Présidentielle aux Etats-Unis : The day after…

Demain, c’est le jour J au pays de l’Oncle Sam. Le monde a les yeux rivés outre-Atlantique, où deux hommes, ennemis politiques, s’affrontent pour changer la face du monde. Joe Biden, «l’apaisant», contre Donald Trump, surnommé le «Bulldozer».

Une élection pas comme les précédentes, qui témoigne également de la fracture au sein de la société américaine. Au centre de ce grand chamboulement planétaire, un homme : Donald Trump.
Hors normes, atypique, style très souvent décousu mais direct, tout le temps en rupture avec les codes diplomatiques, approches rugueuses même dans sa poignée de main, le 45e président des Etats-Unis aura en tout cas marqué son mandat à la tête de la superpuissance. Controversé, adoubé, ce paradoxe, il en a fait sa marque de fabrique, sa signature presque un label que les spécialistes ont déjà catalogué et désigné sous le nom savant de «trumpisme». Pour beaucoup d’experts, il est le fruit d’une crise profonde qui traverse le pays et qui a su en saisir l’opportunité. Sa défaite signera-t-elle aussi la fin de ce modèle ? «Armé» d’un ego démesuré, Donald Trump séduit. L’Amérique profonde ne jure que par lui, apprécie et encourage même son style vertical de l’exercice du pouvoir, qui s’accompagne d’un refus d’un certain nombre de règles de contre-pouvoir, les médias en savent quelque chose. Il se présente comme le représentant de cet anti establishment qui se bat pour les gens «normaux» en adoptant lors de ses meetings un art de la communication directe, simple, accessible, efficace et proche des gens. Âprement critiqué par les médias, les observateurs et intellectuels de la politique ou même dans les arcanes de la diplomatie internationale, il conserve une base de soutien très forte et stable, autour de 40% de la population américaine. Et cette base est ancrée dans le paysage social et politique des Etats-Unis. La méthode Trump semble être gagnante et il est impossible de nier que le locataire de la Maison-Blanche représente bel et bien une large part des Américains.
Pour beaucoup d’observateurs, le contexte demeure favorable à l’émergence d’un «populiste» comme l’actuel patron du Bureau ovale. En effet, ils estiment que les Etats-Unis sont en train de traverser une crise profonde à plusieurs niveaux : identitaire, de la mondialisation, et institutionnelle, qui remet en cause un système favorable aux élites. Et cette crise qui a rendu possible l'élection de Donald Trump en 2016 n'a pas été créée par lui mais elle subsistera sans doute sans lui.
M. T.

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