
La célébration de la fête d’El-Maoulid Ennabaoui Echarif est un moment de joie et de ferveur chez les populations des villes et villages de la wilaya de Béjaïa. Une fête purement religieuse marquée par les traditions ancestrales et les valeurs de chaque région.
Les habitants des différentes localités de la wilaya célèbrent chaque année le Mawlid Ennabaoui avec un attachement profond aux valeurs religieuses. Dans les villages, la préparation de la fête commence la veille, voire même deux jours avant avec la traditionnelle «Louziaâ» en sacrifiant quelques bovins pour distribuer la viande à parts égales entre les villageois, dont certains offrent leur part aux personnes nécessiteuses. Cette action de solidarité demeure ancrée chez tous les villageois de la vallée de la Soummam et du Sahel. Dans les foyers, chacun prépare cette fête selon les coutumes. Ainsi, certains choisissent cette fête pour la circoncision de leurs enfants, alors que si une famille accueille un nouveau-né, elle lui donne le prénom de Mohamed. Sur le plan culinaire, c’est le couscous accompagné de viande et bien garni de légumes frais, comme la courgette, carottes, navets, haricots, cardes, pois-chiches sans oublier quelques piments. D’autres préfèrent les plats de «mequatefa» ou de «rechta» avec des morceaux de poulet agrémenté d’une sauce blanche et accompagné de navets et de pois- chiches. A cette occasion, les femmes préparent les beignets et de la «temina», à base de grosse semoule et de beurre, qu’elles offrent aux voisins. Mais pour le Mawlid Ennabaoui, c’est surtout les moments religieux avec la récitation des versets du Coran par les fidèles à travers toutes les mosquées illuminées. Bien que la conjoncture sanitaire de la covid-19 n’ait pas été favorable pour fêter cette cérémonie dans les pures traditions, le minimum sera néanmoins réalisé pour le bonheur des familles mais surtout des petits enfants. C’est aussi cette joie qui gagne chaque foyer où les enfants mettent le «henné» et allument des bougies, dans les balcons et dans chaque pièce de la maison, sur un fond de «âambar» en chantant en chœur «Zad Ennabi waferahena bih». Des visites familiales sont également organisées, surtout entre les enfants et leurs parents. A signaler que pour éviter les nombreux accidents enregistrés lors de la célébration de cette fête dus aux pétards et autres feux d’artifice, les services de police ont procédé à la saisie de produits pyrotechniques auprès de certains commerçants indélicats qui s’enrichissent au détriment de la sécurité des enfants.
Mustapha Laouer