
Les eurodéputés ont débattu, mardi après-midi, lors de leur session plénière à Bruxelles, du déplacement du président turc dans la partie nord de Chypre, il y a une dizaine de jours, et de sa volonté de créer une solution à deux États à Chypre.
«Une solution dangereuse, inacceptable qui ne résoudra jamais un conflit vieux de 40 ans.» Les parlementaires n'ont pas caché leur inquiétude et leur mécontentement après les propos de Recep Tayyip Erdogan sur la réouverture partielle de la ville de Varosha, sans concertation préalable avec la partie chypriote grecque. Ce qui équivaut à tirer un trait sur la perspective d'une reprise des négociations pour la réunification de l'île. «C'est une attaque directe à la souveraineté de Chypre, c'est une violation du droit international, c'est une nouvelle provocation à l'encontre de l'Union européenne», ont renchéri les députés. «L'indulgence européenne a trop duré», estime Arnaud Danjean, membre des Républicains. «Les revendications d'Erdogan vont bien au-delà de postures nationalistes traditionnelles. Il y a aussi dans cette agitation permanente une forte dimension idéologique, une inspiration islamiste que nous ne pouvons pas ignorer.
Ceci est profondément incompatible avec nos valeurs, notre vision du monde et notre mode de vie», a-t-il expliqué. Les parlementaires demandent aux dirigeants européens d'imposer de nouvelles sanctions ciblées à l'encontre de la Turquie lors du sommet des 10 et 11 décembre. Plusieurs députés de droite ont également demandé de mettre fin, une bonne fois pour toutes, au processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.