Entretien avec M. Mustapha BERRAF, président du COA : « Le COA a de multiples projets, mais la volonté des athlètes est primordiale pour la réussite du sport algérien »

D.R
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Connu pour son franc-parler, Mustapha Berraf, président du Comité olympique algérien, n’y est pas allé par quatre chemins pour nous relater les projets de cette institution et ses appréhensions pour l’avenir. Il affirme qu’il faudra à l’Algérie de véritables gladiateurs, motivés, pleins d’abnégation et de volonté pour affronter les défis qui se poseront à notre mouvement sportif dans de très proches délais. Le ministère des Sports, le COA et les Fédérations auront beau multiplier les efforts, rien ne pourra se faire sans la volonté des athlètes et le travail des techniciens. Sur le chapitre de la violence dans les stades, il rendra hommage aux services d’ordre, mais relève le manque de conditions d’accueil dans les enceintes sportives qui pénalisent grandement les jeunes, les amenant parfois à commettre l’irréparable.

Comment va le sport algérien ?
Bien, je pense, et même mieux que beaucoup de secteurs en Algérie. Les résultats commencent à pointer à l'horizon, mais il faut rester prudent.

Mustapha Berraf, vous êtes depuis  18 mois à la tête du COA. Peut-on connaître la situation ?
La principale motivation qui a, comme vous le savez, animé ma présence au COA relevait de mon souci de participer au renouveau tant attendu du sport algérien et de contribuer avec l’ensemble des acteurs du Mouvement sportif algérien à la promotion et au développement des potentialités importantes qui existent dans notre pays et qui étaient, à mon humble avis, sous-exploitées. L’autre aspect , qui lui aussi n’est pas à négliger, était lié au besoin de rendre au Comité olympique sa sérénité et sa stabilité car l’on ne doit guère oublier que c’est la plus haute instance morale du sport algérien. Ces plans d’actions qui furent fort heureusement réalisés par cette nouvelle équipe avec brio nous permettent d’entrevoir l’avenir avec beaucoup plus d’enthousiasme. Nous avons en effet, tous ensemble, à quelque niveau où nous nous trouvions, tout fait pour redorer l’image du COA et participer à l’épanouissement des ressources humaines dont il dispose. Je crois que sur ce chapitre nous avons réussi à créer l’émulation nécessaire et que nous sommes aujourd’hui sur la bonne voie.

Les lignes de votre programme ont-elles été mises en œuvre ?
La bonne gouvernance était la priorité des axes de notre institution et nous y avons associé des règles de gestion qui seraient en adéquation avec la réglementation en vigueur en Algérie et la Charte olympique. Je pense que sur ce chapitre, qui demeure le plus important, nous avons réalisé des avancées considérables. Vous noterez, ainsi, que les quatre grandes trajectoires qui ont été exposés lors de notre élection ont toutes été atteintes.
Elles s’articulaient essentiellement autour de la mise en place de mécanismes mettant «le sport à la portée de tous», la promotion du sport d’élite basé sur les performances et la promotion du sport féminin à tous les niveaux et qui auront été les principaux objectifs qui ont été mis en œuvre avec succès puisque le processus d’intégration des femmes est aujourd’hui en plein extension. Notre principal souci était cependant  de continuer à s’unir, à se rassembler autour de projets communs et de plans d’action perspicaces et stratégiques qui permettront, comme je viens de le dire, de réussir le renouveau du sport et de l’olympisme en Algérie.
Dans un premier temps, nous avons aussi veillé à redonner la vraie image du sport national, qui, il faut le rappeler, doit être basé sur les valeurs de la charte olympique et sur l’esprit de fraternité, de solidarité, et de sagesse, qui ont toujours été l’apanage du mouvement olympique en Algérie. Je crois sincèrement que nous disposons de potentiels importants mais que nous ne travaillons pas suffisamment à quelques exceptions près. Ce sont ces athlètes

Cinquante ans de participation algérienne aux jeux Olympiques, que signifie cela pour le président du Comité olympique algérien ?
L’Algérie, deux ans après son indépendance, a participé pour la 1re fois aux JO de Tokyo en 1964, avec un seul athlète, en l’occurrence, M. Mohamed Yamani dans la discipline de la gymnastique.
La délégation algérienne aux JO   d’Athènes en 2004, a atteint le nombre de  61 athlètes dont 15 filles.
Depuis cette date, l’Algérie a été toujours présente aux grands rendez-vous olympiques. En effet, au niveau olympique, l’Algérie a pris part à douze éditions des JO d’été, à trois éditions des JO d’hiver et à deux jeux Olympiques de la jeunesse.
L’Algérie a récolté lors de ses 12 participations aux joutes olympiques d’été 15 médailles dont cinq en or, deux en argent et huit en bronze.
Cela dénote le travail accompli par mes prédécesseurs depuis le 18 Octobre 1963, date de la naissance du COA en  2014, et en cette heureuse occasion, je rends un vibrant hommage à tout ceux qui ont œuvré dans l’ombre pour que l’Algérie atteigne ce niveau dans les Jeux olympiques.

On a assisté, en cette mémorable journée, à l’inauguration du Tribunal arbitral du sport...
Je considère qu’aujourd’hui, c’est une grande journée pour le sport algérien.
Le règlement des litiges sportifs est un élément très important dans la bonne marche de l’activité sportive en général.
Depuis 1999, date de la mise en place de ce tribunal, beaucoup de choses ont été effectuées à ce jour : Renforcement par l’État, en concertation avec le COA, de la panoplie juridique et réglementaire quant au fonctionnement du Tribunal arbitral des règlements des litiges sportifs (TARLS) pour le mettre en conformité avec les règles internationales, notamment la loi N°13-05 du 23 juillet 2013 relative à l’organisation et au développement des activités physiques et sportives.
Pour arriver aujourd’hui à doter le TARLS d’un siège aux normes internationales.  
L’inauguration du nouveau siège du  TARLS, en cette journée mémorable par  M. le ministre des Sports, Mohammed Tahmi et d’autres personnalités du monde du sport, ce qui marque l’importance de cette institution dans l’édifice sportif national .

Des figures sportives ont eu droit à des distinctions en cette journée du cinquantenaire de la 1re participation algérienne aux JO de Tokyo en 1964...
Lors de cette journée, c’était une obligation pour le COA de rendre hommage au 1er président du COA, M. Mohand Amokrane Maouche, au seul athlète algérien à ces joutes, M Mohamed Yamani et à M. Larfaoui, secrétaire général du COA qui étaient les trois présents lors de cette manifestation olympique de 1964 .
Cette occasion était une opportunité pour le COA de distinguer de l’Ordre du mérité olympique feu Khabatou Smaïn  qui nous a quitté le mois passé et ce, pour l’ensemble de sa carrière sportive.
Les directeur général de l’agence Algérie presse service (APS), M. Hamid Kacha et le directeur général de l’Entreprise nationale de radiodiffusion sonore (ENRS), M. Chaâbane Lounakel, ont reçu aussi, l’Ordre du mérité olympique, façon de mettre en exergue les efforts de l’ensemble des journalistes de ces deux entités  dans le service du sport.
 Hamid G.
 

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