
Par Nadia Kerraz
Le président américain Joe Biden s’exprimera aujourd’hui devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement seront présents dans l’enceinte pour la première prise de parole du président américain. Ils écouteront avec grande attention ce qu’il dira. Le verbe et le ton seront forcément différents de ceux de son prédécesseur. Les priorités de la politique étrangère aussi. Car si l’ancien président, Donald Trump, prônait l’isolationnisme, son successeur, Joe Biden, se dit un fervent partisan du multilatéralisme, qu’il n’a eu de cesse de défendre depuis son investiture. Mais pas seulement. En mars dernier, les priorités de sa politique étrangère avaient été fixées. Une feuille de route que la diplomatie américaine tente de mettre en œuvre depuis. Pourtant, celui qui clame que «l’Amérique est de retour» sur la scène internationale, devra, à l’occasion de cette grand-messe diplomatique annuelle, donner les gages de ce retour pour le moins mis à mal avec la déroute en Afghanistan. Le retrait américain, qui a pris la forme d'un revers militaire et politique, pour aussi justifié qu’il a pu l’être par l’administration Biden, n’en reste pas moins un sujet sur lequel le locataire de la Maison-Blanche devra revenir. D’autant que, pour Biden, «il ne s’agit pas de l’Afghanistan» uniquement comme il a tenu à le préciser début septembre. Il s’agit, selon lui, «de mettre fin à une époque d’interventions militaires majeures destinées à recréer d’autres pays». Car pour le président Biden, les Américains doivent «apprendre de (leurs) erreurs» et «se concentrer clairement sur la sécurité des Etats-Unis». Plus clair, il dira aussi que les Etats-Unis ne veulent plus être le gendarme du monde.
Certes, ce n’est pas la première fois qu’un président américain le dit, mais tout porte à croire que le 46e d’entre eux veillera à rendre effectif ce changement de cap en l’incluant dans la nouvelle doctrine de politique étrangère du pays. Son discours attendu sera-t-il pour autant convaincant ? Ce retour de l’Amérique, annoncé par Biden porteur d’espoirs et d’horizons nouveaux, ne va-t-il pas susciter aussi des déceptions ? La question est de savoir, se demandent les observateurs, si la nouvelle doctrine de la politique étrangère américaine résiste aux réalités diplomatiques et stratégiques. Les orientations que Biden veut doctrinales et mises en œuvre durant son mandat devront certainement faire face à des crises nouvelles et à des imprévus qui ne manqueront pas de surgir avant 2024, date à laquelle il risque de quitter la Maison-Blanche .
N. K.