Grand angle : Realpolitik

Avec Joe Biden à la tête des Etats-Unis, les pays africains peuvent être assurés d’une chose : Ils ne seront pas traités «de pays de m…», comme ce fut le cas avec son prédécesseur Donald Trump. Mais si le mépris ne caractérisera pas la relation Afrique-USA, le continent noir doit-il pour autant s’attendre à ce qu’il figure en bonne place dans la liste des priorités de la nouvelle équipe en charge de la politique étrangère américaine ? Selon le porte-parole du département d’Etat « l’Afrique est une priorité pour l’administration Biden ».Elle aura à le confirmer au cours des prochains mois. Toutefois, selon des spécialistes, les africains qui ont manifesté un grand enthousiasme après la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle du 3 novembre 2020, ne devraient pas s’attendre à un changement radical dans la politique africaine de Washington sous l’ère du 46ème président des Etats-Unis. Et ce n’est pas la nomination de nombreux afro-américains dans l’équipe Biden qui aura de réelles incidences sur les relations bilatérales USA- Afrique. En fait, la politique américaine n’est pas appelée à connaitre un virage à 190°. Et si impression est donnée que le continent noir intéresse Washington, c’est surtout parce que la Chine est de plus en plus présente en Afrique. « En pleine guerre d’influence avec la Chine, l’Afrique est devenue la dernière frontière commerciale des Etats -Unis » estiment des spécialistes. Mais puisque cette réalité ne peut être changée, il reste aux pays africains de tirer profit de la rivalité qui oppose américains et chinois en renforçant leurs relations bilatérales et multilatérales avec l’Oncle Sam. Dans son point de presse du 8 février, le porte-parole du département d’Etat dira que « nous nous engageons à dialoguer avec les partenaires africains rapidement et souvent au service de nos intérêts communs ». un engagement qui devrait se traduite par la «redynamisation» et le «rétablissement» des «relations avec le continent». les américains promettent de nouer «des partenariats substantiels et réciproques avec le gouvernements, les institutions et les peuples africains». A charge donc pour l’Afrique et de ses dirigeants de faire preuve à l’avenir de realpolitik.
Nadia K.

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