
La rencontre de niveau décisionnel à Bamako entre le gouvernement malien et les groupes armés (pro-Bamako et ceux de l’ex-rébellion), en présence d’un représentant du médiateur algérien, a pris fin vendredi après cinq jours de travaux qui ont permis aux deux parties d’avancer sur les questions à l’ordre du jour. Les annonces faites à l’issue de ce conclave sont à même, estime-t-on, de restaurer la confiance mise en péril en raison du non-respect des engagements pris il y a sept ans. C’est pourquoi, aussi l’objectif de cette réunion était en premier lieu de relancer l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger. Depuis sa signature, en 2015, l’application sur le terrain s’est avérée complexe. «Je dois reconnaître que le processus de mise en œuvre est extrêmement long», a reconnu le chef de la mission des Nations-Unies au Mali (Minusma) , El-Ghassim Wane, juin dernier, tout en faisant remarquer que «des avancées ont été relevées». Il citera, entre autres, le cessez-le-feu qui est respecté et un certain nombre de dispositions, d’accords, qui ont été mis en œuvre. Lors de cette rencontre et afin de faire avancer l’application de l’accord, les autorités de transition se sont engagées à prendre les dispositions nécessaires pour diligenter des réformes politiques et institutionnelles. S’agissant du processus de désarmement- démobilisation-réinsertion (DDR), qui rencontre des écueils, du fait de l’absence d’accord entre les deux parties, la question a été longuement évoquée lors de cette rencontre. Le gouvernement de transition s’est également engagé auprès des chefs des délégations des groupes armés au sein du Comité de suivi de l’accord (CSA) et de la médiation internationale à procéder à l’intégration au sein de l’armée nationale (FAMAs) de 26.000 ex-combattants sur les deux prochaines années 2023-2024. Les groupes armés du Nord, pro-gouvernementaux, et les ex-rebelles de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) qui occupent toujours la ville malienne de Kidal sont concernés par l’opération. Le quota accordé à chaque mouvement armé a été défini. Mais peu après la rencontre, la CMA a confié à des médias que «pour la suite des événements, les résultats de la commission ad-hoc créée pour aborder les sujets qui fâchent seront déterminants».
N. K.