La Résistance palestinienne exige un «accord complet» : Le Hamas refuse le piège sioniste

Le désarmement de la résistance palestinienne à Ghaza, exigence greffée à la «proposition» sioniste, est une «ligne rouge» dont le Hamas refuse jusqu’à l’évocation, du moins en ce moment précis du conflit.

Sans surprise, le mouvement de résistance palestinien Hamas a refusé, jeudi, de se laisser piéger par la «proposition» de trêve avancée par l’entité sioniste et transmise par la médiation égyptienne, affirmant cependant sa disponibilité à s’inscrire dans un processus de négociation sérieux visant la fin de l’agression et des souffrances des populations de Ghaza.
Le mouvement palestinien s’était donné 48 heures de réflexion avant de formuler sa réponse définitive, (transmise par écrit aux médiateurs égyptiens et qataris), mais de premières réactions négatives et motivées avaient déjà fait anticiper cette issue. Le désarmement complet de la résistance palestinienne à Ghaza, exigence greffée à la proposition sioniste, est une «ligne rouge» dont le Hamas refuse jusqu’à l’évocation, du moins en ce moment précis du conflit. Les responsables sionistes, ont passé la semaine à multiplier les déclarations belliqueuses, les menaces d’intensification de l’agression et les provocations, à travers notamment ce déplacement de Benjamin Netanyahu dans le nord de Ghaza, mercredi. Sur le terrain, l’aménagement tous azimuts des «zones tampons» dans l’enclave (30% du territoire concernés), avec objectif assumé d’y garder les forces sionistes, et le maintien de l’embargo sur toute forme d’aide humanitaire pour les populations, ne laissent aucun doute sur les intentions de l’occupation. Difficile dans ces conditions de s’attendre à une réponse positive du Hamas qui sait pertinemment que l’inscription du désarmement comme point à l’ordre du jour de toute négociation, équivaudrait au suicide de la résistance.
C’est là l’essentiel de la proposition israélienne, même si elle est pour la forme enrobée de l’option d’un échange de prisonniers, d’une trêve dans les hostilités de 45 jours et de l’autorisation de quotas d’aides pour le territoire.

La résistance, un droit inaliénable

M. Khalil al-Hayya, responsable du Hamas dans la bande de Ghaza, et négociateur en chef du mouvement auprès de la médiation, a affirmé jeudi que la résistance palestinienne est prête à un «accord complet», comprenant un échange de tous les prisonniers, l'arrêt de la guerre, et le retrait entier des forces sionistes de l’enclave. Soit les points qu’aurait dû traiter la deuxième phase de négociations torpillée par la félonie de l’entité sioniste en février dernier. Le même responsable a tenu à expliquer de nouveau une évidence que s’acharnent à nier l’entité sioniste et ses soutiens et que ne cessent de formuler les palestiniens depuis des mois, soit que «la résistance et ses armes sont liées à la présence de l'occupation israélienne» et que les deux «constituent un droit naturel pour le peuple palestinien, comme pour tous les peuples vivant sous occupation». Le seul moment où le Hamas a en effet laissé entendre qu’il pouvait envisager des discussions sur ce point délicat, a été le contexte du Sommet arabe du Caire sur la reconstruction de Ghaza, le 4 mars dernier, mais uniquement dans le cadre concerté du plan adopté à l’occasion, et prévoyant la mise en place d’une autorité d’administration de l’enclave, émanant du choix souverain des différentes composantes politiques palestiniennes.
Autre motif de rejet de la partie palestinienne, le jeu trouble que continue à pratiquer le Premier ministre sioniste et son extrême droite par le compartimentage vicieux des articulations de la négociation. Benjamin Netanyahu, qui tient absolument à prolonger la guerre pour sa survie politique, mine constamment le processus de médiation, de manière à ce que soit à chaque fois éloignée, le plus possible, les seule discussions qui vaillent, celles concernant la fin du conflit.
"Les accords partiels sont utilisés par Benjamin Netanyahu et son gouvernement comme une couverture pour son projet politique», dénonce M. Khalil al-Hayya, renouvelant le refus de la résistance palestinienne à subir la manipulation sioniste.

M. S.

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