
De notre bureau : Fouad Daoud
Avec 400 hectares pour l’un et 150 pour l’autre, les sites d’Oued M’ hadjer et de Chertioua sont l’ espoir de l’agriculture dans la wilaya. Ils sont également utiles pour le développement de l’industrie agro-alimentaire, actuellement en régression.
Même si elle est devenue industrielle, Bordj Bou Arréridj reste une wilaya agricole par excellence. C’était d’ailleurs sa principale vocation par le passé.
Le blé de la wilaya était apprécié sur tout le territoire national et même en dehors. Pour rappel, l’activité industrielle au niveau local a débuté par la transformation des céréales qui sont la principale spécialité de Bordj Bou Arréridj, comme toutes les wilayas des hauts-plateaux.
Mais la faiblesse des récoltes due essentiellement, selon les experts, à la rareté de la pluie, la vieillesse de la main-d’œuvre et à la faiblesse de la mécanisation, a provoqué un délaissement de la profession. La diminution du chiffre d’affaires de l’activité, qui n’est plus le pourvoyeur de ressources et même d’emplois de la wilaya, est un aspect fondamental de cette régression.
Même au sein du secteur, les céréales qui étaient le point fort de la wilaya ont perdu de la valeur au profit de nouvelles branches qui occupent désormais les devants de la scène économique régionale.
La wilaya de Bordj Bou Arréridj tire depuis quelques années des revenus substantiels des autres activités, comme le lait et surtout les viandes, qu’elles soient blanches ou rouges.
Plusieurs fermes se sont orientées d’ailleurs vers ces activités qui leur assurent les recettes dont elles ont besoin. Il faut dire que l’élevage qui garantit tous ces produits ne dépend pas de la pluviométrie qui a fait défaut à la wilaya durant cette période.
La gestion de l’eau, qui est décidément derrière toutes les décisions et même tous les résultats, a poussé les autorités de la wilaya à opter pour un nouveau système, à la fois pour trouver de nouvelles surfaces de production, booster les activités rentables et réhabiliter la céréaliculture qui reste un outil de base pour assurer l’autosuffisance alimentaire en plus de son caractère historique.
Il s’agit du développement des périmètres agricoles.
Aménagés autour des oueds, ces espaces qui disposent de la principale ressource, à savoir l’eau, ont comme autre avantage des traditions de culture de différents produits comme les agrumes et les céréales.
Le choix a été porté dans un premier temps sur les sites de Oued M’hadjer et de Chertioua qui se trouvent au nord de la wilaya. Ils sont situés dans les daïras de Djaâfra pour le premier et Bordj Zemmoura pour le second. Ces sites prometteurs, inconnus du grand public, étaient sous-exploités à cause de leur éloignement. Les paysans avaient du mal à accéder à leurs terres surtout en période hivernale. Cette contrainte ne leur permettait pas également d’écouler leur récolte.
La route et l’électricité en urgence
Outre l’absence de routes qui mènent vers les lieux, ces derniers manquaient de sources énergétiques.
Cette situation empêchait l’introduction de techniques modernes d’exploitation d’un côté et l’optimisation de la production, de l’autre.
L’intervention des autorités locales a été orientée principalement vers le traitement de ces deux défaillances avec l’aide des services des travaux publics et de l’énergie bien sûr. Comme l’a annoncé le wali de Bordj Bou Arréridj au cours de la visite qu’il a effectuée récemment sur les deux lieux, l’intervention des services a consisté d’abord dans l’ouverture de pistes, en plus de l’aménagement des routes vers les localités proches des exploitations.
Sur le site de Oued M’hadjer, un pont a été réalisé pour faciliter l’accès aux différentes localités de la daïra de Djaâfra ainsi qu’aux wilayas limitrophes, comme Sétif et Béjaïa. Autant dire que cette route revêt une dimension économique certaine, en plus de son impact social avec le désenclavement de la région.
Elle a été complétée ensuite par l’électrification rurale, a déclaré le wali de Bordj Bou Arréridj.
F. D.
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600 exploitations couvertes
Plus de 600 exploitations ont été couvertes récemment a indiqué le wali en relevant que plus de 200 d’entre elles sont situées sur deux sites. Cent cinquante à Oued M’hadjer et 54 à Chertioua qui, pour rappel, sont partagées entre 5 communes pour le premier et 3 autres pour le second. Celui de Oued M’hadjer s’étend sur une superficie de 400 hectares et Chertioua sur 150 ha.
Les autres exploitations dont celles qui se trouvent sur les deux périmètres devront suivre, a affirmé le responsable, en notant que le travail évoqué concerne surtout celui de Chertioua où 174 exploitations sont implantées.
L’accompagnement des paysans, qui est le souci de tous les services concernés, pas seulement les autorités locales, se fait enfin par l’octroi de crédits, l’organisation de formations et la mobilisation des intrants nécessaires, comme les semences et les engrais, a expliqué le chef de l’exécutif local.
Pour ce dernier, la réunion de toutes ces conditions permettront aux périmètres concernés d’attirer de nouveaux exploitants et de développer des activités supplémentaires. Ce qui fera d’eux les fleurons de l’agriculture locale.
Au passage, ils offriront la possibilité de fixer la population qui bénéficiera, quant à elle, des aides nécessaires en matière d’habitat rural, comme l’a indiqué le wali de Bordj Bou Arréridj.
Grace à ces périmètres pluridisciplinaires, puisqu’ils renferment en même temps l’élevage de moutons et de vaches, l’aviculture, les arbres fruitiers, les agrumes et la spécialité de la région, qui est la céréaliculture, la production agricole de la wilaya devra augmenter sensiblement.
Ce qui donnera la possibilité à la wilaya de contribuer efficacement à l’effort national d’autosuffisance alimentaire.
L’amélioration de la production agricole de la wilaya et sa diversification serviront même de base au développement de l’industrie agro-alimentaire qui est visée par les responsables locaux.
Le ministre de l’industrie, M. Ali Aoun, a, au cours de sa récente visite dans la wilaya, insisté sur cette perspective qui manque à l’appareil productif local.
Il faut noter dans ce cadre que 15 unités spécialisées dans cette industrie ont ouvert leurs portes cette année.
Autant dire que les nouveaux périmètres, dont le rendement est très attendu par toutes les parties concernées, représentent l’espoir de l’agriculture et de l’industrie dans la wilaya.
F. D.