Négociations d’une trêve à Ghaza : L’ignoble chantage sioniste

L’entité sioniste conditionne les discussions sur la fin des hostilités et l’acheminement des aides par le désarmement de la résistance palestinienne

Au moment où une proposition de trêve est théoriquement mise sur la table, les responsables sionistes se prennent un vicieux besoin de multiplier les provocations à Ghaza. Benjamin Netanyahu s’est déplacé avant hier dans l’enclave palestinienne pour y servir un discours des plus belliqueux devant ses troupes, sur fond de maintien de la pression meurtrière sur les populations palestiniennes. Une incursion que le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a vivement condamné hier, le qualifiant d’«intrusion provocatrice» dans un communiqué. La diplomatie palestinienne estime par ailleurs, que les déclarations du Premier ministre sioniste visent à «prolonger et aggraver les crimes génocidaires» contre les populations. Tout porte à penser que le timing de l’intrusion et le choix porté sur le nord de Ghaza plusieurs fois dévasté, entre dans le cadre d’actions concertées pour accentuer la pression sur la résistance palestinienne, voire encore une fois saborder toute possibilité de processus de négociations. En plus de Netanyahu, son ministre de la Défense a choisi le même moment pour indiquer qu’il n’est pas question de laisser passer les aides humanitaire sur le territoire et de lever le blocus inhumain imposé depuis le 2 mars dernier à Ghaza. Des déclarations qui répliquent avec mépris aux nombreux appels d’instances internationales, dont le secrétaire général de l’ONU, à la levée immédiate de l’interdiction de l’acheminement des aides. Le Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) avait indiqué également lundi que la bande de Ghaza était confrontée présentement, «probablement à la pire» situation humanitaire depuis le début de la guerre génocidaire, le 7 octobre 2023. Outre le manque de nourriture et d’eau, d’équipements médicaux, de carburants…, les médecins des hôpitaux gérés par la Community return association, partenaire d'Action Aid International à Ghaza, ont confirmé hier l’état de catastrophe humanitaire sans précédent que connait l’enclave palestinienne. Le groupe a fait part d’une forte hausse des cas de malnutrition aiguë chez les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que chez les jeunes enfants. Dans un communiqué diffusé dans la journée, la fondation signale qu’«aucune nourriture, eau potable, médicament ou autre fourniture essentielle n'est entrée à Ghaza depuis plus de 45 jours", dénonçant la fermeture de tous les postes-frontières et le blocage de l'entrée de toute aide, comme «une punition collective de la population palestinienne». Il y a deux jours, dans une nouvelle manœuvre destinée sans doute à esquiver un nouvel épisode de pression internationale quant à la nécessité de relancer les négociations pour une éventuelle trêve, le gouvernement sioniste avait proposé une base de la «négociation» prévoyant la libération des détenus israéliens, en échange notamment de l’autorisation de lever les barrières pour l’accès des aides humanitaires sur le territoire de Ghaza, et une cessation des hostilités durant 45 jours. L’«offre» est cependant lestée d’une condition dont les initiateurs savent très bien le caractère irréaliste et irréalisable dans le contexte. Le mouvement Hamas, ainsi que les autres groupes de résistance palestinienne actifs dans l’enclave sont simplement sommés de se désarmer avant toute possibilité de discussion sur la fin de la guerre. Or, les armes de la résistance représentent la «ligne rouge» pour la partie palestinienne, comme répétée depuis plusieurs semaines. Le mouvement Hamas se réserve cependant un supplément de temps pour formuler une réponse détaillée et définitive.

M. S.

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