Infrastructures hospitalières : Bordj Bou-Arréridj renforce sa couverture sanitaire

De notre bureau : Fouad Daoud

Six structures hospitalières, dont 2 spécialisées, en renfort pour une wilaya qui souffre en matière de prise en charge médicale.

Avec 7 hôpitaux publics dont près de la moitié est située au chef-lieu, la wilaya de Bordj Bou Arréridj propose à sa population 1.068 lits, soit un équipement pour mille habitants.
Même si cette situation s’est améliorée avec l’ouverture récente de l’hôpital Ahmed- Benabid, cela ne permet pas de répondre aux attentes comme le montre les scènes d’altercation entre le personnel et les accompagnateurs des malades.
Les citoyens ne ratent pas une visite des responsables locaux pour se plaindre du mauvais accueil, du manque de places et de l’éloignement des établissements de santé.
Mais cette situation devra beaucoup changer avec le doublement des capacités de la wilaya après la mise en service des structures en cours de réalisation, de lancement et d’études qui sont au nombre de 6.
Grâce à ce renfort de choix, la capacité d’accueil va atteindre plus de 2 lits pour 1.000 habitants, approchant ainsi la norme internationale qui est de 4 équipements similaires pour le même nombre de citoyens, devenant ainsi l’une des premières au niveau national sur ce plan en passant à 13 structures. En effet, la wilaya devra connaitre la réception prochainement de l’hôpital de Zemmoura dont les capacités ont été portées de 60 à 94 lits. Deux autres structures devront être lancées par la même occasion. Il s’agit de l’hôpital 240 lits de Ras El oued et celui de 60 lits d’El Hamadia.
Un établissement de la même capacité que le premier devra suivre au chef-lieu de la wilaya. Il est actuellement au stade des études. Ce qui donnera à la wilaya une capacité totale de 1.638 lits, sans parler des hôpitaux spécialisés.
Au-delà des chiffres qui sont le signe d’un meilleur accueil des patients, cette répartition offre également un plus grand équilibre régional avec la couverture des zones dépourvues de structures de cette importance.
Les zones nord et sud n’étaient pas touchées par le passé, au grand dam de leurs habitants qui étaient obligés de se déplacer jusqu’au chef-lieu de wilaya pour recevoir des soins spécialisés. Le nombre d’habitants n’a pas été délaissé pour autant. Une ville comme Bordj Bou Arréridj, qui compte plus de 200.000 résidents à elle seule, devra mettre à la disposition de ces derniers trois hôpitaux généraux, en plus de l’établissement mère et enfant. Celle de Ras El Oued ,qui est seconde dans ce domaine, aura pour sa part deux structures. Mais la santé ce n’est pas seulement des murs, comme l’a rappelé un expert en la matière. Elle exige un équipement adéquat et surtout un encadrement suffisant. Pour le premier aspect, le wali, M. Kamel Nouisser, que nous avons interrogé à propos de ce dossier, a évoqué les efforts consentis pour doter les structures concernées du matériel dont elles ont besoin.
Il nous a informés qu’un matériel ultra-moderne devra être réceptionné le mois prochain. Mettant en exergue l’importance du secteur dans l’amélioration des conditions de vie des citoyens, le wali est revenu sur la notion de l’équilibre régional pour signaler que tous les hôpitaux ont été destinataires des moyens nécessaires, dont les radios, les laboratoires et même des ambulances médicalisées pour permettre le transport des malades dans de bonnes conditions.
Soulignant l’urgence de soutenir les établissements cités par une santé de proximité performante, le même responsable a annoncé le lancement de la réalisation de 4 polycliniques et la réhabilitation de 14 autres.
Pour l’encadrement, le wali de Bordj Bou Arréridj a noté avec satisfaction la mise en service de l’école paramédicale qui s’ajoute aux initiatives privées dans ce domaine pour combler le déficit enregistré pour ce genre de personnel. Il a annoncé, par la même occasion, l’accueil de médecins spécialistes dans différentes disciplines.
«L’encadrement s’est amélioré nettement par rapport aux dernières années», a-t-il dit.
«Mais la solution définitive réside dans la réalisation de cliniques spécialisées», a précisé notre interlocuteur qui a annoncé le «lancement des travaux de construction d’un hôpital de cardiologie et l’inscription d’un autre dédié à la pédiatrie». Cette orientation nationale, comme il l’a relevé, est la bienvenue dans la wilaya qui se dirige vers la qualité des soins. Les deux établissements sont prévus sur les terrains de l’hôpital Benabid pour le premier et du centre d’autisme pour le second, a révélé le wali de Bordj Bou Arréridj qui n’a pas caché sa préoccupation pour l’utilisation optimale du foncier public. Même le siège de l’hôpital Bouzidi devra recevoir de nouvelles inscriptions pour exploiter son emplacement stratégique d’un côté et préserver cette denrée rare de l’autre, a indiqué le même responsable.
Bien sûr, cet état des lieux ne tient pas compte de l’apport du secteur privé qui est déterminant, il ne faut pas l’oublier.
Le même secteur a lui aussi doublé ses capacités en matière d’hospitalisation. Les cliniques privées, qui étaient de l’ordre de 2, sont passées à 4, situées, il faut le noter, aux alentours du chef-lieu, même si l’une d’elles se trouve dans la commune d’El Achire.
Notons que pour pallier l’absence de certaines spécialités et combler le déficit dans plusieurs régions, des opérations de jumelage sont organisées entre les structures de la wilaya et même de l’extérieur. La dernière en date est celle qui a eu lieu entre l’hôpital Bouzidi-Lakhdar et le CHU de Béjaia qui a permis de soulager des centaines de malades.
Même le personnel médical et paramédical s’est mobilisé pour alléger les souffrances des patients, comme cette opération de volontariat qui a été menée pour assainir les listes d’attente pour les services de chirurgie des hôpitaux du chef-lieu, à savoir Bouzidi- Lakhdar et Ahmed-Benabid.
Ces médecins et infirmiers n’hésitent pas, en outre, à se déplacer périodiquement dans les zones reculées pour apporter leurs soins aux malades nécessiteux, condamnés à mourir seuls n’était-ce le geste des membres de l’armée blanche qui ont été un rempart contre la pandémie du coronavirus comme l’a rappelé le Président de la République. Plusieurs médecins et infirmiers de la wilaya ont payé de leur vie ce sacrifice.
Ce qui ne les empêche pas de poursuivre leur mission avec abnégation, comme le montre le nombre élevé des malades qu’ils reçoivent de jour comme de nuit au niveau des urgences des hôpitaux ou des points de gardes ouverts dans pratiquement tous les chefs-lieux de communes de la wilaya.

F. D.

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