainissement, un projet de réhabilitation est prévu pour la Step de Mascara dans les tout prochains jours grâce à un investissement estimé à 75 milliards de DA, une opération qui vise à intégrer le traitement tertiaire, garantissant une eau de qualité pour irriguer le périmètre d’El Kouaïr, couvrant une superficie de 400 ha.
Il convient de souligner que la Step de Mascara, mise en service en 1995, bien qu’elle fonctionne au-delà de sa capacité avec des équipements vieillissants, continue d’assurer un traitement pouvant atteindre 13 000 m3/j.
En 2024, cette station a fourni plus de 4,7 millions de m3 d’eau traitée, contribuant ainsi à l’irrigation des cultures du périmètre d’El Kouaïr. Toutefois, certaines restrictions subsistent, notamment en ce qui concerne l’utilisation de ses eaux, car elle fonctionne actuellement avec un système de traitement secondaire. En effet, un arrêté ministériel du 2 janvier 2012 délimite les types de cultures pouvant être irriguées avec ces eaux traitées.
La wilaya de Mascara dispose de cinq périmètres irrigués, dont trois grands périmètres : celui de Habra à Mohammedia, de Sig et de Ghriss. Le périmètre de Habra s’étend sur 9 971 ha, dont 7 500 ha ont été irrigués durant la saison agricole 2023/2024. Le périmètre de Sig couvre 8 600 ha, dont 5 500 ha sont irrigués, tandis que le périmètre de Ghriss s’étend sur 1 000 ha, avec 500 ha irrigués. Des périmètres plus petits comme celui de Kouaïr (400 ha) et celui de Kachoute (500 ha). L’un des grands défis reste l'approvisionnement en eau de ces périmètres irrigués qui dépend des diverses sources disponibles. Le périmètre de Habra, par exemple, bénéficie des eaux du barrage de Fergoug (envasé à plus de 90% de sa capacité) et de la Step de Mohammadia. Quant au périmètre de Sig, il est alimenté par le barrage de Chorfa 2, et le périmètre de Ghriss dépend des eaux du barrage de Ouizert.
Améliorer la capacité des barrages
Le périmètre de Kachoute est alimenté par les eaux du barrage d' Oued Taht, tandis que le périmètre d’El Kouaïr dépend de la Step de Mascara. Pour garantir la pérennité de l’approvisionnement en eau de ces périmètres, plusieurs projets hydrauliques sont inscrits parmi lesquels le projet de dévasement du barrage de Fergoug, dont l’objectif est d’améliorer sa capacité de stockage. Les travaux ont débuté le 2 novembre 2023, avec un budget estimé à 748,5 millions de dinars, et devraient durer 24 mois. Un autre projet concerne le dévasement du barrage de Bouhanifia pour renforcer sa capacité de stockage d’eau, avec une estimation de coût de 1,429 milliard de dinars. Le projet de renforcement du barrage de Chorfa 2 vise à garantir l’approvisionnement continu en eau pour le périmètre de Sig, avec une estimation de coût de 5,2 milliards de dinars. Enfin, le projet de réaménagement du périmètre d’irrigation de Habra, qui vise à améliorer les réseaux d’irrigation sur 9 941 ha, bénéficie d’un financement de 2,8 milliards de dinars.
Un projet de transfert d’eau du barrage de Bouhanifia vers celui de Fergoug a également été relancé pour améliorer le transfert des eaux entre les barrages et garantir l’approvisionnement en eau du périmètre de Habra, d’un coût de 7,8 milliards de dinars. En outre, dans le cadre de la promotion d’une gestion rationnelle et efficiente de l’eau, la direction des Services agricoles continue d’accompagner les agriculteurs en facilitant l’acquisition d’équipements modernes d’irrigation ciblée, visant à limiter le gaspillage des ressources hydriques.
Ainsi, au cours de l’année écoulée, un soutien important a été apporté pour le forage de 19 puits profonds au profit des exploitants agricoles, l’équipement de trois puits avec des unités de pompage, ainsi que la construction de 43 bassins d’une capacité de 1 500 m3 chacun. Par ailleurs, des aides ont été allouées pour l’acquisition de 71 appareils de pulvérisation, permettant d’irriguer une superficie totale de 200 ha, ainsi que pour l’installation de systèmes d’irrigation goutte-à-goutte sur 600 ha de vergers et de vignobles, et l’irrigation de 187 ha de culture de pommes de terre.
Ce soutien se poursuit afin d’encourager les agriculteurs à adopter des pratiques d’irrigation modernes et durables, contribuant ainsi à l’optimisation des ressources en eau et à l’amélioration du rendement agricole. En définitive, l’optimisation de la récupération et du traitement des eaux usées, ainsi que la modernisation des infrastructures hydriques, sont des nécessités stratégiques pour garantir un approvisionnement en eau d’irrigation durable et préserver les nappes phréatiques, de plus en plus sous pression.
A.B.