
De notre correspondant : Zouheyr Douakha
La plomberie est un métier de plus en plus demandé dans la société. Cependant et après chaque chantier terminé, les citoyens ne sont jamais satisfaits ou ont toujours un goût d’inachevé. Généralement, c'est la finition qui fait défaut ou bien le comportement du plombier qui laisse à désirer, si ce n’est le coût élevé de la facture.
«Enfin, le plombier a fini sa mission qui a duré plus d’un mois et demi. Au début et quand il m’a donné le devis, on s’est mis d’accord sur la période des travaux qui ne devait pas dépasser 20 jours, au maximum. Finalement, ça m’a pris beaucoup de temps à cause de ses absences récurrentes. C’était une expérience vraiment fatigante », grince un quadragénaire, dont la maison est en pleine rénovation. Dans le même contexte et concernant le tarif des services d’un plombier, un autre citoyen nous a confié : « J’ai réhabilité tout le réseau de mon domicile, plus précisément deux étages, à savoir les conduites d’eau et de gaz, en les raccordant à un chauffage central. J’ai payé presque 180.000 DA uniquement pour le plombier, sachant que j’étais en quelque sorte son apprenti ».
Pour un jeune homme dont le mariage approche à grands pas, la tâche la plus difficile est de ‘capter’ un plombier disponible. A ce propos, il dira : « J’ai fait appel à un plombier pour l’arrêter juste au début de son boulot. Car non seulement il ne travaille que deux heures par jour, mais aussi il s’absente beaucoup. Et pour le faire venir, je dois passer toute la matinée à le supplier », explique-t-il, poursuivant « un plombier qualifié, on doit le réserver au minimum 3 semaines à l’avance. Sinon on risque de tout refaire en quelques mois », a-t-il dit. Par ailleurs et en vue d’apporter une réponse aux préoccupations des citoyens, El Moudjahid s’est rapproché de plusieurs plombiers. L’un d’entre eux, ‘attrapé’ dans une quincaillerie, nous a indiqué : « Il est vrai que certains collègues tiennent plusieurs chantiers à la fois. Ce qui pose un réel souci quant à leur gérance. Toutefois, il nous est également arrivé que lorsqu'on finalise notre ouvrage à temps, le client ne nous paye pas tout de suite », raconte-t-il, ajoutant : « Cela nous oblige à chercher ailleurs dans le but de pouvoir gagner nos vies. Oui, on n’a pas d’autres ressources ! A cet effet, cette astuce tant bien que mal nous arrange tous et permet à nos frères de bricoler petit à petit », a-t-il clarifié. A propos des tarifs mis en place, un autre plombier nous a révélé : « Je ne vous cache pas, nos prix sont modérés eu égard aux efforts déployés. Je m'explique : dès l’entame du chantier, c’est à nous parfois d’aller acheter les fournitures nécessaires. Ensuite, on les transporte à l’appartement du client. On le conseille dans la limite de nos connaissances et on essaye de présenter la meilleure prestation possible. Est-ce que cela n’est pas suffisant pour demander nos droits ? », lâche-t-il, enchaînant « en ce qui me concerne, le coût d’installation d’un circuit complet comprenant l’eau chaude et froide, fonctionnant à l’aide d’un chauffe-bain et le réservoir, ainsi que le gaz pour tout un logement, est à partir de 27.000 DA. En outre, cela dépend aussi de la nature des murs et du nombre de trous percés. Donc, avec l’assistance d’un apprenti, ce boulot sera exécuté en deux jours », précise-t-il.
Néanmoins, un jeune plombier issu de la formation professionnelle, et qui exerce ce métier depuis 2013, note que « ce domaine est malheureusement envahi par les bricoleurs. C’est pourquoi, les citoyens doivent choisir un plombier formé », souligne-t-il, ajoutant « imaginez-vous, une fois, j’ai vu un raccordement de gaz concrétisé avec un tuyau prévu pour les raccordements d’eau, en l’occurrence le polypropylène (PPR) », résume-t-il. Quoi qu’il en soit, la plomberie est un métier d’avenir qui nécessiterait peut-être plus d’organisation. À titre d’exemple, la fixation des tarifs et les horaires pour plus de transparence. Dans cette optique et dans l’objectif de répondre aux besoins du marché local en la matière. Le secteur de la formation professionnelle à Guelma, a formé au titre de l’année passée 155 plombiers. La dernière session de septembre de 2023, a connu l’inscription de 359 stagiaires dans la filière de l’installation sanitaire, gaz et plomberie, nous a fait savoir le chargé de communication au niveau de la même instance, Nadhir Kachi.
Z. D.