
La bande sahélo-saharienne est devenue le centre nerveux des mouvements terroristes. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso font face à des attaques récurrentes de groupes affiliés à Daesh ou à El-Qaïda. Le SG de l’ONU, Antonio Guterres, craint que la nouvelle donne afghane ne dope les mouvements terroristes au Sahel. Une crainte que le terrain semble malheureusement confirmer.
Ainsi, quatre personnes ont trouvé la mort dans l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule à Bankass, dans la région de Mopti (centre du Mali), a indiqué lundi le maire de Bankass, Moulaye Kansaye. «Hier, entre 16 et 17 h, le véhicule quittait Mopti pour Bankass ; arrivé au niveau du Pont Parou, le véhicule a sauté sur une mine», a expliqué la même source, ajoutant que les quatre passagers sont morts sur-le- coup. Dimanche, cinq militaires maliens ont été tués dans une embuscade tendue par des terroristes dans le centre du Mali, a annoncé l'armée malienne.
Une patrouille de militaires maliens a «énergiquement réagi à une embuscade tendue par un groupe armé terroriste non encore identifié»» à la mi-journée, dans le cercle de Macina, a affirmé l'armée dans un communiqué. Elle a fait état d'un bilan provisoire de cinq morts dans ses rangs et de trois parmi les terroristes. De plus, cinq véhicules militaires maliens ont été brûlés et trois véhicules des assaillants ont été détruits. Au Burkina Faso, «une équipe d'escorte de la gendarmerie a été la cible d'une embuscade au cours de laquelle trois éléments ont perdu la vie», a indiqué une source sécuritaire.
L'attaque a eu lieu «peu après 13h», à hauteur de Sakoani, une petite localité située sur l'axe Matiakoali-Kantchari, près de la frontière du Niger, alors que l'équipe assurait une mission d'escorte logistique au profit de la société minière de Boungou. «Les assaillants ont posé des engins explosifs sur la route, avant d'ouvrir le feu sur le convoi», a expliqué une autre source sécuritaire, confirmant «la mort de trois éléments des forces de défense et de sécurité».
D'autres (éléments) manquent toujours à l'appel, mais les recherches sont en cours pour les retrouver et traquer les assaillants.
Par ailleurs, Amnesty International a relevé, hier, que de plus en plus d'enfants sont tués ou recrutés par les groupes armés terroristes au Niger, en particulier dans les zones frontalières du Burkina Faso et du Mali, où les attaques terroristes se multiplient ces derniers mois, a dénoncé lundi Amnesty International. «Dans la région de Tillabéri, au Niger, une génération entière grandit, entourée par la mort et la destruction. Des groupes armés ont attaqué à maintes reprises des écoles et des réserves de nourriture et ciblent des enfants lors de leur recrutement», a déclaré Matt Wells, directeur adjoint à Amnesty International. L'ONG a publié lundi un rapport de 64 pages sur les répercussions croissantes du conflit sur les enfants dans la région de Tillabéri. Cette zone, dite des «Trois frontières», est la cible récurrente d'attaques de deux groupes armés terroristes : l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al Qaïda. Selon la base de données sur le lieu et le déroulement des conflits armés (ONG, ACLED), citée dans le rapport, les violences contre les civils au Niger ont fait 544 morts entre le 1er janvier et le 29 juillet 2021, contre 397 en 2020.
Une soixantaine d'enfants ont été tués dans la partie nigérienne de la zone des Trois frontières, ajoute Amnesty, qui cite plusieurs témoignages d'adolescents rescapés.
Amnesty dénonce également le recrutement de jeunes garçons de 15 à 17 ans, principalement par le GSIM, en particulier dans le département de Torodi, près du Burkina Faso.
R. I.