Le groupe «A3+» (Algérie, Somalie, Sierra Leone et Guyana) a vivement interpellé le Conseil de sécurité des Nations unies, l’exhortant à «tenir pour responsable quiconque enfreint l'embargo sur les armes et mine la stabilité en Libye».
Cette déclaration a été faite avant-hier par le représentant permanent adjoint de l'Algérie, Tewfik Al-Eid Koudri, juste après le vote au Conseil de sécurité d'une résolution renouvelant pour six mois l'autorisation d'inspection des navires au large des côtes libyennes. Le vote, qui a recueilli 13 voix pour, dont celles du groupe «A3+», confirme l’engagement de la majorité des membres du Conseil de sécurité – 13 sur 15 – en faveur de la stricte application de l'embargo sur les armes en Libye. «Nous exhortons le Conseil de sécurité à assumer sa responsabilité historique et à garantir que tous ceux qui violent l'embargo sur les armes et sapent la stabilité dans le pays soient tenus responsables de leurs actes», a-t-il souligné.
Cependant, le groupe a émis de sérieuses critiques concernant l'Opération Irini de la force navale de l’UE en Méditerranée, regrettant que cette opération n'ait pas atteint les résultats escomptés dans l'application de l'embargo et qu’elle reste inefficace face aux flux illégaux d'armes. Il a également exhorté l’UE à renforcer sa coopération avec le gouvernement libyen en matière d'échange de renseignements, permettant ainsi aux autorités libyennes «d'assumer pleinement leurs responsabilités souveraines en matière de sécurité». L’autre préoccupation majeure soulevée par le groupe «A3+» est la contrebande de carburant qui «a atteint des niveaux critiques».
Des rapports indiquent que ces activités illicites auraient privé l'État libyen d'environ 20 milliards de dollars de revenus entre 2022 et 2024. «L'exploitation systématique de cette ressource nationale vitale a des conséquences désastreuses, car elle prive le peuple libyen de fonds essentiels, tout en renforçant les capacités des groupes armés», dénonce-t-on. Il alerte également sur l'utilisation de cette contrebande pour maintenir la guerre en cours au Soudan et dans la région du Sahel. Enfin, le groupe «A3+» a réitéré son engagement indéfectible envers la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'unité nationale de la Libye. Il a réaffirmé son appel à «assurer le retrait complet et inconditionnel de toutes les forces étrangères, des combattants étrangers et des mercenaires», et son soutien à un processus politique mené par les Libyens.
Y. Y.